On vous a pas mal ennuyé avec ce jeu, dans nos news, mais le voilà désormais sorti et c’est avec grand plaisir qu’on continue à vous en parler. Parce que des jeux comme celui-ci, il n’en sort clairement pas une dizaine par ans…
Quand Metroid se fait onirique ?
Un monde gigantesque vous est servi sur un plateau d’argent bien difficile à prendre en main. Pour tenter de garder l’équilibre, je vous en explique le concept : vous êtes un Glyphbearers, un porteur de Glyphe en somme, devant partir à la recherche de ressources spécifiques pour permettre à l’humanité de résister face aux ennemis d’Environ, votre planète. Dans ce périple, aux milles originalités dont nous allons parler tout de suite, vous allez parcourir des terres enneigées, des lieux ou la nature a repris ses droits, après qu’une nouvelle ère glaciaire est frappée un monde industriellement très avancé. Ou comment mélanger tous les styles de science-fiction, voire de Fantasy avec une vraie notion de magie, dans un jeu d’action/aventure particulièrement difficile à assimiler.
Votre objectif ? Tuer l’Overlord, le chef de ces monstres envahissant le monde d’Environ. Mais à côté de cela, il y a aussi fort à faire. Trouver énormément de ressources dans des missions périlleuses, sur une carte vous montrant toute la liberté qui vous est offerte pour votre partie. Chaque case de cette carte est un niveau à parcourir, proposant à chaque fois une bonne heure de jeu voir davantage si vous fouillez chaque usine écroulée, chaque bâtisse d’un temps révolu, à la recherche de toujours plus d’artefacts magiques et de ressources. Vous pouvez vous lancer totalement librement dans l’aventure, en sélectionnant une case neutre de tout objectif. Cela n’a que trop peu d’intérêt cependant, si ce n’est de se démotiver au lancement du jeu : pour commencer, suivez le guide, les objectifs proposés, sous peine de lâcher l’affaire trop tôt.
L’avatar que vous allez créer n’est que temporaire. Car si votre parcours et votre progression sont sauvegardés assez souvent, votre personnage est tout à fait mortel. Pas de vie supplémentaire ni de chargement rapide : une fois mort, vous revenez à la case départ et devez choisir un autre avatar. Ainsi, l’élu des humains n’est pas « un » mais « plusieurs », de façon plus logique et tragique à la fois. Pour vous, cela ne change que le fait de devoir recommencer une section de niveau pour revenir à votre point d’échec, mais vous gardez malgré tout ce que vous avez récupéré. Vos statistiques sont par contre rebootées, ce qui est le souci premier d’une mort finalement pas si oubliable que cela.
Trop de liberté où se perdre…
Amusant. A Valley Without Wind a rapidement un défaut que bien des jeux auraient aimé avoir en qualité : il est très libre, trop libre, tellement libre qu’on perd le sens des responsabilités, qu’on s’aventure n’importe ou, n’importe quand et finalement, qu’on perd son temps à vouloir tout fouiller. C’est impossible : le jeu est tellement gigantesque et son ratio de hasard est tel qu’il vous faut absolument oublier l’idée de fouiller le jeu à 100%, dans un premier temps en tous les cas. A Valley Without Wind doit être pratiqué de façon plus linéaire, ce qui est un comble, j’en conviens.
En suivant les objectifs donnés, vous trouverez davantage d’intérêt à la partie. Vous apprendrez de nouveaux pouvoirs, à utiliser avec un gameplay clavier + souris sympathique, mais bien plus intéressante à la manette. Globalement, ces pouvoirs se posent sur certains boutons, de façon libre. Vous en aurez énormément à découvrir ce qui vous obligera constamment à revoir votre panel de raccourcis. Certains ont plus d’effets que d’autres sur certains types d’ennemis et au final, tous sont utiles au long de l’aventure, mais aucun n’est véritablement plus fort qu’un autre (sauf quelques exceptions vraiment fortes, mais qu’il est bien difficile de trouver).
La liberté est aussi celle du jeu, avec une intelligence artificielle qui s’adapte à ce que vous faites. Les ennemis deviennent plus forts, ils tentent de se mettre toujours un peu au dessus de votre niveau pour que vous n’ayez jamais l’impression de maitriser le jeu. Sur ce point, c’est une réussite ! Car le jeu est plus que difficile, malgré le fait que les morts ne sont pas synonymes de Game Over. On reprochera tout de même à ce titre de ne pas proposer des « hitbox », des collisions entre joueur et ennemis, toujours très pertinentes. Sans parler de ces « rebonds » qui se produisent lorsque les deux entrent en conflit, qui entrainent pas mal de petits bugs et mouvements non voulus par le joueur.
Une ambiance avant tout
Il est bien difficile de parler d’A Valley Without Wind parce qu’il ne s’explique pas vraiment. Il se vit principalement, ne peut se comprendre que la manette (ou le clavier) en main. Inutile d’essayer de « montrer » le jeu à vos amis, ils ne s’y intéresseront pas. Vous-mêmes, lors de votre première heure de jeu, il est possible que vous n’accrochiez absolument pas à l’univers, à l’ambiance, aux animations (pourtant assez jolies) et à tout ce bric-à-brac créatif qui n’a pas de patte unique. Mais au fur et à mesure de la partie, on tombe sous le charme, on préfère certains niveaux à d’autres, certaines atmosphères et on choisit ses endroits à visiter selon ses préférences.
La mort n’est pas une finalité dans ce jeu ? Tant mieux, il est alors possible de s’y balader tranquillement, sans avoir peur de perdre tout un tas d’objets très importants. On a pas peur de l’inconnu, on s’y plonge avec envie et fatalement, A Valley Without Wind touche au coeur de ceux qui sauront le prendre comme il vient, en prenant leur temps et en sachant comment s’y prendre. Ou en tous les cas, en apprenant à le maitriser comme il convient.
Vous pouvez alors maudire un level-design parfois tellement aléatoire qu’il manque de logique, c’est un vrai problème. Aussi, finalement, A Valley Without Wind n’a aucune histoire à raconter, si ce n’est celle de cet univers en proie aux forces du mal que vous allez (peut-être) sauver. Le boss de fin ? Il est certes charismatique, avec la possibilité de s’y attaquer quand vous le voulez, mais il manque malgré tout de background. Bref, A Valley Without Wind a aussi ses défauts, mais ses qualités sont si originales ou si peu présentes dans le jeu vidéo d’aujourd’hui qu’il mérite bien des louanges.