Il y a des jeux qui ont le don de vous hypnotiser rien qu’avec un trailer. On veut absolument y jouer, alors qu’on ne sait même pas de quoi il en retourne. Voilà un petit peu l’effet qu’a eu Qora sur mon petit corps quand j’ai découvert le jeu il y a quelques semaines. Du coup c’est dans un inconnu le plus total que je me lance dans le jeu d’Holden Boyles.
Anciennement « Spirit »
Après avoir fait quelque recherche, je me suis rendu compte que je connaissais déjà Qora avant la découverte de son trailer de lancement puisque celui-ci avait réussi une campagne sur kickstarter sous le nom de Spirit. Si ce dernier nom colle bien plus au jeu, il faut avouer que Qora est un peu plus simple à trouver sur les moteurs de recherche. Effectivement, il sera ici question d’esprit. Vous venez d’emménager dans un village un peu particulier, qui voue un culte au esprit de leur ancêtre qui ont bâti le village il y a de ça trois cent ans. Et comme le hasard dans le jeu vidéo n’existe pas, vous arrivez dans le village pique poil le jour de fête des esprits.
Après avoir papoté avec tous les gens du village, dont certains vous donneront des objets, comme ça, comme cadeau de bienvenue (le gros gilet en laine typique de noël bien moche, des cœurs avec les doigts). Très rapidement, vous allez tomber tête à tête avec une énorme statue, qui vous parlera. A partir de ce moment-là, vous allez avoir la capacité de voir les esprits et allez en suivre un, comme ça pour le fun.
A partir de ce moment-là, vôtre voyage dans un monde complètement onirique commence. Que ce soit en montagne, dans le désert ou dans les grottes, vous allez marteler votre touche F12 (touche pour prendre un screen par défaut sur Steam) tellement chaque tableau est complètement dingue. Tout en pixel art, on ne peut qu’applaudir le boulot fait sur les jeux de lumière, qui renforce encore plus l’atmosphère du titre. Ici tout est calme, planant. On prend le temps de faire chaque tableau pour profiter de chaque détail, le tout entraîné par une unique musique, qui bien que répétitive après les 3H de jeu nécessaire pour venir au bout du voyage, colle parfaitement au but premier du titre : vous faire rêver.
Gameplay (trop ?) simple
Le problème de Qora est qu’il propose bien un voyage et non une aventure. La différence entre les deux ? Dans le premier vous n’êtes qu’un spectateur alors que dans le second vous êtes l’acteur. Effectivement le gameplay de Qora est quasi inexistant. En plus des quatre touches de direction, vous n’avez qu’une touche supplémentaire d’action. En exagérant à peine, vous n’utiliserez que la touche action et « droite » tellement le jeu est un couloir en ligne droite. La touche action vous servira à faucher des hautes herbes / casser des rochers et voir les visions du monde des esprits. Le fait de vous frayer un chemin n’a surement pour but que de justifier la présence du votre avatar, afin de vous faire rêver à un périple physiquement dur, alors que les visions permettent de raconter une histoire parallèle à celle que vous, joueur, vous construisez dans votre imaginaire. Du coup, on est quand même face à un jeu un peu trop long, tellement il n’y a rien à faire à par avancer. Surtout qu’Holden Boyles a eu la bonne (ou plutôt mauvaise) idée de mettre plusieurs fin à son jeu. Je vous avouerai que je n’ai pas eu le courage de faire une second run du jeu, puisque je m’attends à revivre la même histoire, mais avec un ou deux tableaux supplémentaire à la fin. Etant un grand rêveur, vous pensez bien que je préfère garder ma première aventure.
Du coup Qora est-il un bon jeu ? Dur de répondre. Si le voyage est très plaisant, à condition d’aimer rêver, le jeu m’a directement rappelé Proteus, un autre jeu aussi édité par Curve Studios, dans lequel on se baladait sur une idée où l’imaginaire du joueur faisait une majeure partie de l’aventure. On regrettera aussi le peu de travail fait sur les personnages, très abstrait et surement pour mettre en avant le background, où on arrive parfois à perdre de vue notre petit bonhomme blanc. Idem pour le texte, tout aussi en gros pixel, qui en devient parfois illisible. Frustrant. Mais quel voyage !