Simple jeu flash à première vue, Angry Birds a su se faire connaître grâce à un prix attractif (0,79 €) et un bouche à oreille incroyable. Véritables succès mérité ou simple coup marketing réussi ?
Des oiseaux de malheur !
Le concept est on ne peut plus simple. Des cochons verts tentent de voler les oeufs d’oiseaux qui, pour se défendre, vont tenter de les éliminer dans plusieurs niveaux architecturalement plus dingues les uns que les autres. Sur un plan de jeu horizontal, que l’on peut faire glisser tactilement de droite à gauche, le joueur peut lancer des oiseaux vers les cochons qui se trouvent à l’opposé du niveau. On touche du doigt la catapulte, on la bande à la puissance voulue et on lâche pour apprécier le spectacle de démolition que va engendrer ce tir. Le but de chaque niveau ? Éliminer tous les cochons en les touchants, mais aussi en faisant s’écrouler les différents blocs qui les entourent. Les développeurs jouent alors avec tous les habituels codes du jeu flash amusant et chronophage pour le plus grand plaisir des blasés du métro et des longs moments passés aux toilettes.
Plusieurs archétypes d’oiseaux sont disponibles. Le petit rouge sert de simple boulet de canon, l’effilé jaune se propulse comme une fusée pour détruire tout sur son passage, le noir est une vraie bombe qui explose en timing ou d’une simple pression tactile, le blanc largue des oeufs explosifs et un gros oiseau est aussi là pour jouer les mastodontes destructeurs et patauds. Pour les plus stratèges, il y a aussi un oiseau qui se « sépare » en trois projectiles et un toucan qui joue les boomerangs. Bref, il y en a pour tous les gouts avec plusieurs centaines de niveaux disponibles pour 79 centimes d’euros. Mais cela fait-il d’Angry Brids un « vrai » jeu passionnant pour autant ? Après tout, les jeux Facebook et de nombreux rapides et faciles jeux Flash reprennent le même concept depuis des années…
L’ambiance au service de la profondeur…
Ce qu’il manque à ce « sous-genre » souvent peu apprécié qu’est le jeu prémaché, de consommation rapide et souvent créée pour faire le buzz dans les boites mails des amis, c’est une réalisation de qualité. D’habitude on nous sert trois bonhommes, deux ambiances différentes et un gameplay tout simple pour nous balancer dans une ou deux heures de jeu intensives, complètement sans intérêt. Là où les développeurs d’Angry Birds font les choses plus intelligemment c’est qu’ils ne se moquent pas du joueur une seule seconde, bien au contraire. En plus de proposer un prix très attrayant, ils mettent en avant des qualités dignes d’un « vrai » grand jeu populaire.
Graphismes aux petits oignons avec un look 2D ravissant, humour sonore de tous les instants, petites musiques gaies et facilement gravées en mémoire, des niveaux intelligents et souvent très différents, une volonté de gonfler la durée de vie avec la possibilité de rejouer ses niveaux et de faire de meilleur score, des petites saynètes rapides qui égayent le tout… Non, pas de doute, Angry Birds est un vrai jeu fun et sans scénario, qui ne fait qu’amuser, mais qui n’a pas du tout la prétention de proposer autre chose. Il profite de la mode des « petits jeux gentillets, mais un peu nuls » que tout le nouveau public dit Casual s’arrache, pour leur offrir ce qui se fait de mieux dans le genre voir même plus. Angry Birds, c’est un peu le Pilot Wings ou le Track & Field de notre enfance. Il n’est pas profond, il ne se joue que quelques petites minutes dans la journée, mais ses qualités plaisent toujours, sans qu’on s’en lasse. On en devient vite accro et c’est sans doute pour ça qu’on l’aime.