Dans l’espace, on le sait très bien, personne ne nous entend crier. C’est par un visuel choc mais pas forcément transcendant que Dead Space s’expose en magasin. On est bien loin, à l’achat, de s’attendre à une expérience aussi particulière. Retour sur ce jeu d’exception, histoire de remplir un peu cette base de données et de parler davantage de sa suite dans un prochain article…
Bioshock fait des petits ?
Avec son approche purement cinématographique, Dead Space plonge le joueur dans l’histoire dès les premières secondes. Nous sommes au 26eme siècle et Isaac Clarke, ingénieur, qui part en mission dans l’objectif de réparer le système de communication de l’USG Ishimura qui semble être à la dérive. Il est aidé de Kendra, une véritable génie de l’informatique, et d’Hammond le chef de la sécurité (joué par Peter Mensah, déja vu dans 300 ou la série télévisée Spartacus).
Ensemble, ils vont donc devoir parcourir plusieurs endroits du vaisseau, séparés en chapitres et tous reliés par une trame scénaristique qui montre tout sa profondeur en Crescendo. Au début simple Survival-Horror, Dead Space se révèle bien plus que cela au fil des situations. Se jouant à la troisième personne, avec l’obligation d’alterner avec la caméra-épaule pour tirer sur les ennemis, Dead Space est clairement un jeu à ambiance. Seul, dans sa combinaison peu atrayante, lui donnant une image presque inhumaine, Isaac Clarke va jouer les bonnes de service en activant tous les ascenseurs et ordinateurs de l’USG Ishimura necessitant d’être utilisés pour le bon déroulement des evenements. Ce petit aspect répétitif est cependant relevé par une narration annexe très particulière, à base de messages vocaux et de journaux de bord. Cela ne vous rappelle rien ? Comme dans Bioshock et sa découverte de Rapture, Dead Space propose au joueur d’en savoir plus sur les raisons de la dérive de l’USG Ishimura par ce biais. Tous ces messages vocaux serviront à une meilleure compréhension des évènements, pour un final alors moins complexe et surtout plus passionnant et impliqué. Enfin, un petit mystère vient donner un peu d’humanité à notre Isaac Clarke en armure : que fait sa dulcinée au milieu de tous ces cadavres ? Pourquoi agit-elle aussi bizarrement ? Il faudra mériter les réponses avec de bonnes séquences de shoot effrayant.
Un gameplay aux petits oignons
Lent, vite essoufflé, Isaac Clarke n’a réellement rien d’un soldat tueur de Necromorphes, les créatures venues hanter mystérieusement le USG Ishimura. Il est possible de courir mais quoi qu’il en soit, notre héros n’est pas du tout d’une souplesse incroyable. Cependant, ces dons d’ingénieur lui permettent de manier des ustensiles avec une dextérité de maitre. Ce sera le cas pour les nombreuses armes du jeu : trancheur laser, fusil d’assaut, lance-flammes, fusil à pompe telekinesique, découpeur ou bien encore le destructeur (mais vite utilisé) pistolet laser. Néanmoins, c’est bien le Cutter Plasma, ce découpeur rapide et précis, qui est la star des séquences de combat. Véritable figure emblématique Dead Space, paradoxalement bien plus que Isaac Clarke, le Cutter Plasma reste cependant comme toutes les autres armes limitées en munitions. On lorgne alors dès les premiers instants de jeu avec le Survival-Horror via une règle quasi-obligatoire du genre : les munitions sont précieuses, il ne faut pas les gâcher. Ajoutez à cela une angoisse omniprésente et vous obtenez l’un des titres les plus effrayants de ces dernières années.
Moins effrayant qu’un F.E.A.R, plus dynamique qu’un Resident Evil, Dead Space est un joli melting-pot de science-fiction et d’horreur. A travers son épave jonchée de cadavres qui sert de décor froid, déshumanisé et dangereux, le jeu parvient à proposer une ambiance véritablement effrayante sans que cela ne soit jamais gratuit. Certes, l’aspect humanoïde absolument immonde des Nécromorphes joue beaucoup et les développeurs n’ont pas résistés à placer ces horribles monstres dans des situations évidemment logique qui force à l’effroi facile. Ainsi, pas plus de deux fois dans le jeu, une énorme boule d’Alien vous sautera à la figure dès l’ouverture d’une porte. Le reste se fait davantage original et donc totalement imprévisible. Comme par exemple cette cinématique ou un humain se fait déchiqueter par un ennemi : ne pensez pas du tout être en sécurité derrière cette simple vitre car les cinématiques de Dead Space ne sont pas souvent passives et peuvent vous couter la vie. Si les checkpoints existent (et sont nombreux) vous aurez quand même la frousse de votre vie. Enfin, on notera la présence de quelques séquences scriptées qui sortent du lot : quelquefois, une énorme “griffe-tentacule” transpercera les murs et agrippera Isaac. Le joueur n’aura alors que le temps d’une cinématique pour viser juste sur la faiblesse de l’ennemi et ainsi s’en défaire. Sans cela, c’est la fin. Il est d’ailleurs très amusant de voir que les cinématiques de morts ne sont pas toujours identiques pour les ennemis spéciaux aux “coups finals” scriptés. Citons par exemple ce passage ou la “griffe-tentacule” lâche finalement Isaac malgré la mauvaise prestation du joueur, laissant celui-ci souffler avant de surgir d’un coup d’un seul et lui offrir un joli Game Over. Effrayant.
Un rythme de maître
Dead Space a tout du Survival-Horror des plus classiques. Il est sombre, il nous laisse affronter des monstres féroces et réalistes (aucun pouvoir ne vient gâcher la logique de cette espèce), les munitions sont peu nombreuses, une véritable course à l’armement est présente lorsqu’il s’agit de fouiller chaque recoin pour gonfler son inventaire et il y a même une évolution de l’armure non pas pour faciliter la vie au joueur, mais bien pour durcir la résistance des ennemis. Quand on a plus de munitions ? On frappe au corps à corps. Des QTE (Quick Time Events) sont aussi là pour dynamiser certaines attaques ennemies mais en soit, Dead Space n’a absolument rien de révolutionnaire à offrir au niveau de la prise en main. Si ce n’est son rythme.
Pataud, le héros est faible face à la horde de monstres alentours. Le danger peut venir de partout et le jeu le promet très bien durant les premières heures. Le joueur n’est jamais tranquille et aucun endroit, si ce n’est le train qui permet de passer d’un épisode à un autre, n’est réellement sécurisé. Renouant avec les prouesses d’un Resident Evil qui, par le passé, réussissait à se faire complètement imprévisible, Dead Space est ponctué d’une narration tout aussi effrayante que les décors et l’atmosphère du jeu. L’histoire est dure, le gore est partout, l’humanité des personnages est constamment en déclin et on en vient à ne plus faire confiance à personne. Tout cela est inclus dans un “simple jeu de shoot à la troisième personne” et c’est en ce disant ces quelques mots qu’on se rend compte de la réussite des petits gars de chez Visceral Games.
Dead Space est évidemment culte et c’est aussi la revanche d’une franchise qui, avec ce premier opus, n’a pas fait d’énormes ventes mais qui a pu s’offrir une suite explosant tout sur son passage. Ce grand jeu critique est devenu un tout aussi grand jeu commercial : le parfait pied de nez aux titres trop formatés.
Ca fait longtemps qu’un jeu m’avais pas foutu un compte de stress et fait faire de bon de mon canapé, Dead Space m’a fait revivre des sensations oubliées et simplement pour ca déjà je l’ai aimé, de plus tout le reste est bon, donc pourquoi bouder son plaisir ^^
Par contre je n’ai pas fais le deux car j’ai peur pour le côté dit plus action.
Déjà, la conclusion me fait grincer. Difficile de faire plus formaté que Dead Space à mon goût, le jeu d’action dans l’espace avec pas mal de gore qui reprend les idées de la concurrence (BioShock RE4, .
Je reprends les points soulevés dans le test. Pour moi, la narration n’a pas relevé le côté répétitif. Certains messages sont efficaces, mais l’histoire n’a pas réussi à me captiver. Même en lisant les textes (en tout petit…) c’est resté confus. Y’a de l’ambition de ce côté ci, mais malheureusement ça n’a pas marché. Seul a prévalu le côté bonniche d’Isaac, de toute façon incapable de communiquer la moindre émotion même quand sa copine entre en jeu. La répétitivité de la structure des missions finit de les rendre absurde (je dois vraiment tout réparer, alors que les autres se tournent gentiment les pouces).
On essaye aussi de nous vendre Isaac comme un simple ingénieur qui fait avec les moyens du bord. Mais son arsenal est mortel et il est très capable. Les munitions omniprésentes n’obligent jamais à fuir (de toute façon les portes restent le plus souvent s’il y a des ennemis, à se demander comment le mal a pu se répandre à tout le vaisseau).
Les ressorts de la peur sont souvent usés, avec des spawns d’ennemis dans le dos, et des arrivées surprises.
Les énigmes se résolvent avec les deux boutons-puzzles : télékinésie et stase. Le gore est assuré à chaque éviscération gratuite en gros plan, et les coups de pied pour récupérer des munitions sont inoubliables également.
Pour moi c’est un shooter un peu plus ambitieux que la moyenne et avec de très jolis graphismes, mais en termes de scénario et d’ambiance, ça ne va pas bien loin.
Merci Upselo pour ce contre-avis très intéressant qui a, d’ailleurs, eu le mérite de me faire remarque que j’avais mis la mauvaise note au Scénario. (j’ai du ripper). 🙂
Je rejoins upselo sur le scénario qui, tout en restant suffisamment motivant pour forcer le joueur à avancer et connaitre la suite, n’en reste pas moins relativement classique notamment dans sa structure.
Pour le reste en revanche, je partage complètement ton avis, Sky. L’ambiance est absolument incroyable et oppressante au possible et en ce qui me concerne, j’ai bien du frôler la crise cardiaque plusieurs fois. Par contre, pour pleinement faire ressortir ce stress et par exemple cette course aux munitions, il est conseillé de jouer en difficile ^^ Là, c’est vraiment l’horreur.
Je suis d’ailleurs content de voir que je ne suis pas le seul à avoir noter de multiples similitudes entre Dead Space et Bioshock (et pas qu’au niveau des enregistrements audio) ^^