Après un Épisode I sorti en France dans le flou le plus total, un second épisode des aventures d’Adam Venture vient d’être rendu disponible en Europe et s’apprête à débarquer dans nos contrées plus franchouillardes. Avec ces épisodes vendus aux alentours de 15 €, les développeurs de Vertigo Digital Entertainment offriront-ils un ersatz d’Indiana Jones de qualité aux petites bourses ?
Pas de lasso, mais une casquette !
Lara Croft et Nathan Drake n’ont pas les seules icônes vidéoludiques à jouer dans les temples d’anciens rois déchus à la recherche de trésors ancestraux. Adam Venture, jeune explorateur anglais, s’est mis en tête de partir sur la trace des templiers. Dans le premier épisode, il a parcouru la France et s’est fait des ennemis : la bande de Clairvaux, pilleurs tombes aux sombres desseins. Heureusement, il est accompagné de la belle et sarcastique Evelyn pour l’aider dans sa noble, mais dangereuse aventure. Ensemble, ils vont explorer un vieil aéroport ou ils sont détenus prisonniers, passer à travers un site de fouilles bien gardé et découvrir de merveilleuses et anciennes cavernes piégées par de nombreuses énigmes. Vous l’aurez compris, cet Épisode 2 : Solomon’s Secret est un pur jeu d’aventure qui reprend tous les codes du genre… et les simplifie.
Jouable au clavier ou à la manette, Adam’s Venture est très simple d’utilisation. Il est possible de sauter, de s’accroupir, de courir et d’interagir avec les éléments du décor. Peu de touches/boutons sont alors mis(es) à contribution, ce qui offre aux joueurs occasionnels la possibilité de se lancer dans cette aventure sans avoir peur de s’y perdre. Sorte de point & click dynamique, un peu comme ce qui se faisait à l’époque avec Escape from Monkey Island ou Les Chevaliers de Baphomet : Le Manuscrit de Voynich, Adam’s Venture joue la carte du déplacement d’objets et des actions à répétitions plutôt que celle de la recherche de pixels et, malheureusement, des nombreux dialogues. Une bonne chose ? Concernant l’histoire et sa mise en scène, assurément. Par contre, le public visé n’est pas le joueur le plus hardcore et l’absence de discussions variées entre les personnages rend les cinématiques un peu trop abruptes.
On s’attache aux personnages pour leurs quelques blagues, certains bons moments et leurs accents anglais irrésistibles. Néanmoins, on pestera devant une histoire d’amour beaucoup trop évidente et mise en scène de façon trop « fausse » pour être crédible. Reste un méchant dans la veine d’un James Bond qui rend le tout très second degré, voir complètement dans l’ambiance d’un de ces merveilleux films des années 80. C’est kitsch et visuellement intéressant. S’en suivent alors des énigmes certes très accessibles et peu enclins à nous laisser de marbre pendant des heures à la recherche de la solution. Celles-ci sont donc pour tout le monde, trop simples pour ne pas être frustrantes. Heureusement, elles sont dynamiques et demandent souvent de bouger des objets, de faire tourner des socles en rythme, de crocheter des serrures, d’activer des dalles dans un certain ordre… Bref, les actions sont rapides et cachent leur manque de difficulté par une absence de rebarbativité bienvenue. Heureusement !
Aussi beau dans le fond que buggé dans la forme…
S’il y a bien un point qui mettra tout le monde d’accord, ce sont les graphismes et ce même malgré un aliasing très prononcé et des effets de lumières aveuglants. Assez réussis pour un jeu à petit budget, ils dépaysent immédiatement et donnent à l’environnement une vraie aura de « carte postale ». L’aventure est belle, très colorée et donc intéressante. C’est sans aucun doute la première chose qui frappe lors du lancement du jeu et surtout, c’est ce qui permet au joueur de ne jamais décrocher pendant les quelques premières minutes qui rendent compte d’un jeu très simple. On pousse un objet, on grimpe une paroi, on avance, on résout une énigme (rarement très compliquée) et une cinématique se lance. Ces actions se répètent en boucle avec peu d’originalité à chaque fois. Les graphismes sont aussi là pour nous faire oublier une durée de vie qui ne dépasse pas les deux heures de jeu si l’on est un habitué du genre. Encore une fois, Adam’s Venture 2 se destine avant tout aux plus jeunes et aux débutants.
Le plus gros défaut de ce Adam’s Venture 2 n’est pas dans sa durée de vie, mais bien dans ses quelques gros bugs. Jamais génants pour la progression du jeu, ceux-ci sont cependant omniprésents et hilarants. Il suffit de descendre ou monter une échelle pour en apercevoir quelques-uns. Certaines actions mènent aussi à des animations complètement invraisemblables. Enfin, pour prendre un exemple concret, on s’amusera de cette petite corniche qui se décroche et tombe lors du passage du héros qui, si le joueur désire, peut alors repasser au même endroit. Le jeu fait dans ce cas rapidement réapparaître la corniche précédemment détruite et disparaitre le débris qui était tombé au sol. Ridicule, même si cela n’entache en rien la progression ni ne vient gâcher l’univers.
Reste alors le point le plus positif du jeu : sa bande-son. Posants clairement le décor, mettant tout de suite dans l’ambiance, les musiques et les sons environnants sont une grande réussite. On ne va pas retenir les thèmes pour autant, mais il n’empêche qu’ils sont bien à leur place et d’une efficacité d’immersion redoutable. Comme quoi on peut très bien être une aventure à l’ambiance de qualité, sans avoir la diversité de gameplay ni la finition des autres grands titres du genre. On est ici loin d’avoir à faire à un jeu d’une grande qualité, mais il n’est pas dénué de charme pour autant.
Cela n’excuse en rien ces nombreux défauts, réhédibitoires pour la plupart des PCistes, mais Adam’s Venture 2 est honnête et permet aux « nouveaux joueurs » de partir à l’aventure de façon interactive, en bénéficiant d’une certaine simplicité d’accès et d’une absence totale de complications quelconques. En passant outre les bugs, Adam’s Venture pourra remplacer les « simulations » de fermes et villes chronophages qui hantent les réseaux sociaux de nos parents. Et rien que pour cela, le jeu de Vertigo Digital Entertainment a une belle raison d’exister !
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