Sorti exclusivement sur PC et la section Xbox Live Indie Games des Xbox 360 du monde entier, Clover : A Curious Tale est l’oeuvre du jeune studio de développement Binary Tweed. Original, se déroulant de façon atypique, ce titre cache finement son scénario avec des graphismes sortant clairement du lot sur ces deux plateformes…
Sur fond de guerre… Mais laquelle ?
Racontant à première vue l’histoire de Sam, un jeune garçon ayant récemment perdu sa mère, Clover : A Curious Tale entraîne le joueur dans une aventure pleine de dialogues à plusieurs niveaux de lecture. L’auteur du jeu, Deejay, ne se cache pas de ces sous-entendus et parle surtout de références à la triste histoire de la prison de Guantanamo. Vous en saurez plus via une interview à venir, passionnante, mais pour l’instant sachez que ce récit finement écrit est une des plus grandes idées de Clover. On entre de plain-pied dans un univers très simple au demeurant, mais qui cache une complexité enivrante nous faisant apprécier davantage chaque dialogue de PNJ. Un véritable plus qui accroche le joueur au point de ne plus jamais le laisser tomber, jusqu’à la fin de l’histoire.
Mais ce qui nous accueille en premier lieu, ce sont les graphismes. « À la main », dans une 2D ravissante faite de peinture, d’animations rigides, d’une sorte de petit théâtre coloré où chaque personnage serait fait de quelques bouts de cartons, Clover est séduisant. Mieux encore, il est enivrant. Les musiques y sont pour beaucoup, tant elles se font délicates et assez bien construites pour ne jamais ennuyer. En même temps, c’était nécessaire : Clover étant un jeu de « recherche » d’objets.
Un inventaire maléfique !
Pour mener à bien sa mission, dont je vous tairais tous les tenants et aboutissants pour ne pas vous ruiner l’intérêt des énigmes, Sam peut collecter des objets dans un inventaire très restreint. Celui-ci peut être agrandi, mais jamais au point de ne pas paraitre comme diabolique et véritablement frustrant. Bien entendu, c’est une volonté du créateur de nous proposer ce genre de limites. Tout simplement pour nous obliger à plusieurs allers et retours entre tous les environnements du jeu. Les objets trainent sur une table, par terre, sont dans des endroits peu accessibles, doivent être atteints à l’aide d’autres objets et concrètement, tous ne peuvent servir qu’une seule fois. On en vient à découvrir qu’un jeu d’aventure en point’n click peut se révolutionner quelque peu et s’automatiser davantage, comme dans ce Clover, sans en perdre son intérêt et sa difficulté. Bien au contraire !
On se balade alors sur un plan en 2D, tout en scrolling horizontal, on franchi certaines portes pour se retrouver dans d’autres endroits / intérieurs et bien entendu, tout ce beau monde est jonché d’objets en tout genre. Il y a aussi certaines zones privées, ou l’écran se grise au fil du temps pour nous prévenir d’un « retour à la case départ » imminent. Même chose pour certains gardes faisant leur ronde, qu’il va falloir contourner en leur sautant par dessus. Dommage qu’un simple petit pixel puisse faire office de détection et qu’ainsi, certains passages très compliqués soient obligatoirement à recommencer une dizaine de fois. Mais l’univers, les dialogues, les énigmes, la beauté des graphismes et de l’environnement sonore font que Clover est difficilement critiquable.
Mais essayons quand même et parlons du seul aspect du jeu pouvant quelque peu ennuyer : sa linéarité. Clairement, il est question de toute faire dans l’ordre désiré par le développeur et si ce défaut n’en est pas forcément un pour ceux qui aiment être dirigés, beaucoup de joueurs pesteront devant un manque total de liberté. Clover est comme une aventure interactive, est un couloir qui ferait passer Final Fantasy XIII pour un véritable jeu de rôle. Sauf que Clover, aussi linéaire qu’il soit, est une véritable oeuvre d’art indépendante qui est d’une force narrative incroyable et d’une fraicheur inégalable. Tout simplement.