Après le test, voici que le créateur de ce jeu très réussi, sorti sur le Xbox Live Indie Games il y a peu de temps, nous autorise à lui poser quelques questions. L’occasion de parler un peu du contexte politique qui entoure les idées scenaristiques de Clover, mais aussi de découvrir qu’ils se souviennent encore de Deejay à Biarritz. Bonne lecture à tous !
Pour commencer, je dirais que Clover est un jeu vraiment très original. Comment vous est-il venu à l’esprit ?
C’est une histoire longue et compliquée !
J’ai toujours été opposé au camp de prisonniers de Guantanamo Bay mis en place par les États-Unis. Peu de temps avant de commencer à travailler sur Clover, je suis allé parler à un chargé de l’entretien du World Trade Center qui prétendait être le dernier homme à être sorti vivant de ces bâtiments. Lorsque les Américains et la Grande-Bretagne ont décidé de partir en guerre contre l’Iraq en 2003 je ne savais pas trop quoi en penser. J’ai eu énormément de conversations nocturnes avec mon colocataire Carlos (qui était un Mexicain venu de France) sur le fait de savoir si c’était juste ou non. J’en ai conclu que je ne pouvais pas savoir avec certitude si le gouvernement disait la vérité ou non, mais que ce pays m’avait donné l’envie de leur laisser le bénéfice du doute. Comme vous pouvez le deviner, je suis toujours amer et en colère de ne pas avoir protesté contre cette guerre et sa loyauté mal placée qui en a résulté. Si jamais je devais rencontrer Tony Blair, je le frapperais en plein visage.
J’ai grandi en écoutant énormément de Metal (les lecteurs français connaissent-ils OUT, et leur album intitulé X-Position ?) et j’ai toujours été un fan de contre-culture. J’écoute des groupes comme Rage Against the Machine, de créations anglaises telles que One Minute Silence ou Pink Punk et suis un fan de Bill Hicks. Je trouve que c’est difficile d’être heureux en sachant que j’ai eu la sagesse de comprendre que l’on nous ment souvent, mais que nous n’en avons jamais la preuve. Avec Clover, j’ai eu l’opportunité de propager cette culture du questionnement de l’autorité.
Quelles sont vos inspirations, autant visuelles qu’émotionnelles ?
Lorsque je mettais en place Clover, j’étais en vacances aux iles dominicaines. Le gameplay fut beaucoup basé sur la série de jeux Dizzy qui fut très populaire dans les années 80/90. Le thème du jeu est très fortement inspiré par le premier album de Pink Punk, intitulé Zoo Politics.
Honnêtement, la Xbox 360 est une bonne plateforme pour les jeux indépendants ?
L’occasion de proposer vos jeux à une audience potentielle de 20 millions d’utilisateurs est absolument fantastique, comme le sont la communauté et le framework XNA. Ce qui est moins fantastique, c’est que Microsoft n’a pas réellement envie d’aider les développeurs indépendants à vendre davantage de jeux.
Clover est-il rentable depuis sa sortie ?
Pas du tout !
De toutes les critiques faites sur vos jeux, lesquelles vous ont le davantage touchées (autant positivement que négativement) ?
Les critiques sont intéressantes du moment qu’elles sont écrire par des gens qui comprennent réellement ce jeu et savent le « prendre à part », mais pas mal de critiques sont superficielles et peu profondes. Je suis beaucoup plus intéressé par l’avis des gens qui ont joué au jeu et m’envoient leurs impressions par e-mail.
Êtes-vous déjà sur un nouveau projet et, si oui, pouvez-vous nous en parler ?
Je bosse à plein temps sur un magasin de jeux indépendants et sa communauté IndieCity, désormais. Mais je travaille aussi sur quelques projets sur mon temps libre. Ces deux occupations sont assez inhabituelles !
Le jeu vidéo indépendant devient un peu une « mode » avec le succès de Super Meat Boy, Minecraft et quelques autres. Pensez-vous que cela va diminuer ou, qu’au contraire, le jeu indépendant n’a pas fini de faire parler de lui ?
Les jeux indépendants vont continuer de prospérer, car les joueurs sont maintenant plus âgés et ont vu beaucoup de concepts populaires auparavant. Tout comme les gens ont tendance à trouver de la musique plus originale au fur et à mesure qu’ils vieillissent, les joueurs se tourneront vers les jeux Indie qui leur apporteront de nouvelles expériences. L’industrie des jeux grand public ne peut pas se permettre de vrais risques pour créer des jeux réellement originaux.
Quels sont vos jeux de chevet ?
Malheureusement, je n’ai plus trop le temps de jouer. J’ai très apprécié Ilomilo et Monkey Island 2 Special Edition. Actuellement, j’ai très envie de jouer à Transport Tycoon.
Enfin, un petit mot pour vos fans français ?
Je m’excuse auprès de toutes les personnes vivant à Biarritz ou mes amis et mois étions très stéréotypé Anglais, devenus très ivres, et nous sommes très mal comportés au point de nous faire jeter de notre terrain de camping il y a dix ans !
Pour en découvrir davantage, n’hésitez pas à visiter le site officiel de Binary Tweed.
Ho la vache c’te moustache !!! Oo …
Bon sinon j’adore ce genre d’interview !