Diablo, Torchlight, Dungeon Siege, les jeux du genre beat’em all qui se jouent à la souris ne sont pas tous très inventifs et manquent clairement d’originalité. Din’s Curse veut changer la donne avec quelques idées. Y parvient-il ?
Totalement aléatoire
Vous jouez le rôle d’un soldat sans nom, ayant vécu des années d’égoïsme avant de mourir sur le champ de bataille. Din, une divinité, vous réveille et vous maudit en vous obligeant à vous battre pour votre rédemption et la sauvegarde du monde. À travers Aleria, vous allez devoir passer de ville en ville et sauver les habitants d’une mort certaine. C’est avec ce scénario convenu, mais bien pensé que Din’s Curse se lance directement dans l’originalité : dans le jeu, absolument toute l’aventure est générée aléatoirement.
Après la création de personnage, le joueur doit choisir un « niveau » de jeu définissant l’expérience des ennemis. Bien entendu, plus ceux-ci sont forts et plus les points d’expérience gagnés sont importants. On crée son héros de niveau 1, on se lance dans l’aventure et comme tout Diablo-like qui se respecte, on se voit téléporté dans le village du coin. Lui aussi pioché au hasard parmi toutes les variantes possibles, le village se dessine en quelques points récurrents : des villageois à qui il est possible de donner de l’argent pour qu’ils se nourrissent (pour ainsi gagner un peu de popularité), des quêtes à cumuler (en nombre limité dans le journal associé), l’imposant Din près du point de téléportation et l’énorme entrée d’un donjon. Tous ces éléments sont uniques au lancement d’une nouvelle partie et c’est ce qui fait tout l’intérêt du titre.
On ne sort jamais de la ville. La seule exploration se fait dans le donjon associé à celle-ci, constitué d’autant de niveaux que le joueur l’a paramétré au lancement de cette nouvelle partie / nouvelle ville. Pouvant aller jusqu’à la vingtaine de sous-terrain, le donjon aux ennemis et au level design encore et toujours totalement aléatoire augmente évidemment de difficulté à chaque fois que l’on s’y enfonce. La suite, vous la connaissez : il suffit de cliquer pour frapper.
C’est dans les vieux pots…
Din’s Curse reprend le concept de ses pairs. Les monstres ont des niveaux, des particularités en robustesse ou en magie (les Champions, les Boss et autres statuts spéciaux) et pour les tuer il suffit de cliquer sur eux à la souris. Le héros se met alors à les frapper, n’attendant aussi qu’une pression sur des raccourcis pour lancer des coups spéciaux et des sorts comme dans tout RPG en temps réel qui se respecte. Chaque prise de niveau est l’occasion de répartir quelques points de compétences dans un arbre bien fourni et surtout multi-classé. Enfin, on retrouve un système de potions de vie très habituel, dont on remplit toujours autant son inventaire avant de partir au combat.
Dans ce jeu, la mort n’est pas une fatalité. De façon là aussi très classique, le joueur se voit retéléporté en ville et doit retrouver l’âme de son précédent corps pour diminuer quelque peu sa dette d’expérience résultant de son échec. Aussi, l’inventaire est très important puisqu’il reprend le concept de l’identification des armes et de la revente permettant de se faire un joli pactole. Des marchands sont aussi présents en ville, mais, de façon traditionnelle, ils ne proposent que des articles très décevants. Enfin, les armes se détériorent au fil du temps et il ne faudra pas oublier de les réparer de temps en temps, avant de se retrouver totalement démuni devant une bête féroce.
Une ville dynamique
Ce qui change réellement des autres beat’em all, c’est la gestion de la ville très particulière. En plus de la nécessité de donner de l’argent aux villageois pour qu’ils puissent se nourrir, il faut les protéger des monstres qui tentent d’étendre leur domination. Ainsi, en plein combat dans le donjon, vous allez soudainement être prévenu d’une attaque en ville. Il faut alors rapidement remonter à la surface (des portails sont présents pour vous faciliter la vie) afin de tuer tous les monstres ayant apparu en ville. Tous les villageois peuvent mourir, sans exception. Il arrive même que certains se battent entre eux. Mieux encore : le joueur a la possibilité de tuer un villageois qui ne lui revient pas, pour peu qu’il accepte de perdre pas mal de points de popularité. Toutes ces actions ont un impact sur la vision qu’ont les gens de votre héros et surtout, cela mène (ou non) à la sauvegarde de la ville.
Une fois celle-ci officiellement débarrassée des attaques de monstres et d’un donjon trop mal fréquenté (un objectif à atteindre en terminant un maximum de quêtes), il ne reste plus qu’à s’en aller. On revient au menu principal du jeu, on recharge son personnage bien évolué et on se lance dans une nouvelle aventure paramétrable : longueur des donjons, niveau des ennemis, etc. C’est là tout l’aspect passionnant du jeu : on ne s’ennuie jamais. Les donjons étant toujours nouveaux, le jeu tellement fourni en ennemis, objets, magies en tout genre, chaque aventure créée est alors totalement unique. Mieux encore : Din’s Curse possède un vrai scénario, cousu de fil blanc, mais menant à de véritables combats contre des Boss impressionnants. Plus on monte de niveaux, plus on sauve des villes d’un destin peu glorieux et plus on s’approche d’adversaires redoutables. Passionnant !
Un jeu sans fin
La durée de vie est colossale. Une extension, nommée Demon War, vient même rajouter une centaine d’ennemis, des sorts, des classes, des possibilités de design, un nouveau scénario, etc. Le travail effectué sur ce titre est tout bonnement hallucinant et fait de Din’s Curse un jeu très réussi. Il n’est pas graphiquement incroyable, mais génère un tel amusement de façon pratiquement illimité qu’une fois installé sur son PC (ou son MAC), il y reste pour un bon bout de temps. C’est même sans aucun doute le diablo-like le plus rentable depuis très longtemps. J’ose le dire : il m’a semblé bien meilleur que la pourtant très appréciée et plus beau Torchlight.
Ajoutez-lui la possibilité de jouer en coopération en multijoueur, sa rapidité d’exécution, son accessibilité et le fait qu’il ne demande pas une configuration très élevée pour l’ériger de suite au rang d’un des meilleurs titres indépendants de l’année. Vous n’en pouvez plus d’attendre Diablo III ? Alors Din’s Curse est pour vous et va vite étancher votre soif d’aventure à portée de clic !
Je l’attendais ce test ! Et je suis surpris du verdict car quand on a maté le Trailer il faut avouer qu’on a quand même eu peur ^^