La suède est en forme cette année et ce ne sont pas les développeurs de Keldyn, créateurs de ce Dead Meets Lead, qui vont nous contredire. Au final, que vaut le Game of the Year suédois ?
La lame ou la poudre ?
Être un zombie, ça n’a rien de particulièrement intéressant. Alors pour éviter d’en devenir un, un commandant de flotte du 18e siècle va devoir traverser l’ile d’El Mirando, tout en collectant assez d’antidote à chaque étape pour rester un minimum humain. Sauf qu’en face, les ennemis sont nombreux et redoutables. C’est ainsi que le joueur est plongé dans un univers franchement original, très glauque, mélangeant deux environnements (les Zombies et le 18e siècle) en un seul gameplay bien moins bourrin qu’on pourrait le croire.
On avance au clavier, on frappe à la souris : oui, c’est un hack’n slash. Avec la molette, il est possible de passer de l’épée à l’arme à feu. On s’attend alors à défourailler dans tous les sens et à enchainer les exécutions barbares : c’est le cas, mais avec tout de même un peu plus de finesse. Car si vous vous attendez à frapper dans le tas et utiliser un raccourci pour des potions régénératrices de vies, vous n’êtes pas les bienvenus.
Notre « héros » n’a pas beaucoup de vie, c’est le moins qu’on puisse dire. Une vingtaine de coups et c’est la mort assurée. Le problème, c’est que les morts-vivants se déplacent en hordes et que les vingt coups portés sont vite atteints. Il faut alors bien se mouvoir, utiliser de l’arme à feu avec parcimonie (les munitions sont limitées) et éviter les pièges magiques des shamans ennemis. Ils vous emprisonnent, vous brulent et vous ne pouvez même pas vous réfugier dans les eaux infestées de piranhas ou en dehors de la carte, ou la malaria vous guette. Des potions sont bien présentes, dispersées sur la carte, mais en nombre très limité.
Un « Tower-Offense »
Vous avancez, vous tentez de survivre, vous détruisez le coffre contenant l’antidote et ainsi, vous gagnez le niveau sélectionné. Cela parait simple à l’écrit, non ? Chaque niveau vaincu offre des pièces d’argents, nécessaires à l’achat d’améliorations d’armes. Aussi, des pièces d’or sont octroyées, permettant de débloquer les zones de jeu suivantes.
La campagne solo est longue et propose de petits systèmes de rejouabilité très intéressants, comme ces statistiques qui vous annoncent comment vous vous êtes comporté, au niveau de la rapidité et des dégâts, lors de votre partie. Des succès sont aussi au rendez-vous, en plus d’un sympathique système de vote pour chaque niveau, directement envoyé aux développeurs.
Le problème, c’est que tout ce joli monde (le moteur de jeu est vraiment agréable à parcourir) manque cruellement d’originalité. De nouveaux monstres seront bien entendu de la partie tout au long du jeu, ainsi que quelques variantes lors de certains niveaux spéciaux. Mais concrètement, on fait encore et toujours la même chose. Finalement, Dead Meets Lead et comme tous ces titres « rapides d’accès » qui sont créés uniquement pour de petites parties rapides. Les développeurs de Keldyn ont cependant eu cette bonne idée de l’agrémenter d’une ambiance assez spécifique pour ne pas le laisser passer inaperçu.
Au final, on s’attendait à un gros titre pour n’obtenir « qu’un » sympathique jeu original et amusant (pour peu qu’on aime la difficulté). Mais le tout est si stable, graphiquement honnête, musicalement sympathique et globalement bien conçu, qu’on l’excuse de beaucoup de ces défauts.