Jason Rohrer, créateur de Passage et Sleep is Death, débarque avec une idée dingue de microcosme de pixels. Une sorte « d’aventure intérieure » faite de bits. Concept.
Plus petit et plus grand que…
Il est bien difficile d’expliquer le concept d’Inside a Star-Filled Sky, c’est pourquoi je vais vous demander de vous accrocher. Tout d’abord, le jeu se joue au combo Clavier + Souris. Le clavier sert aux mouvements du petit personnage/tas de pixels que l’on dirige, alors que la souris permet de viser. On tire sur des ennemis, dans un environnement de labyrinthes en 2D fait de grossiers blocs. Jusque-là, on est en terrain connu (voir même un peu trop). Les originalités débarquent cependant rapidement.
Ce monstre de pixels que vous dirigez peut capturer trois items parmi tous ceux se trouvant dans le niveau. Ils n’ont pas d’effet immédiat. En trouvant un « escalier » (un bloc estampillé d’une flèche menant vers le haut), vous changez de profondeur et sortez du morceau de pixel qui vous servait de niveau. Vous êtes alors devenu l’être vivant (et difforme) dans lequel vous combattiez les ennemis il y a peu et obteniez des items qui avaient l’air sans intérêt : sauf que ceux-ci vous sont désormais tous attribués. Ils changent votre rythme de tirs, votre vie, votre vitesse et bien d’autres choses encore. C’est ainsi que se déroule le jeu : vous sautez d’une « créature de pixels » à une autre en essayant toujours de collecter un maximum de bons items et en tentant de survivre jusqu’à un maximum de niveau. Le jeu n’a pas de limite, même si le 100e niveau est une belle victoire. Aussi, toute l’atmosphère, les créatures et les labyrinthes du jeu sont créés plus ou moins aléatoirement.
Plus ou moins, car tous les niveaux contiennent aussi de petits espaces ou déposer son drapeau, son tag, sa « signature » au préalable configurée dans le menu des options. Ainsi, les autres joueurs pourront rencontrer vos couleurs et savoir que vous êtes déjà passés par là. L’aléatoire étant donc surtout basé sur le choix des niveaux et ceux-ci ne sont donc pas générés totalement au hasard.
En lisant tout cela vous pensez avoir tout compris et vous vous dites que le jeu à l’air formidable, mais un brin compliqué à saisir ? Sauf que ce n’est pas fini, puisque vous pouvez aussi choisir d’entrer dans le corps (et donc le niveau, vous suivez bien) d’un de vos assaillants pour en modifier les caractéristiques. Cet ennemi vous barre la route avec ses tirs mitrailleurs ? Entrez en son sein, tuez les ennemis, récoltez tous les items et repartez avec la flèche : vous l’aurez totalement démuni et d’un coup d’un seul, le chemin vous sera bien plus simple à prendre.
Concept, mais fun ?
Ne soyons pas langue de bois. Les vingt premières minutes de jeu sont laborieuses et décevantes. Forcément, on ne s’attend clairement pas à cela en se lançant dans l’aventure. La « déception » d’obtenir un jeu « concept » plutôt qu’un énième jeu de tir à la Geometry Wars est forcément présente si l’on ne s’est pas donné la peine de tester la démo jouable au préalable. Mais une fois le concept compris (et cela prend un petit moment), Inside a Star-Filled Sky devient complètement chronophage. On est accro, on veut visiter un maximum de corps « ennemis » et de blocs de pixels, juste pour savoir ce qu’ils contiennent et quelles sont les architectures de niveaux labyrinthiques proposés.
Ce n’est forcement pas aussi fun qu’un grand jeu d’action, mais c’est plaisant. Un pur moment de détente, surtout porté par des graphismes simples, mais sacrément efficaces dont on tombe rapidement amoureux. Ces pixels fins, aux teintes originales, se mêlent à une action toujours très claire et simple d’accès. De l’art vidéoludique à portée de tous. Seules les musiques sortent un peu de cet élan de qualité, avec des rythmes qui collent certes très bien à l’ambiance, mais qui énervent aussi très vite. Avouons que cela va souvent de pair avec ce genre de jeux aux concepts très originaux.
À l’époque de sa sortie, le jeu coutait moins de 2 €. Mais même pour ses 8€ actuels, ce titre étonne toujours autant. Il est purement ce genre de jeu qu’on lance pour se faire plaisir, pour ne pas trop réfléchir sans faire quelque chose de bête et bourrin, se détendre tout en prenant un truc vraiment frais et original dans la face. Quelque chose qui n’est jamais de trop dans un catalogue de jeux toujours très stéréotypés et en manque d’originalité. Un jeu à essayer avant d’acheter, certes, mais attention à la dépendance qui peut en découler !
Le concept est sympathique, mais il y a un détail en plus qui risque de me le faire acheter :
Jeu disponible sous Linux… :3
Une version Linux quoi ! =D Ça fait toujours plaisir quand les développeurs y pensent.^^
Maintenant c’est certain, je vais me le procurer. 🙂 Ne serait-ce que pour saluer ce petit geste.
C’est drôle, j’ai été beaucoup moins intéressé par le concept : on le comprend petit à petit et on s’en amuse, ce qui remplit largement les deux euros investis, mais je m’en suis très vite lassé, en l’absence de véritable but dans le jeu …
Je l’ai pris parce que le concept avait l’air sympa, mais comme tu le dis, j’ai un peu de mal à accrocher. J’ai peut être un peu mieux compris grâce à ton explication.
En tout cas, ton texte rend bien compte de la difficulté qu’on peut avoir entre la volonté de soutenir un projet assez original, et le manque de sensations immédiates qu’on peut avoir au début.