Gromy est un jeune artiste qui tente désormais de percer dans le monde du jeu vidéo indépendant en tentant quelques folles aventures créatives. One Eye est la première… Vivement la suivante ? Vert et rond, l’ersatz d’alien que l’on contrôle n’a pas vraiment de charisme ni un réel potentiel pour devenir un emblème du jeu indépendant, mais il est assez accrocheur pour plaire au plus grand nombre.
Un oeil sur pattes
C’est ainsi que l’on pourrait définir le héros de cette One Eye Adventure. En début de jeu, on ne s’aperçoit pas encore de sa belle couleur verdâtre : le premier niveau est en noir et blanc, aux fortes inspirations de Braid dans la construction et de Limbo dans ses teintes. On avance tout droit en tentant de ne pas se faire toucher par les ennemis environnants et une fois la porte atteinte, le jeu commence réellement.
Cet Épisode 1 se présente à travers une grande carte des lieux, façon Metroid ou Castlevania. Chaque salle est une énigme, un labyrinthe, une séquence de plateforme un peu compliquée, un boss ou même plusieurs de ces cas de figure à la fois. Le but du jeu est tout simplement d’évoluer notre personnage pour lui permettre d’atteindre toujours plus de salles et donc la fin de cet épisode après un peu près deux heures d’aventure intense à la difficulté bien dosée.
Tristement uniquement jouable au clavier et à la souris, sans qu’aucun Pad puisse être branché, One Eye Adventure bénéficie tout de même d’un excellent gameplay. Demandant un peu de temps pour être assimilé, surtout du point de vue de l’inertie de notre héros, le jeu est toutefois très accessible et assez fluide pour ne jamais sembler désuet face à des titres comme Super Meat Boy et autres infernaux plateformers. La prise en main est logique et agréable : on saute, on obtient des améliorations telles qu’un double saut ou des lasers de couleurs pour ouvrir des portes de la même teinte, puis on progresse tranquillement dans un jeu de plateformes plus intelligent qu’il n’en a l’air.
Son gros défaut et son manque d’explication : aucun vrai tutorial n’est proposé, si ce n’est au travers de quelques inscriptions sur les murs des niveaux. On obtient des pouvoirs en ramenant certains objets aux bonnes personnes, mais plusieurs possibilités de jeu sont cachées et doivent être découvertes. Comme les murs qu’il est possible de casser et qui recèlent en leur sein de véritables trésors. Ce manque de communication avec le joueur est un peu perturbant.
Un labyrinthe de qualité
Si le joueur peine à comprendre, lors des premières minutes, ce qu’il doit faire à travers toutes ces salles à parcourir, le jeu se débloque au fur et à mesure et devient réellement passionnant. Ceci est surtout dû à un level-design de qualité, sans réel défaut, qui manque toutefois d’un peu d’originalité graphique à quelques moments. Mais les animations des ennemis, la fluidité de celles-ci et les excellentes idées de pièges viennent corriger ce vilain défaut en rajoutant beaucoup de bonne humeur.
One Eye Adventure est frais, visuellement très attrayant et réussi donc facilement à accrocher malgré tous les défauts de débutant qu’il comporte. On sent que les épisodes suivants vont devoir beaucoup s’améliorer pour convaincre les joueurs sur la longueur, mais ce premier jet n’en est pas moins très amusant à parcourir. Il nous montre tout le talent de Gromy qui, alloué à quelques bonnes personnes et/ou avec toujours plus d’entrainement pourrait bien faire des miracles. C’est vendu à moins de 3€, c’est riche en idées de qualité et en toute sincérité, on le conseille impérativement à tous les amoureux de Castlevania-like.