On les connait encore peu et c’est bien dommage, mais le collectif One Life Remains va rapidement remédier à tout cela dans les mois à venir. Ce groupe de passionnés indépendants se lance dans la conquête du monde du jeu simple et intelligent avec beaucoup de vigueur et un nouveau projet, prometteur, dont nous vous parlerons très bientôt : Aura.
One Life Remains, c’est comme un groupe de rock sans tête qui ferait du jeu vidéo indépendant. Le collectif est apparu en février 2010 en plein milieu de Paris. Depuis, on essaie de créer un vrai bestiaire ludique, avec dedans des jeux plutôt gamer, des expériences ludiques radicales, des prototypes en mutation perpétuelle et pas mal d’autres monstres.
C’est l’énergie et l’identité du collectif qui veut ça. On a tous envie de faire plus que travailler côte à côte. On aime ce genre de moments où le gameplay, les graphismes et le son semblent fusionner, même si à la base, ils n’étaient pas synchronisés. Et pour ce qui est de la simplicité : cela part d’une réalité donnée (temps limité + ressources limitées = recherche d’efficacité), mais on s’en sert également comme d’un idéal à atteindre.
C’est dur comme un bloc de glace à attaquer au piolet. Donc c’est passionnant. Il y a beaucoup à faire pour améliorer la visibilité du jeu indé, et plus encore quand on parle de ses couches les plus punk. De notre côté, on travaille à mettre en avant l’idée que le jeu vidéo a plus de points communs avec les marionnettes, le théâtre, le cirque ou la danse qu’avec le cinéma. C’est pourquoi l’année prochaine, nous allons exposer une partie de notre travail au théâtre de l’Agora, une Scène Nationale dédiée au spectacle vivant. C’est un moyen original de toucher d’autres publics et de montrer qu’on peut jouer aux jeux vidéo ailleurs que chez soi, en salles d’arcade, ou dans des musées.
Dans Aura, vous contrôlez un disque de lumière en chute perpétuelle, avec pour but de récupérer tous les cubes de couleur qui gravitent dans l’espace de jeu. C’est un principe très simple, mais qui demande un certain niveau de skill pour se faufiler au milieu du nombre croissants d’obstacles et d’ennemis faisant leur apparition au fil de la partie. C’est un jeu typé arcade, au gameplay caféiné et à l’ambiance planante. Même s’il est au final très différent, Aura entretient une sorte de filiation avec Osmos, qui nous a pas mal inspiré, au même titre qu’Ikaruga. Je vous laisse découvrir pourquoi -)
La version flash d’Aura est disponible gratuitement. On travaille en parallèle sur une version HD développée sous Unity, qui elle sera payante et distribuée sur PC et tablettes type iPad.
On aimerait bien faire un jeu exclusivement iPad, pensé pour ce support dès le début et jouable uniquement sur ce support. Sinon, les jeux Game Boy, c’est pas mal aussi -)
Chaque membre du collectif a ses propres références, même si nous avons tous un penchant pour les jeux mutants^^. Pour ma part, We the giants m’a beaucoup marqué, d’autant qu’il fait écho à deux thématiques qui me sont chères : la question du temps et la question de la transmission. J’ai aussi été fortement séduit par Defcon (le rythme de jeu y est très particulier !) et bien sûr par Braid. Et parce qu’il faut aussi se nourrir de choses bien bizarres dans la vie, j’ajouterais à la liste le travail de Cactus, de Jeff Minter et de Troshinsky.
Prenez des risques.
Nous avons actuellement au moins 3 projets dans les cartons. Le premier, intitulé Super Tiny Leap (en image à droite de ce texte – NDLR). C’est un one button game où vous posez des blocs pour faire monter un petit robot. Le but est d’aller le plus haut possible et de découvrir ce qui se trouve tout là-haut. La version flash devrait sortir durant l’été, et en fonction de l’accueil, on étudiera ensuite la possibilité d’un portage vers l’iPhone.
En parallèle, nous travaillons aussi sur And the Rhino Says. C’est une expérience basée sur les troubles de la perception et les distorsions visuelles. On a pris beaucoup de plaisir à travailler dessus et en somme désormais à la finalisation du level design. Le jeu sera exposé au théâtre de l’Agora à partir d’octobre.
Et puis, il y a bien sûr Générations, une expérience de jeu assez extrême, puisqu’une partie y est conçue pour être transmise de génération de joueur en génération de joueur, pour qu’un jour, dans 250 ans, quelqu’un atteigne enfin le haut du niveau.