Les robots sont passés de mode ? Les zombies nous envahissent au risque de frôler l’indigestion cadavérique ? Alors Mechanic Infantry va surement vous intéresser. En rôle tite, l’un des meilleurs amis d’Asimov, avec quelques différences néanmoins…
Êtes-vous au courant ?
Ça y’est. Asimov, K.Dick et tous nos amis romanciers qui nous faisaient déjà passer pour des geeks dans notre profonde jeunesse ont eu raison de nous prévenir : les machines règnent sur la planète et le « tout électrique » est forcément de mise. Alors que des générateurs tombent en panne et parce qu’il ne faut pas compter sur nos techniciens EDF pour nous sauver la mise, un petit robot part à l’aventure pour réparer le monde. Comble de malheur, tous ces amis ont disparu et sont emprisonnés dans des cages par les forces adverses dont on ne sait rien (et après tout, on s’en fiche un peu). En clair, il y a du boulot.
Mechanic Infantry se présente donc comme un digne concurrent d’un Super Meat Boy que l’on ne pouvait pas ne pas citer. Plateformer nerveux à base de sauts rapides et de pièges à éviter, Mechanic se divise en une cinquantaine de niveaux, eux-mêmes reclus dans cinq mondes différents. Chaque niveau est constitué plus ou moins de la même façon : un level design très carré, à la progression simple du moment qu’on prend le temps de bien regarder les alentours, accompagne un gameplay très souple, mais qui a ses petites particularités. Tout d’abord, le robot dérape en fonction de son accélération ce qui n’est clairement pas à prendre à la légère : ceci peut être autant une bonne qu’une mauvaise chose pour le joueur avide de rapidité. On a aussi le droit à un double saut là aussi classique, mais apparaissant tout de même très bien utilisé par le level-design. Enfin, parce qu’il faut aussi parler des difficultés rencontrées, le système de saut sur les murs (de coté, comme dans tous les jeux du moment sans presque aucune exception) demande un grand temps d’adaptation.
Comprenez que plutôt que de vous laisser un champ de manœuvre totalement libre, les développeurs ont préféré reprendre une formule simple et souvent rencontré en période divine des 16 bits : pour sauter de mur en mur, il faut simplement appuyer sur la touche de saut une fois le héros « accroché ». Cela ne sert à rien de faire des mouvements dans tous les sens : on passe de l’un à l’autre d’une simple pression sur le bouton. D’un seul coup guidé, limité, moins fluide, le gameplay semble décevoir. Au final ? Pas du tout. Car encore une fois, nous ne cesserons jamais de le préciser, même les manœuvres les moins libres peuvent faire la richesse du gameplay pourvu que les niveaux soient pensés en fonction.
Rapide et simple d’accès…
Au début simple plateformer classique, à la vitesse modérée mais surtout axé sur la récupération d’alliés, le jeu se transforme rapidement en véritable chasse au robot. Vous êtes en effet pourchassé par une entité faite de boulons et de mauvaises intentions dès le début du niveau. Ici, pas de scoring donc, mais une fatalité : si vous ne vous dépêchez pas, vous mourrez. C’est aussi simple que cela. Certaines animations manquent à l’appel, rendant les premières parties un peu choquantes. Par exemple, le contact entre le héros et l’ennemi ne se fait pas et le jeu nous ramène directement au début du niveau sans crier gare. La zone de collision est aussi peu sympathique, puisque frôler la moindre antenne est considéré comme une défaite pure et simple. Il faut s’y faire, bien comprendre que le génie d’un Meat Boy ou d’un N+ est ce qui se fait de mieux dans le genre et que, forcément, des titres sympathiques ne sont pas foncièrement enclins à nous proposer la même finesse manette (ou clavier) en main. Reste que Mechanic Infantry a des défauts, occasionne quelques gênes chez les puristes, mais est bien loin de décevoir malgré tout sur ce point.
Il faut dire qu’il est facile d’être gentil avec ce titre, malgré tous ses défauts. Après tout, comment ne pas craquer devant ces graphismes à la bonne odeur de crayonnés, de dessins sur un coin de table et de passion dévorante pour des styles originaux ? Les personnages de Mechanic Infantry sont nouveaux, vraiment percutants et c’est ce qui fait tout le sel d’un bon petit jeu passe-temps comme celui-ci. Les cinq mondes ont des ambiances différentes et sont d’ailleurs portés par une bande-son de qualité, très mécanique, peu encline à être écoutée en boucle dans son lecteur MP3, mais qui fait merveilleusement bien son travail de fond.
En bref, Mechanic Infantry a une aura, une âme, celle d’un jeu sans prétention qui entre dans la cour des grands malgré le fait qu’il soit un peu jeune pour concurrencer l’élite. Mais il ose, il parvient même à se faire des amis et, qui sait, peut-être sera t’il le chef du clan dans quelques années ? Une chose est sure : Slak Games nous a conçu un titre très sympathique et assez réussi pour plaire à un large public. Alors plutôt que de vous gaver de croissant demain matin à la Boulangerie du coin, gardez 2€50 dans votre poche et offrez vous Mechanic Infantry. Vous ne le regretterez surement pas.