Écrire pour Game Side Story, c’est constamment remettre en question ses certitudes de testeur. Comment juger un jeu qui vaut à peine 1 euro ? Comment aborder ses qualités, ses défauts tout en gardant à l’esprit que l’expérience ne peut pas vous faire de mal financièrement parlant ? Heureusement, cet Ace Gals Tennis est assez bon pour commencer l’écriture l’esprit tranquille. Car si la section indé du Xbox Live pullule de productions médiocres, le titre de Haruneko est de bonne qualité. Et c’est le testeur qui les remercie.
J’aime trop ta balle.
Pour les moins anglophones d’entre vous, Ace Gals Tennis veut dire en gros « Tennis avec des nanas parfaites ». Je schématise à dessein. Le mot n’est peut-être pas approprié d’ailleurs…
Ceci étant dit, le titre se veut comme un jeu de Tennis « sexy ». Certes les illustrations des joueuses montrent des bimbos plutôt attirantes mais une fois rentré sur le cours, les illusions se perdent à la Proust car vous incarnez votre avatar Xbox Live peut importe la joueuse que vous choisissez. De même, votre adversaire aura beau être superbe sur le papier, en réalité elle sera aussi approximativement désirable qu’une actrice allemande. L’idée des avatars sera donc inutile jusqu’au bout. Mais là n’est pas l’important.
L’important c’est le fun. Et aussi étonnant que cela puisse paraitre, Ace Gals Tennis est plutôt amusant. Étonnant, car il faudra beaucoup de temps avant de s’en rendre compte et étonnant car sur le papier le principe est aussi sexy que l’actrice Allemande précédemment citée. Car ici vous ne contrôlez pas les mouvements de votre personnage, la catch-line est parfaitement choisie puisqu’elle affirme : « Timing is everything ». Le gameplay se résume donc à un bouton et au stick analogique. Le stick sert à travailler légèrement le coup et l’arrivée de la balle sur le camp adverse, tandis que le bouton sera à presser au bon moment pour lancer une patate digne de ce nom. Ce qui agace au premier abord c’est le sentiment que la qualité de la frappe ne tient que du hasard. Parfois on aura l’impression de sortir un coup droit digne de Nadal et de temps en temps on lâchera une volée de moustique qui ira s’écraser dans le filet ou pire encore, dans les tribunes. Mais finalement ce n’est pas que le gameplay est approximatif, c’est qu’il est beaucoup plus profond qu’il en a l’air. Il demande certes beaucoup d’apprentissage et de temps d’adaptation, mais une fois maitrisé il est assez intéressant pour donner envie de progresser.
Le timing est donc plus que primordial. On peut d’ailleurs reprocher son importance trop grande. Une demi-seconde suffit en effet pour faire d’une superbe frappe un soufflet ridicule. Une marge un peu plus large aurait été appréciable. Mais on peut aussi dire que c’est ce qui rend l’expérience assez intéressante pour nous tenir devant l’écran. La difficulté elle aussi est plutôt bien dosée. Trois modes de difficulté vous seront proposés et chacun marque une sorte de palier dans l’apprentissage du gameplay. Finalement il se dégage une agréable maitrise du sujet par Haruneko qui a su rendre désirable une idée qui au départ ne donnait pas forcément envie. Ce n’est pas un mince exploit.
L’Amour c’est mieux à deux.
En plus d’être efficace dans son Gameplay, Ace Gals Tennis est plutôt généreux. Au classique Quick Match qui vous proposera de jouer contre le CPU lors d’un unique affrontement, le titre offre un mode carrière assez riche, long et qui en plus permettra de débloquer deux nouveaux personnages. Pour quelques centimes, voilà encore un argument du côté du jeu. Là où il y’a lieu de vraiment élever la voix, c’est lorsque l’on se rend compte que Haruneko n’a pas voulu offrir un mode deux joueurs. Pourtant le concept est voué aux affrontements entre amis ! Une immense déception d’autant que d’un autre côté, le double a aussi été mis au ban. Une générosité qui a ses limites, mais qui pour peu qu’on soit indulgent, permet de s’amuser quelques bonnes heures.
Au niveau graphique, le titre est rempli d’avatars Xbox. C’est donc laid, très laid, surtout que le public reste inévitablement statique, peu importe ce qu’il se passe, et que les courts ne sont qu’une même variation sur terre battue, sol ou gazon. Malgré tout, les artworks sont jolis et il se dégage une ambiance agréable, entre légèreté et bonne humeur sexy. Nos yeux n’ont pas d’orgasmes, mais la relation est tout de même pleinement consentie. De même au niveau musique. Alors oui, il doit y avoir trois morceaux en tout, mais ils habillent plutôt bien le jeu et correspondent bien à l’ambiance générale du titre.
Encore une fois, nous parlons d’une production qui ne vous coutera même pas le prix d’une baguette chez ces voleurs de boulangers. Au final, cet Ace Gals Tennis est une bonne surprise qui demande de l’investissement avant d’offrir son nectar, mais pour ce prix là, Haruneko propose une expérience plutôt fun, profonde et agréable. Il faut toutefois être indulgent avec l’absence de mode deux joueurs et double qui reste en travers de la gorge. Mais le contenu est assez pléthorique et le gameplay, accrocheur, pour vous faire jouer quelques heures sans déplaisir. C’est déjà ça.