Remake d’un classique oublié de l’Atari 2600, Star Raiders vous propose de partir dans le lointain espace pour dézinguer de l’ennemi à la chaine. L’intention est louable mais dans son désir de racler les fonds de tiroirs, Atari a oublié d’enrober son jeu pour le rendre intéressant. Pour bien comprendre l’échec de ce titre, accrochez-vous, car nous allons vers l’infini et au-delà !
Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine…
Dans Star Raiders, vous incarnez un des pilotes les plus talentueux de notre bonne vieille race humaine qui subit depuis trop longtemps les assauts répétés des Zylons. Vous allez donc mettre les clés dans le contact de votre vaisseau pour aller expliquer aux méchants aliens qu’il est inutile de s’entêter à envahir la terre, car entre Will Smith, Chuck Norris et vous, ils n’auront jamais aucune chance. Vous l’aurez compris, l’histoire n’a absolument aucun intérêt, d’autant qu’elle est racontée par l’insipide voix de votre personnage au travers de séquences animées franchement laides. Et pour peu que vous ne parliez pas la langue anglaise, il va falloir sortir les jumelles, car la typographie des sous-titres est scandaleusement petite. Dès les premières minutes, le joueur a donc cette sensation de bâclé franchement désagréable après avoir déboursé presque 10 €. Mais finalement la narration et l’histoire ne sont pas les piliers fondamentaux de ce titre qui se veut être un Space Shooter moderne. Direction l’espace donc pour tâter du vaisseau spatial.
Première constatation sans grande importance puisque 90 % d’entre nous n’ont jamais joué au Star Raiders original, mais la vue FPS et le contrôle du viseur uniquement a été délaissé au profit d’une vue à la troisième personne permettant d’admirer les courbes érotiques de notre véhicule de l’espace. Et bien évidemment, on peut le contrôler. Plutôt agréable dans son Gameplay, Star Raiders propose en outre quelques petites finesses assez intéressantes. Par exemple, notre engin pourra se transformer en trois formes singulièrement différentes. La première étant celle d’une tourelle de défense évidemment surpuissante, mais immobile. La seconde est la version la plus classique qui permet d’attaquer de façon plutôt correcte, d’être relativement mobile, mais aussi extrêmement vulnérable. Et la dernière vous transforme en vaisseau très rapide, difficile à manier, qui permet d’échapper aux ennemis trop puissants et de se faufiler un peu partout, mais qui est aussi inefficace quand il s’agit d’attaquer.
Car le but principal du jeu est de résister aux attaques Zylon et de protéger votre base. Oui encore du Tower Defense, même si l’aspect tactique n’est ni assez riche, ni assez développé, car dans le fond, les objectifs seront toujours de nettoyer l’espace de vaisseaux ennemis même si les grosses machines Zylon ont des points stratégiques à atteindre obligatoirement. Atari a préféré miser sur l’action plutôt que sur la stratégie. Comme les autres quoi. À partir de là, le titre n’est qu’une succession insipide de missions d’éradication d’ennemis et d’exploration de zones sans finesse, sans corps, sans originalité et surtout sans renouvellement. Et ce n’est pas les quelques missions secondaires qui arrangeront tout cela. La répétitivité est telle que le jeu finit par être exaspérant. Trop facile et illimité dans son nombre de vies, Star Raiders a choisi de mettre un chrono lors des missions. Perdre une vie équivaut en fait à prendre trois secondes dans les dents et donc à perdre des points lors du décompte final. Points qui serviront à upgrader vos armes et votre vaisseau dans votre base entre les missions. Base qui servira en cours de jeu à se ravitailler. Restera pourtant toujours cette sensation de toc, de coquille vide, sans ampleur et sans saveur. Le titre aurait gagné à se diversifier, à jouer sur l’épique des situations. Au lieu de ça, nous avons le droit à des objectifs jumeaux, à de l’action finalement lente et à une expérience plus proche du somnifère que de Star Wars. Un gâchis.
Dans l’espace, personne ne vous entendra ronfler
Graphiquement, Star Raiders est plutôt joli. La sensation d’espace est bien rendue et voir quelques constellations et autres planètes est agréable pour qui aime l’immensité de cet endroit passionnant et tellement inconnu. Certes les effets pyrotechniques manquent eux aussi de consistance, mais dans l’ensemble on peut dire que les décors se renouvellent et les graphismes sont de loin l’aspect le plus réussi du jeu. D’autant que la bande-son est tout simplement catastrophique. Entre une bande-son en retrait, redondante, faussement électro et des bruitages terriblement cheaps, tout au niveau sonore est raté. Cela rajoute donc au manque de souffle constant du jeu, qui nous empêche d’avoir les quelques frissons qu’on pouvait attendre d’un space opéra comme cela. De même la durée de vie est relativement courte et surtout, surtout, il n’est pas possible de refaire les missions déjà faites. Une décision aberrante qui tue la rejouabilité d’autant plus que le mode multijoueurs promis est aux abonnés absents.
Star Raiders avait donc du potentiel en plus du capital nostalgie d’un des plus grands classiques de l’histoire du Jeu Vidéo. Mais ce qui a tué ce remake est la fainéantise des développeurs et d’Atari qui ne vont jamais au-delà de l’opération mercantile. Vendu pour un prix conséquent, le titre ressemble pourtant à quelque chose de bâclé, d’insipide, constamment devancé par d’autres jeux bien meilleurs. Une coquille vide, un soufflet, qui ne mérite clairement pas qu’on s’y attarde tant il est répétitif et mal fignolé surtout au niveau de sa bande-son calamiteuse. Voilà donc une grande déception, un titre à oublier. Dommage.