Laurel et Hardy, Bip-Bip et Coyote, Minus et Cortex. Associer deux personnages antagonistes, ou au contraire complémentaires, est généralement synonyme de sympathie de la part du public envers les-dits héros. Si cette recette est vieille comme le monde, elle dispose encore de beaux jours devant elle, puisque c’est sur ce principe que repose le jeu que nous allons tester aujourd’hui : Death and the Fly, développé par Independent Programmist Group.
Au voleur !
L’histoire qui nous est comptée est légèrement singulière, non seulement à cause de son élément déclencheur, mais aussi à cause des protagonistes en action. En effet, les héros du jeu ne s’inscrivent pas dans l’un des schémas classiques tels que « montagne de muscles sans cervelle » ou « blonde stupide à gros seins », mais plutôt dans la catégorie « loufoques ». Jugez donc. Dans une contrée imaginaire, tout se déroule pour le mieux dans le meilleur des mondes pour la Mort. Entre son travail quotidien de faucheuse d’âme, et ses discussions avec sa meilleure amie Pamela la mouche, rien ne vient perturber cette paisible (non)-vie. Oui oui, vous avez bien lu : la meilleure amie de la Mort n’est autre qu’une mouche. Quand on vous parlait de loufoque…
Mais nous n’en étions qu’aux protagonistes du jeu, voyez un peu l’histoire. Ne vous attendez pas à sauver le monde ou une quelconque princesse, non ici il faudra récupérer l’objet d’un vol dont la Faucheuse est la victime. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle risque d’y perdre sa raison d’être, car sa précieuse faux lui a été dérobée. Alors afin d’éviter le Pôle Emploi (ou le Paul à pois), il faudra retrouver vite fait l’instrument. Mais attention, pour accomplir votre mission ne vous attendez pas à tirer sur tout ce qui bouge, non ici il faudra résoudre quantité du puzzle et d’énigmes, et c’est justement l’objet de la partie suivante.
La quête du Saint-Graal
Similaire à un certain Lost Vikings dans son déroulement, Death and the Fly demandera au joueur de switcher en permanence entre les deux héros, afin de compléter les différents tableaux. Et oui, aussi puissante et immortelle que soit la Mort, elle ne peut pas tout accomplir, tout comme Pamela. Ainsi donc, chaque personnage dispose de capacités propres nécessaires à votre bonne progression. À titre d’exemple, la Mort peut tirer des leviers et déplacer des blocs, alors que la mouche est la seule à pouvoir tirer et passer à travers certaines portes. La coopération seront donc de mise, voir obligatoire.
Dit comme ça, le jeu peut sembler bien huilé et les énigmes bien ficelées. Sauf que… non, à cause de bugs premièrement. Particulièrement énervants, certains vous bloqueront dans le décors, nécessitant alors unreboot totale du niveau. Rageant, surtout après une énigme bien ardue. Ensuite, la boutique permettant l’achat des pouvoirs n’est accessible qu’à partir du menu, mais vous pouvez aussi y aller durant un niveau… moyennant finances. Pourquoi ce système ? Pour rendre le jeu plus difficile et rallonger la durée de vie ? Pour limiter l’usage des pouvoirs ? Tiens, en parlant de ceux-là, sachez qu’ils ne sont utilisables qu’une seule fois par level, ce qui complique bien les choses. Alors oui, moi le premier, beaucoup de joueurs se plaignent des jeux aujourd’hui trop faciles, mais de là à rendre un soft carrément lourd il n’y a qu’un pas. Que Death and the Fly franchit quelques fois, hélas.
Eh oui, c’est bien dommage, car le jeu possède un cachet bien particulier, notamment au niveau des graphismes. Faisant preuve d’une grande originalité, le titre dégage une aura gothique façon Tim Burton, avec ses décors ceinturés de couleurs criardes du plus bel effet. Les décors semblent être dessinés à la main, mention spéciale pour le menu principal que l’on croirait tout droit sorti d’un théâtre de marionnettes avec ses nuages suspendus.
Alors finalement, que retenir de ce Death and the Fly ? Tout d’abord l’image d’un titre on ne peut plus sympathique, original et décalé, de par son histoire et ses personnages. Doté d’un graphisme charmant et charmeur, usant d’un style gothique totalement maîtrisé, le jeu souffre hélas de quelques bugs et d’une jouabilité un peu lourde quelques fois, sans parler du système de pouvoir un peu bizarre. Dommage, car nous n’étions vraiment pas loin d’un must-have.