On ne le dit jamais assez, la section indie games du Xbox Live offre une exposition trop grande à des jeux souvent médiocres. Ce constat est d’autant plus regrettable que quand un jeu sort légèrement du lot il a toutes les chances de passer inaperçu. Fluffy mérite notre attention et pas seulement parce qu’il est très, mais alors très, dangereux !
Happy Tree Friends
Développé par So SO Dev Games, Fluffy se veut comme le jeu le plus gore de la section indie du Xbox Live. Il faut dire que c’est le « sexe », souvent très adolescent, qui domine dans ce coin reculé de notre console. Mais le gore demande plus qu’une simple débauche de sang et de tripes. En effet, la violence est aussi un équilibre entre le racoleur et le fun. Dès les premières minutes de jeu, on constate avec plaisir que Fluffy a trouvé ce juste dosage. Alors oui il y’a des hectolitres d’hémoglobine, les viscères pleuvent, mais le tout est enrobé d’un humour et d’un second degré qui font passer la pilule sans trop de difficulté. Le titre part donc d’une histoire assez anecdotique. Une maladie inconnue a provoqué une montée de violence chez les animaux. Dont le castor que vous incarnez. À partir de là, il va vous falloir dézinguer tout ce qui passe, des abeilles, des ours, des plantes carnivores. On en arrive donc à la qualité majeure de ce Fluffy : le fun.
Car malgré ses défauts, que nous exposerons plus tard, le titre convainc rapidement par le plaisir qu’il procure. Le gameplay n’est pas que bourrin et un aspect plate-forme parfois très développé se rajoute à l’équation. Il en ressort un jeu très difficile, mais offrant pas mal de finesse. On s’amuse donc beaucoup, d’aucuns diront que c’est l’essentiel, et le gore ne semble alors qu’un prétexte qui rajoute à la folie générale. Fluffy pourrait être l’adaptation du dessin animé Happy Tree Friends. Le gameplay est donc un mélange entre un Mario et un Metal Slug et le mélange des deux détonne réellement. Certes, tirer peut finir par lasser, même si l’on peut aussi mettre des coups de pieds messieurs dames, mais la variété des décors et surtout l’apparition de Boss parfois extrêmement ardus rendent l’expérience relativement agréable sur la longueur. Il faut tout de même privilégier des parties courtes pour savourer le titre qui n’est d’ailleurs pas bien long. À partir d’une approche purement divertissante, Fluffy est une réussite. Riche, bourrin, gore, fun, difficile, il réunit tous les éléments nécessaires à un excellent titre indépendant. Mais il faut tout de même noter quelques défauts qui ne doivent cependant pas vous retenir d’aller trucider de la faune locale.
30 millions d’amis
Il y a donc autre chose que du fun débridé dans Fluffy. Il y a quelques menus défauts qui sont tout de même à noter. En premier lieu, le titre est graphiquement très banal et peu attirant. Il ressemble en vérité à 90 % de la production de la section Indie Games et nous inflige ce désagréable côté Flash à peine amélioré par de nombreux décors et l’aspect gore original. Sans compter les animations. Enfin, sans compter sur l’absence d’animation plutôt. On contrôle de bout en bout un castor souriant qui ne bougera pas d’un poil. L’enrobage général est donc de piètre qualité. De même, Fluffy a parfois les défauts de ses qualités. Le gameplay, bien qu’extrêmement jouissif, aurait pu être plus agréable et plus profond. On regrette par exemple l’impossibilité de viser avec les armes, les tirs restant indéfiniment horizontaux. Un titre comme Metal Slug a bien compris l’intérêt d’offrir de la liberté dans un gameplay à la base redondante. Rien de très grave, mais cela rajoute à la difficulté générale du jeu qui est dans une tranche relativement élevée. Certains boss étant tout de même exaspérants.
Mais ces quelques défauts n’enlèvent finalement rien au plaisir que l’on prend en jouant au jeu. D’autant que s’il n’est pas forcément un régal pour les yeux, il l’est beaucoup plus pour les oreilles avec une bande-son furieuse, à base de Metal hurlant qui rend les joutes véritablement épiques. Dans l’ensemble, Fluffy est donc un excellent titre Indie, et c’est assez rare pour le souligner. Pas aussi original et rafraîchissant qu’un SoulCaster II par exemple, il offre malgré tout quelques heures de gore pur et dur avec un gameplay très épuré, mais efficace. À ce prix (à peine 3 euros), on peut lui pardonner quelques défauts qui n’entachent que peu le fun du titre. Voilà donc une réussite, fortement conseillée pour se défouler.