Les zombies sont aujourd’hui à la mode, c’est un fait. De Dead Rising de Capcom, en passant par Guide de survie en territoire zombie de Max Brooks, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Mais pourquoi un tel engouement pour ces horribles monstres en pleine décomposition ? Pourquoi sommes-nous tant fascinés par eux ? Tout simplement parce qu’ils représentent nos plus grandes peurs, mais aussi une part non négligeable de diverses cultures. Dont la culture vidéo-ludique. Et ça tombe bien, puisque nous allons aujourd’hui tester Dead Block, le dernier tower defense de Candygun Games basé sur les zombies.
Rock’n Roll, Pizza et Zombies
Mais avant de critiquer le jeu en lui-même, posons dans un premier temps le background. Digne d’une série Z, le scénario a le mérite de ne pas se prendre au sérieux et tourner en ridicule l’un des pseudonymes utilisés contre le Rock’n Roll. Eh oui, la musique du Diable est ici au coeur du soft, puisqu’elle constitue l’élément déclencheur du pourquoi du comment. Nous nous situons dans les années 50, et ce style musical n’en est qu’à ses débuts. Pourtant, sa diffusion sera la cause de grands désastres, car à son écoute, une armée de zombies se réveille et décide de s’en prendre à une petite bourgade non loin de là. Évidemment, les lieux cumulent toutes sortes de clichés sur l’american way of life, et c’est avec un certain plaisir que l’on défend le steak house dans lequel on se trouve. Car oui, se défendre sera votre unique et principale activité.
N’oublions pas que nous sommes en présence d’un tower defense, donc n’espérez pas déambuler en ville, pistolet à la main prêt à tirer n’importe où. D’ailleurs, l’affrontement direct constitue la solution de dernier recours, une attaque kamikaze pleine de désespoir. Non, ici il faudra rester dans un lieu défini et le défendre de différentes manières. Tout d’abord en barricadant portes et fenêtres à l’aide de morceaux de bois récoltés au préalable, ou alors en piégeant ces issus de bien des façons. Mais comment cela se passe-t-il concrètement ? Et bien, rien de plus simple : pour récolter du bois il suffit d’exploser tout ce qui vous entoure (étagères, fours, etc.), et pour concevoir des pièges il faudra fouiller et ramasser des boulons. Bien sûr, il y a un but à tout cela : pour terminer un niveau, il vous faudra récolter trois objets (une guitare, un ampli et un caisson) et jouer du rock. Ça paraît simple dit comme ça, mais la nécessité de refaire constamment les pièges peut vite prendre la tête aux moins patients d’entre nous.
Heureusement, la pilule est assez facile à avaler grâce à l’ambiance générale qui se dégage de Dead Block. Il faut dire que la bande sonore y est pour beaucoup. Composée par Vampyre State Building, elle constitue un vrai délice pour les oreilles et nous plonge en plein coeur de l’Amérique des années 50.
L’amitié autour d’un massacre de zombis
Mais Dead Block ne se révèle pleinement qu’en multijoueurs, et l’on arrive vite à ce constat en enchaînant les parties en solo. En effet, si l’IA semble correcte, elle peut être totalement lourdingue lors de certains passages où il n’est pas rare que l’ordinateur détruise toute votre stratégie. Je m’explique : dans le jeu, il est possible d’activer un jukebox, ce qui a pour effet de faire danser les zombis et de les détruire. Ainsi donc, je laisse volontairement une dizaine de zombis entrer dans la pièce avant d’activer mon piège, sauf que mon coéquipier ne l’entend pas de cette oreille et déclenche tout à la moindre menace. Frustrant et énervant. Autre chose surprenante, le multijoueur n’est possible à quatre qu’en écran splitté, exit le mode online. Pourquoi ? Aucune idée. Peut-être que les développeurs voulaient rassembler des amis autour d’une console comme au bon vieux temps, mais ont-ils pensé aux sociopathes comme moi ? Je ne pense pas.
Néanmoins, le jeu se rattrape grâce à la galerie de personnages jouables, constituant de véritables stéréotypes américains. Nous retrouvant Jack Foster, ouvrier de son état et doué dans l’art de la destruction, Mike Bacon scout obèse doué dans la recherche d’objets et Foxy, policière totalement funky à la coupe afro douée dans le maniement d’armes à feu. Bien sûr, et en vue de nous faciliter la tâche, il est possible de switcher à tout moment entre les trois protagonistes.
Enfin, parlons un peu maniabilité. Elle est à l’image du titre : simple et fun. Poser des pièges n’aura jamais était aussi simple puisqu’il suffit de s’approcher une fenêtre et d’appuyer sur A. Ensuite, il faut cliquer au bon moment, et la solidité de la barricade dépendra de votre sens du rythme. Le bouton B sert à détruire l’environnement, à y dégager un piège et RB déclenche l’attaque au corps-à-corps. Enfin, Dead Block comprend un système de classement en ligne par les scores, du contenu supplémentaire en téléchargement et des médailles selon vos performances.
Dead Block est un très bon tower-defense. Doté d’une ambiance musicale réalisée avec le plus grand soin, d’une maniabilité correcte et de personnages attachants, il mérite amplement ses quelque 800 points. Reste maintenant à savoir si vous supporterez le fait de rester confiné dans des environnements, sans possibilité d’explorer les alentours.
DLC : More Dead to Block
Disponible pour la modique somme de 240 points Microsoft, le premier DLC de Dead Block vous propose de rallonger l’expérience de jeu avec 4 nouvelles maps. C’est l’occasion rêvée de poursuivre la chasse aux zombies dans des lieux assez atypiques tels qu’un Motel, un hammam, un bureau ou encore dans un charmant bâtiment baptisé la maison du carnage, ce qui porte le nombre de niveaux jouables à 13. Mais contrairement aux levels classiques, ces derniers sont directement jouables dès la première partie et ne doivent pas être débloqués. Alors, bonne affaire ou véritable arnaque ?
Là encore, les développeurs n’ont pas chômé et nous ont concocté des lieux qui disposent de leur identité propre, jamais nous n’avons eu le sentiment de visiter une copie d’un niveau déjà existant. Ce qui en soit est un bon point, quand on voit les DLC peu inspirés d’un Gears Of War 2 par exemple. Et même si cela risque de faire « catalogue », je vais procéder map par map, histoire de mieux vous détailler la bête. La première est celle d’un Motel perdu en plein désert, et c’est certainement l’une des plus intéressantes du lot. Et pour cause, il s’agit là de la map la plus vaste, mais aussi la plus ardue tant il y a de nombreuses pièces à visiter, mais aussi à protéger. Une véritable stratégie est donc requise, foncer tête baissée ne ferait que vous conduire à votre perte.
Ensuite, Dead Block vous propose de vous détendre un peu et de tuer du zombie au sein d’un hammam. Hélas, cette carte semble être celle qui a le moins inspiré les développeurs, tant dans son architecture que part sa taille. Heureusement, la difficulté est la hauteur puisqu’ici les zombies présents seront les plus costauds du jeu, de quoi ajouter une légère touche de stress à l’ensemble. Mais si vous êtes du genre bourreau de travail, alors la map prenant place dans un immeuble de bureau est faite pour vous. Une bonne carte, bien agencée avec un challenge abordable. Correcte, mais sans plus.
Enfin, et il s’agit certainement de la carte la plus intéressante après le Motel, celle de la maison du carnage. Intéressante dans le sens où elle modifie le concept même du jeu. Il n’est plus ici question de fouiller différents meubles/objets pour trouver une guitare ou un amplificateur. Non, ici il faudra d’abord tuer 200 zombies pour ensuite activer le Zomb-O-Matic 9000 qui n’est autre que l’arme ultime contre ces satanés cadavres revenus à la vie. Et croyez-moi, atteindre le quota de monstres à abattre peut-être assez fastidieux, surtout si vous jouez seul.