Nombreux sont les jeux à être sortis sous cette célèbre licence de jeu de plateau/rôle/figurines, mais rares ont été ceux qui s’orientaient clairement dans l’action pure. D’habitude plus stratégique, l’univers de Warhammer 40,000 se propose en un TPS plein de promesses…
Pour l’Empereur !
C’est le meilleur moyen, rapide et concis, de vous présenter l’univers de Warhammer 40,000. Mais c’est pourtant plus complexe que cela, croyez-moi. Se situant au 41e millénaire, l’univers des hommes barbares s’est transformé en empire galactique, l’Imperium, suite à l’apparition de l’Empereur de l’Humanité. Leurs ennemis ? Le Chaos, une force qui les dépasse et les Orks, une race extraterrestre très répandue dans la galaxie. En tant que Space Marine, l’élite des soldats de l’Imperium, vous allez devoir affronter les Orks. Dans ce jeu, vous commencez votre aventure dans la peau du Capitaine Titus, prêt à capturer où détruire l’arsenal ennemi et à retrouver l’Inquisiteur. S’en suit alors une trame scénaristique simple, un peu fouillie pour quiconque n’a pas de base de l’univers, mais qui ne pose aucun problème de suivi. Parce qu’après tout : il suffit de tirer et de trancher l’ennemi pour passer au checkpoint suivant, non ?
Armé d‘une tronçonneuse, d’un couteau, d’une hache, tous chargés d’énergie prête à être déversée dans le corps d’ennemis belliqueux, le joueur possède aussi un arsenal complet d’armes puissantes (ou non). Jusqu’à quatre peuvent être stockés dans l’inventaire, représenté par les quatre flèches d’un pad analogique. Pour les joueurs PC c’est une hérésie, mais il faut se rendre à l’évidence : Space Marine est clairement orienté vers le marché Console. Il faudra alors brancher une manette en USB pour vraiment jouir d’un bon gameplay pratique et pas trop imprécis, tant le jeu à la souris manque de finesse (un comble, il faut l’avouer).
Un univers original au service d’un « simple » jeu ?
La prise en main est rapide : on peut frapper au corps à corps, tirer, recharger, lancer des grenades, esquiver via des roulades salvatrices. Cela ne vous rappelle rien ? En effet, le gameplay est énormément inspiré de celui d’un Gears of War, devenu maitre en la matière depuis quelque temps. Seul le système de couvertures n’est pas présent : dans Space Marine on ne se cache jamais, on affronte l’adversité avec courage et détermination avant de se faire entourer par une horde d’Orks prêt à tout pour ruiner votre barre de vie. C’est là qu’entre en jeu le système de choppes des ennemis et d’attaques spéciales : si vous frappez un ennemi d’un beau coup de botte, vous l’assommez. Il ne tient plus qu’à vous d’appuyer sur la bonne touche pour l’attraper et lancer une petite vidéo bien gore et amusante qui vous confirmera la mort nette, avec bavure, de votre adversaire. Cela vous rapporte de la vie et est donc un bon moyen de survivre en mêlées.
Néanmoins quitte à copier GoW, autant le faire jusqu’au bout : un système de couverture aurait été une bonne chose pour certains joueurs et si effectivement ce n’est pas dans l’esprit des Space Marine de la franchise, il y avait sans doute un bon moyen de passer outre le manque de charisme d’un homme qui se cache derrière le pilier d’un level-design répétitif. C’est d’ailleurs en cela que ce Warhammer 40,000 sort un peu du lot des TPS ayant tendance à tous se ressembler : si le gameplay n’est pas du tout novateur (loin de là), on peut tout de même saluer un level-design de qualité avec de jolis embranchements, des lieux gigantesques et des monuments magnifiques à découvrir. La recherche de journaux audio cachés dans les recoins des différentes cartes vient donner toujours plus de détails sur la situation et globalement, point de vue durée de vie, pas de quoi se plaindre. L’aventure ne dépasse pas la dizaine d’heures pour ceux qui aiment avancer vite, mais cela reste dans la malheureuse moyenne du genre.
Reste la question du rythme de jeu, qui se pose forcément dans tous les titres de ce genre. Sachez que curieusement, Warhammer 40,00 : Space Marine ne se fait pas trop lassant. On alterne les mêlées avec le tir au pigeon (l’oiseau en question étant souvent un sniper), en passant par des phases amusantes, mais bien trop courtes et scriptées, ou le héros peut porter un réacteur dorsal. Il est alors possible de voler et de se précipiter en furie sur le sol pour exploser les ennemis alentour : jouissif. Reste le scénario, un peu trop simple pour les érudits et bien trop complexe à comprendre pour les novices : un système d’annexes aurait été une vraie bonne idée.
Quelques ratés malgré tout
Warhammer 40,000 : Space Marine est donc un jeu sympathique, honnête, mais on ne peut pas s’empêcher d’énumérer quelques vilains défauts qui viennent tenir cette belle image. Tout d’abord, on se demande encore pourquoi le mode Histoire n’est pas jouable en coopération (local ou en ligne) : on est constamment suivi par des coéquipiers un peu cruches et cela aurait été une vraie qualité supplémentaire, tant les TPS sont plus abordables et amusants à deux joueurs. Un DLC devrait bientôt sortir, proposant une coopération en arènes. Nous vous en reparlerons.
En combat, on ne reviendra pas sur cette absence de couverture qui reste un choix respectable de la part des développeurs, mais pourquoi des ennemis explosifs viennent gâcher toute une partie en pleine mélée ? Alors qu’il est impossible de les esquiver, puisque entouré d’ennemis que l’on massacre à tour de rôle, on tente d’activer son mode Fureur nous permettant d’obtenir quelques bonus de force, plus ou moins orientés vers un type d’arme en particulier. Mais rien n’y fait : malgré toute la stratégie qu’il est possible de mettre en place, le jeu ne comprend que le fait de foncer dans le tas et de jouer de façon totalement décérébrée.
Enfin, il aurait fallu tout de même équilibrer un minimum les armes proposées. Le sniper, par exemple, est aussi fort à distance qu’à bout portant, et ce, sans aucune visée particulière. Les premières armes sont rapidement totalement désuètes et ce, même en multijoueur.
Agréable multijoueur
Tout TPS qui se respecte a désormais le droit à son mode Multijoueur. Celui-ci est assez quelconque sur le papier : du deathmatch en 8 contre 8 en arènes, en deux modes de jeux différents (du Team DeathMatch et de la Bataille d’Objectif). Trois classes sont disponibles dans deux camps : les Space Marines et le Chaos. Tout est très habituel et d’un déjà vu certains tout au long des parties, mais cela n’empêche pas le jeu d’être diaboliquement efficace à plusieurs. Ceci est sans aucun doute dû à la rapidité d’action proposée, aux personnages charismatiques qu’il est possible de customiser, aux morts vraiment méritées (la barre de vie ne se réduit pas aussi facilement qu’on pourrait le croire) et à des cartes vraiment bien pensées. En définitive, Warhammer 40,000 : Space Marine est donc un sympathique jeu qui n’a clairement pas inventé l’eau chaude, mais qui peut se targuer de proposer une expérience à la fois distrayante et pleine de charisme. Son univers est enchanteur bien qu’un peu complexe à digérer si on est un nouveau venu. Il n’y a pas d’originalité ni vraiment de véritable avancée ludique dans ce titre, mais il a au moins le mérite de le faire bien.
On pestera juste sur ces combats très brouillons (bien que jouissifs) et un certain manque de modes de jeu qui auraient pu clairement lui apporter un plus. En l’état, on se contentera de ce bon petit jeu d’action qui ne devrait pas trop passer inaperçu. Les fans de Warhammer 40,00 auront au moins la chance de voir leur franchise être correctement adaptée, sans que ce soit non plus un titre incontournable.