Les jeux estampillés « Avatar » nous font souvent craindre le pire et à raison. Mais Avatar Farm a pour lui son développeur, Milkstone, qui est un habitué des réussites. Cette simulation de ferme est-elle donc un bon cru ou un cuisant échec ? Ou un peu des deux ? Réponse dans le test.
L’Amour est dans le pré.
Avatar Farm nous met donc dans la peau de notre « nous » vidéoludique. Il est toujours marrant de pouvoir jouer son soi virtuel dans un jeu, surtout qu’ici on a l’occasion de l’admirer sous toutes les coutures. Le gameplay et les mécaniques de jeu sont expliqués au travers d’un tutorial vraiment complet qui montre la richesse du titre. Le principe est donc simple, il vous faut planter puis récolter différentes plantes ou des arbres pour gagner de l’argent et planter davantage pour construire des bâtiments. Il faut aussi arroser et cueillir vos plantations qui vivront selon le rythme des saisons proposées par le jeu. Nous verrons plus tard que ce système en temps réel est une idée terrible pour le jeu. Mais dans un premier temps, Avatar Farm se révèle assez addictif, car son gameplay est bien fichu avec une interface claire. Voir grandir sa ferme est vraiment agréable.
La gestion est malgré tout peu poussée, l’argent perdu et récolté se calculant sur des bases assez peu compréhensibles. Par exemple, vendre des graines ou le recyclage de celles déjà existantes vous rapportera la moitié de la somme de votre achat. Mais d’un autre côté, récolter la plante vous coûtera plus d’argent que la graine de départ. L’argent est au centre de tout dans ce jeu, puisque le but est finalement d’avoir une ferme gigantesque avec ci et là des bâtiments et par la suite des tracteurs pour se mouvoir et travailler plus vite. Encore une fois, le titre est addictif et la première partie est longue et agréable. Mais le tout se gâte dès que l’on éteint la console ou que l’on a une envie pressente d’aller aux toilettes.
Car le jeu tourne en permanence. Dans le sens le plus strict du mot « permanence ». En pause, vos plantes continuent de grandir et auront besoin d’eau. Mais en votre absence, vous n’aurez pas la possibilité de récolter ou d’abreuver vos plantes qui fatalement mourront. Et elles meurent vites. En quinze minutes tout au plus ! Mais dans l’absolu, il suffirait de ne pas aller aux toilettes ou de jouer dessus pour bien gérer sa partie. Sauf que les développeurs de chez Milkstone ont eu une idée diabolique, une idée qui ruine totalement leur titre et qui le relègue directement dans le rayon des échecs du Xbox Live Indie Games. Car le temps et l’écosystème continue de suivre son cours même une fois la console éteinte !
Si vous voulez jouer efficacement à Avatar Farm, il vous faudra donc dire adieu à votre travail, à votre vie sociale et évidemment à tous vos autres jeux. Cette simple erreur, cette simple mauvaise idée, ruine totalement le plaisir de jeu. Car inévitablement votre travail sera gâché à cause de votre absence obligatoire. Et le récent patch ne règle absolument pas ce soucis, ce qui tend à prouver que les créateurs sont encore certains de leur bonne trouvaille. Mais soyons clairs. Si vous voulez continuer à vivre, n’achetez pas Avatar Farm.
Je suis d’la mauvaise herbe brave gens (air connu)
Le gâchis est donc immense tant le reste est de qualité. Ce principe d’écosystème en temps réel pourrait faire terminer ce test à cet instant. Mais soyons professionnels et notons tout de même quelques qualités de ce Avatar Farm sacrifié. Graphiquement déjà, le titre est une réussite. Les plantes poussent en direct, de bien belle manière et l’ambiance générale est vraiment sympathique. De même, la musique propose pas mal de morceaux collant parfaitement à l’atmosphère champêtre et jouer les fermiers devient tout de suite plus artistique. La forme est donc réussie et se rajoutant au gameplay quasi parfait, Avatar Farm prend une nouvelle fois toute son ampleur de gâchis regrettable.
Heureusement le destin, et les développeurs, n’ont pas été trop cruels et un dernier défaut vient achever le jeu et faire mieux passer la pilule. Car en plus d’être extrêmement punitif, Avatar Farm est techniquement calamiteux. Bourré de bugs au départ, le patch a amélioré les choses et il est désormais rare de se retrouver dans l’impossibilité de cueillir ou de planter. Mais reste une immense carence technique dont les développeurs n’ont pas réussi à se débarrasser. En effet, le jeu freeze constamment. Il ne se passe pas une demie-heure sans que l’écran gel totalement, empêchant tout mouvement et le seul remède est d’éteindre la console. Mais pendant ce temps les plantes continuent à vivre leur petite vie. Il existe des moyens d’éviter ces problèmes, surtout liés à l’échange des scores en peer to peer. Mais tout de même, on ne peut pas passer à côté de ce défaut majeur qui empêche définitivement Avatar Farm de valoir le coup. (ndlr : depuis, un second patch semble être sorti et jure de corriger ce défaut)
Quel dommage ! Voilà ce qu’on se dit une fois que l’on abandonne Avatar Farm au bout de quelques heures. Dommage de voir un titre aussi prometteur gâché par une idée de Game Design ridicule et punitive et des problèmes techniques à répétition. Les acharnés du genre pourraient trouver leur bonheur tant le gameplay est bien fichu et les possibilités nombreuses, mais l’offre est tellement grande dans le monde des simulations de ferme que ce Avatar Farm n’a clairement pas les armes pour résister. Un gâchis qu’il faut oublier et qui ne doit pas ternir pour autant le certain talent de Milkstone Studios.