Petit moment de culture avant de commencer ce test. Saviez-vous que la Guerre des Mondes est autre chose que ce blockbuster/navet américain, avec comme acteur principal le scientologue le plus célèbre au monde ? Eh oui, car avant d’être porté sur nos écrans, The War of the Worlds (prononcé avec la voix de Duke Nukem) est avant tout un roman de science-fiction écrit par H.G. Wells et publié en 1898. C’est sur cette œuvre que se sont basés les développeurs d’Other Ocean Interactive pour leur titre.
Mars Attack
J’imagine que la plupart d’entre vous ne connaissent pas l’histoire de l’oeuvre originale, abreuvés tels des moutons par les superproductions hollywoodiennes, esclaves de leur télécommande ne sachant plus apprécier un bon livre. Ne hurlez pas et ne jetez pas de cocktail Molotov sur la façade de notre immeuble, je suis comme vous. C’est pour cela que je vais tout vous expliquer à partir de zéro.
Dans The War of the Worlds, le joueur incarne un citoyen lambda, en voyage dans la campagne anglaise à destination de Londres afin d’y retrouver sa femme. Alors que tout s’annonçait pour le mieux en cette belle journée de 1953, voici-t-il pas que des martiens décident d’attaquer violemment la Terre dans le but de tuer toute forme de vie. Cette fois-ci c’est sûr, vous ne serez pas à l’heure pour le thé. Surtout après que votre train se soit crashé dans une Londres en proie à la destruction, envahie par des robots géants et autres drones armés de lasers chassant toute trace de survivant. Après avoir retrouvé vos esprits, vous mettez au point un plan très simple en théorie, mais ô combien difficile à mettre en pratique : partir à la recherche de votre femme et survivre. Et croyez-moi quand je vous dis que la deuxième partie de votre plan est de loin la plus difficile à réaliser.
« C’est pas ma guerre mon colonel »
Survivre, c’est bien. Savoir comment s’y prendre, c’est mieux. Et là je préfère avertir tout de suite les casuals gamers : ne jouez pas à The War of the Worlds. Vous risqueriez de ressentir très vite une irrésistible envie de vous jeter par la fenêtre au bout de 5 minutes de jeu seulement. Car oui, soyons clairs, le titre est dur. Très dur, trop par moment même, mais c’est sans doute l’une de ses principales qualités. À l’image d’un Flashback sorti quelques années plus tôt sur Megadrive et autres supports, le jeu instaure la règle quasiment oubliée de nos jours de l’apprentissage par l’erreur. Aucune indication ne vous est fournie durant le jeu concernant les commandes, et la moindre erreur vous amène directement dans la tombe. Il faudra donc au choix, soit être curieux et prudent, ou alors tout simplement faire un petit tour dans les options pour trouver la configuration du pad, quoique cela n’aide pas vraiment. Mais bizarrement, le fait d’être livré à soi-même n’est pas handicapant dans le soft, je dirais même que cela renforce l’immersion. En effet, quoi de plus effrayant que de se retrouver en pleine invasion, ne sachant que faire et surtout comment faire ? Bien sûr, certains risquent de ne pas apprécier.
Cependant, The War of the Worlds aime cultiver les ressemblances avec d’autres hits, car après Flashback il semble que Limbo ait également inspiré les développeurs. Il faudrait être aveugle pour ne pas ressentir cette influence au niveau du graphisme, composé en majorité de teintes de noir et blanc du plus bel effet. Le rendu est d’ailleurs tout simplement merveilleux sur un écran HD, renforçant un peu plus l’aspect « vieillot » de l’aventure. Mais résumer les qualités du titre uniquement sur le plan visuel serait une grave erreur, car la partie sonore n’est pas en reste.
Tout d’abord, on ne peut que saluer la performance de Patrick Stewart, qui nous narre l’histoire et les pensées du héros tout au long de son périple désespéré. Cette voix particulière, cet accent « so british » aura vite fait de devenir un indispensable, dont le joueur attend avec impatience les interventions. Concernant la bande-sonore en générale, c’est-à-dire les bruitages et les musiques, elle est de bonne facture. Mention spéciale pour les bruits de pas sourds des Tripods et le grain de la musique d’époque émanant de la radio, c’est bien simple : on s’y croirait. Hélas, comme tout jeu, The Wars of the Worlds possède certains petits défauts.
Un martien, ça va… Deux, attention les dégâts
Pour cette dernière partie du test, je vais procéder par ordre d’importance des défauts, du moins important au plus gênant et si vous n’êtes pas contents c’est pareil. Commençons par le gameplay. Si j’ai effectivement dit plus haut que le fait d’être sans indications permettait une plus grande immersion, il me faut nuancer mes propos. Tout le monde ne s’en réjouira pas, pire encore, certains pourront lui reprocher une trop grande rigidité semblable à celle de Flashback. Chaque mouvement devra donc être calculé au pixel près, sous peine de Game Over immédiat. Ensuite, il est tout simplement dommage voir honteux que les développeurs n’aient pas prévu plus de sous-titres, car l’histoire n’est narrée qu’en anglais. Un bon niveau est donc requis pour profiter pleinement du soft. Mais passons aux deux plus grands défauts du jeu maintenant, vous savez, ceux qui effraient des générations de joueurs et donnent des frissons aux testeurs que nous sommes.
Lors de ce test, votre serviteur s’est retrouvé confronté à un bug très gênant, ce que j’appelle le « cercle de mort infini ». Je m’explique : je suis mort en sautant par-dessus un câble électrique, mon saut mal calculé m’ayant fait atterrir en plein dedans. Lors de ma résurrection, le titre me replace pile dessus, donc je re-meurt. Et ainsi de suite jusque tant que je redémarre le niveau. Heureusement, cela s’est passé après 10 minutes de jeu, mais quid si cela était arrivé à la fin ? Enfin, The War of the Worlds est très court, à peine 3h avec une replay-value très limitée, sauf pour les chasseurs de succès. Il est donc naturel d’hésiter à claquer 800 points, soit le prix d’un McDo, bien que ce soit meilleur pour notre santé…
En conclusion, The War of the Worlds est un titre qui ne manque pas de qualités, à l’image de son graphisme particulier ou de sa bande sonore très réussie. Hélas, certains défauts risquent bien de rebuter les joueurs peu habitués à la difficulté du genre. Néanmoins, il serait bête de passé à côté, ne serait-ce que pour le challenge.