Laurent Goethals, heureux créateur de Pioneerz, continue à abreuver la section indépendante de la Xbox 360 de Microsoft en jeux aux graphismes décevants, mais aux concepts géniaux. Aujourd’hui, c’est à un petit projet auquel nous avons à faire, pour lequel nous vous proposons une tout aussi petite critique. Mieux encore ! Six mois après, nous revenons sur ce qui a changé dans ce titre honnête…
Un jeu de conquête sans combat ?
C’est le concept de ce Little Kingdom. Sur une carte de territoires, délimités par les couleurs de chacun des joueurs (jusqu’à 5 en local, complété par des intelligences artificielles), le joueur doit placer des tours pour étendre son influence. Davantage d’influence pour davantage de territoire, dans la plus pure tradition du Wargame.
Little Kingdom n’a rien de compliqué et est très sobre visuellement. Mais il est diaboliquement chronophage, comme l’est un jeu flash rapide à jouer entre deux gros titres bien mainstream. On pose des mines d’argent, de bois, des moulins nous apportant davantage de nourriture, tout cela dans le but de faire grossir les tours. Il faut les évoluer, pour les voir prendre toujours plus de place sur la carte. Mais attention aux ennemis, eux aussi entreprenants qui n’hésitent pas à vous piquer vos hexagones. Rapide à jouer, Little Kingdom est efficace. Proposant plusieurs niveaux de difficulté, du jeu en local assez développé pour permettre à toute la famille d’y participer, Little Kingdom ne pêche que par sa réalisation graphique encore plus quelconque (mais moins « foutoir ») que celle de Pioneerz. Mais cela ne gâche en rien la découverte.
Surtout conceptuel, bien que pas du tout novateur, Little Kingdom est surtout le preuve que Laurent Goethals est toujours autant ingénieux et qu’il n’hésite pas à se chercher des concepts comme il cherche ses limites en programmation. On prie encore pour que ce talent soit rapidement accompagné d’un graphiste et d’un musicien pour nous proposer un jeu réellement satisfaisant de bout en bout. En attendant, ce Little Kingdom est une petite friandise, un morceau de Curriculum Vitae qui, pour 80 Microsoft Points (moins d’un euro) ou 5 € (sur Desura), proposera quelques sympathiques séances de jeu.
Mais en six mois, tout a changé !
Fier de son bébé, Laurent Goethals s’est mis à la recherche d’un graphiste. Il l’a trouvé et Jerom, c’est son pseudonyme, lui a sublimé son Little Kingdom. Le jeu reste quasiment identique, même sur PC où il est sorti (via la plateforme Desura) depuis quelque temps maintenant. Mais globalement, on gagne beaucoup en visuels. Des graphismes amusants, très jolis, accompagnent désormais ce jeu de gestion simple, mais accrocheur. Une vraie réussite qui, malgré une résolution en plein écran toujours un peu baveuse, nous fait nous y sentir confortablement installés, prêt à y jouer pendant de longues minutes durant.
Little Kingdom, six mois après sa sortie, ne perd donc pas de son attrait simple et rapide. C’est un petit jeu, pas du tout fait pour vous tenir en haleine de longues heures, mais c’est un divertissement de qualité. Les productions de Laurent Goethals ont toujours cette sympathie en elles et suivre le parcours évolutif, l’apprentissage de ce développeur, à travers ses diverses sorties sur Xbox Live Indie Games et maintenant sur PC est un vrai bonheur. On ne le conseille évidemment qu’aux curieux, mais on ne peut s’empêcher de s’attendre à de belles choses de la part de son créateur dans les mois à venir !