C’est bien sympathique de vouloir faire dans l’originalité à chaque titre, mais les retours aux sources ne sont pas si fréquents que cela sur Xbox Live Indie Games. Entre deux jeux d’avatars et un shoot’em up psychédélique, nous sommes tombés sur cet étrange jeu de plateforme…
Des traits chiches, mais beaux
Entièrement dessiné à la main, Aron’s Journey in Dreamland n’est pas pour autant dépourvu d’âme visuelle. Au style clairement amateur, sans grand talent artistique (mais aux traits caricaturaux pourtant bien réussis), le jeu de Meruvia ne passe pas inaperçu. Au tout d’abord avec une mauvaise idée qu’on se fait de ce titre aux apparences bien trompeuses. On se dit que c’est dessiné par un enfant de 12 ans, que le jeu fut créé un peu trop rapidement sous moteur XNA puis ont s’y colle réellement pour découvrir quelque chose de bien plus intéressant.
Les graphismes s’animent et tout de suite, on tombe amoureux de quelques moments de jeu. Des squelettes qui nous attaquent de façon stupide, des araignées qui pendent aux arbres avec un style qui nous rappelle bien des jeux de notre enfance… Il y a beaucoup de nostalgie dans l’univers de cet Aron’s Journey in Dreamland. Son créateur est forcément un grand joueur ou en tous les cas, un enfant dans l’âme. On plonge sans problème dans son univers malgré toute sa difficulté à se mettre en scène, une réussite un peu facile jouant avec notre fibre d’éternel gamin.
Plusieurs héros, une seule histoire
Aron’s Journey c’est, comme son nom l’indique, principalement l’aventure d’Aron un Torgon. Tout de vert vêtu, sorte de tortue sans carapace marchant sur ses deux pattes, avec un gros nez pour lui donner un air de gentil dinosaure tout mignon, Aron est beaucoup de choses, mais il est surtout un héros plutôt charismatique qu’on croirait tout droit venu de l’ère des mascottes passées inaperçues sur Atari et Amiga. Alors qu’il cherche une auberge où se reposer alors qu’il s’est perdu dans la forêt, Aron va faire une découverte macabre : un château, où habite un étrange savant fou n’hésitant pas à capturer la dulcinée de notre héros.
En parallèle, avec un échange de niveaux plutôt bien réalisé, le joueur sera aussi aux commandes du jeune Wiwi qui par un joli hasard scénaristique se liera d’amitié avec Aron. Les deux compères sont alors les rois de la plateforme et vont devoir affronter leur Némésis commune avec des sauts bien placés, de l’affrontement d’ennemis dans les règles nostalgiques de l’art, tout cela pour sauver leur « princesse » Targon. Ce cliché universel…
Un jeu de plateforme de plus ?
Aron’s Journey in Dreamland est plus intéressant à décrire dans son univers simple, mais efficace que dans son gameplay. Et pour cause, on est en plein claccisiscme sans aucune originalité : on saute sur les ennemis, de plateforme en plateforme, on collecte des clés pour ouvrir des portes et on évite des pièges dans un château. Bref, c’est ni plus, ni moins qu’un enième Mario-like des familles. Pourtant, il sort du lot : parce qu’il est mignon principalement et qu’il sera bien difficile d’être trop sévère avec ce petit titre plein de bonne volonté. Mais aussi parce qu’il est fun, ce qui n’est pas rien !
Contrairement aux apparences, encore une fois, Aron’s Journey in Dreamland est très amusant et propose quelques heures de vrai défi varié et d’amusement pour tout joueur amateur du genre. C’est très quelconque, mais le level-design, l’enchainement des niveaux et le dynamisme de la mise en scène sont autant de qualités à saluer. Au final, on en viendrait presque à ne pas lui reprocher ces quelques accélérations de personnages venus embêter le joueur avide de précision et les quelques recherches d’objets un peu trop « labyrinthiques » pour ne pas forcer aux allers et retours incessants. Quoi qu’il en soit, surtout pour son prix, c’est un beau petit investissement et une jolie découverte naïve et pleine de bonne volonté.