Le shoot’em up se rebelle, ne meurt jamais et débarque chez un peu près tous les développeurs qui aiment l’action et le font bien. Sine Mora est-il de ces projets d’excellence qui font la différence ?
Le choc des développeurs
Créateurs des très sympathiques Dead Block et Skydrift, les petits gars de chez Digital Reality se sont associés cette fois-ci avec Grasshopper (Killer 7, No More Heroes, Shadows of the Damned ou encore le prochain Lollipop Chainsaw) pour conjointement créer le shoot de leurs rêves. Cela nous donne Sine Mora, un titre qui à l’allure classique, mais le fond complètement original. Sans jouer la carte de la nostalgie avec des pixels et des musiques chiptunes, sans même se vouloir digne successeur d’un shoot pétaradant comme seules les machines d’arcade ont su nous en offrir, Sine Mora est l’instigateur d’un nouveau style de shoot’em up à l’horizontale.
Une histoire ? Si vous voulez. Un mode scénario vous raconte la bataille entre deux contrées avec des cinématiques, du dialogue, des récits écrits et mille et une mise en scène pour mettre en avant ce background de grande qualité. Vous n’aimez pas ? Passez-le, aucun problème. Mais vous risquez quand même de le regretter un peu. Surtout que la narration du mode « scénario » du jeu vous permet d’alterner automatiquement entre plusieurs personnages (et donc différents types de vaisseaux) entre chaque niveau. Un bon moyen de prendre en main tous les types d’engins en une seule partie.
Course contre la montre
Un bouton pour tirer, un autre pour lancer un « super coup », on connait la chanson. Chaque avion à son attaque spéciale, bien évidemment. L’originalité provient surtout du chrono disponible tout en haut de l’écran et de l’absence totale de vie. Dans Sine Mora, vous ne mourrez pas en prenant des projectiles sur la coque. Chaque fois que vous êtes touché, c’est le temps qui est « blessé » et est réduit de quelques secondes. Plus vous vous faites toucher, plus vous perdez de temps et plus vous risque de perdre le niveau. Une idée tout simplement géniale qui va sublimer les autres petites originalités du jeu.
Pour vous aider à progresser, il est possible de « ralentir le temps » avec la gâchette droite de votre manette. Cela permet surtout de surfer entre les vagues de projectiles que vous lancent vos ennemis, jamais à court de munitions. Le jeu est rapidement diabolique et si le premier niveau se fait sans trop de mal, on essuie rapidement quelques échecs cuisants : surtout en mode « difficile » (celui qui vous est proposé par défaut). Les nouveaux venus auront le droit à un mode « normal » quant aux plus fous, le « cauchemar » vous est tout dédié. C’est simple, ce mode ne vous donner droit à aucune erreur de déplacement, de timing ou de visée. Diabolique !
Même Boss, stratégie différente ?
Très inspirés par les « Boss Attack » de certains titres du genre, les développeurs ont construit leur jeu autour de leurs différents boss plutôt que de faire le contraire. Cela fait toute la différence en jeu puisque si évidemment on s’amuse à affronter plusieurs vagues d’ennemis, l’essentiel est surtout la mise en avant des très nombreux Boss à détruire tout au long de la partie. Ceux-ci sont inventifs, ont des projectiles originaux et surtout, comme dans tout bon shoot qui se respecte, ils se détruisent en « plusieurs points ». Vous pouvez ainsi détruire les rampes de lancement des missibiles, les tentacules et autres bizarreries et points spécifiques, juste en les visant. Chaque partie du boss possède sa barre de vie et le boss lui-même en possède une qui lui est propre et s’affiche au bas de l’écran.
Plus que funs, tout simplement jouissifs, ces affrontements sont aussi jouables en mode d’entrainement contre les boss, histoire de vous laisser vous amuser à mieux les maitriser de session en session. Ajoutez aussi à cela un mode Arcade (sans histoire) et du Score Attack (son nom est assez parlant, je pense), possédant des pouvoirs « gâchette droite » autres que le ralentissement de l’action à l’écran (la possibilité de remonter dans le temps ou un bouclier permettant de renvoyer les projectiles) et vous en aurez pour votre argent.
Beau, mais solo
Les graphismes sont enchanteurs, lumineux, pétaradants, sans aucun ralentissement quelconque. Les musiques sont elles aussi de très grand niveau avec des symphonies pas forcément inoubliables, mais qui accompagnent à merveille l’action à l’écran. Le gameplay ? Novateur, parfait pour le stick analogique, accessible à tous les niveaux, il se permet aussi de se décliner en plusieurs types d’attaques, de défense, de modes de jeux, de modes de difficulté et fait donc dans le contenu particulièrement bien fourni. Vous aurez même le droit à un « tableau » des possibilités de choix de personnage, de vaisseaux et d’arme secondaire, vous permettant de connaître quelles sont les combinaisons que vous n’avez jamais tentées en mode Arcade. Intelligent !
Sine Mora a-t-il alors un défaut ? Oui, il n’en a qu’un, mais un énorme. Il est entièrement dédié au jeu en solitaire. Absolument aucun mode multijoueur n’est proposé (alors que cela était possible à proposer) et cet oubli (volontaire ou non) fait beaucoup de mal au titre. Il est excellent de bout en bout, mais risque de décevoir les amis inséparables qui veulent forcément se faire tous leurs shoots à deux. Alors oui ce n’est qu’un défaut, ça n’en généra pas certains, mais cela reste un oubli complètement incompréhensif au final. L’espoir d’un DLC venu corriger le tir est-il permis ?