Jouer avec la lumière et l’obscurité, avec nos émotions et la mise en scène, avec la manette et notre intellect, c’est tout un savoir-faire. Eyebrow Interactive nous plonge dans un univers d’une froideur incroyable, qu’on accueille pourtant chaleureusement dans notre PlayStation 3. Pour l’instant uniquement disponible sur le Network américain…
Sombre, dans tous les sens du terme…
Vous jouez un étrange être à quatre pieds et deux bras qui parcourt un niveau à l’aveugle. Seulement guidé par l’halo lumineux qu’il dégage, votre personnage découvre le monde qui l’entoure en même temps que vous : a seulement quelques centimètres de visibilité. Tout un level-design caché, pour mieux être expérimenté. Vous avancez prudemment puis atteignez le logo du jeu, puis le choix du niveau. La mise en scène, déjà, est géniale.
Cette introduction au jeu vous aura permis d’apprendre plusieurs choses. Tout d’abord, que seules les zones lumineuses sont « concrètes » et qu’une plateforme obscurcie est, comme vos yeux vous le disent, inexistante. Ce qui est dans le noir n’existe tout simplement pas. Le concept du jeu se résume à cette phrase et celle-ci entraîne bien des idées avec elle. À commencer par cette sphère que vous portez, qui est la source de lumière principale. Si vous ne la portez pas, vous ne pouvez pas avancer. Vous arrivez enfin à trois portes, chacune contenant 24 niveaux d’un même monde. 3 fois 24 puzzles soit scénarisés (avec une histoire morbide à raconter) soit plus complexes, moins explicites, mais qui vont faire du mal à vos méninges. Bienvenue dans Closure !
Les trois portes racontent toutes une histoire différente, via un masque que porte votre créature avant d’entrer : celle d’un homme dans une drole d’usine, d’une femme perdue en pleine forêt donnant sur un hôpital (?) et d’une petite fille dans une fête foraine. Leur point commun ? Un accident de voiture semble-t-il, mais taisons-nous. L’histoire se découvre, se savoure, comme seul Braid avait su le faire en son temps. Un conseil : explorez tout, les niveaux de fond en comble, avec vos sources de lumière. Cela vous sera précieux pour comprendre le récit caché derrière ce qui se laisse passer pour un « simple » jeu de réflexion.
Gameplay génial, mais complexe
À travers près d’une centaine de niveaux, vous allez donc devoir jouer avec la lumière, mais pas forcément comme un élément principal. Ainsi, il va falloir aussi sauter dans l’eau et nager. La musique, déjà bien inquiétante (bien que sublime) se transforme, s’ondule et devient carrément effrayante lorsque vous êtes submergé. Sous l’eau, vous pouvez transporter votre orbe lumineux, mais si vous la lâchez, il remontera seul à la surface et à très grande vitesse. Attention à chacune de vos actions ! Même si une simple pression sur Select vous remet sur pied, vous devrez recommencer le niveau du début.
Vous avez aussi des projecteurs, à diriger dans le bon sens pour éclairer toute une zone du niveau. Plusieurs orbes lumineux seront aussi quelquefois de la partie. En clair, vous allez vous amuser à mettre en lumière plusieurs zones permettant d’atteindre la sortie en quelques sauts bien maitrisés. Souvent, on est persuadé de se tromper d’idée, d’improviser totalement. C’est la force du jeu : impossible de comprendre nettement ce qu’il faut faire dans les puzzles. On apprend de ses erreurs, de façon forcée et donc passionnante. On recommence mille fois, mais le tout est si rapide que ce n’en est pas moins passionnant !
Je vous ai parlé des tonneaux que vous allez pousser pour activer des interrupteurs ? Des caisses qui vous permettront d’accéder à des niveaux plus élevés ? N’oubliez cependant pas que tous ces objets devront être éclairés et qu’une fois tombés dans les ténèbres, ils disparaissent pour de bon. Il en va de même pour les clés des nombreuses portes verrouillées, qui vous feront criser devant votre console à maintes reprises tant elles sont délicates à obtenir, mais surtout, à garder jusqu’à la sortie. Le moindre faux pas peut vous être fatal avec, par exemple, un laché de clé au-dessus d’une petite plateforme sombre qui vous supprime le St-Graal du niveau, vous forçant à tout recommencer.
Une oeuvre d’art ?
Comment définir Closure autrement que par des superlatifs ? Sincèrement, Closure ne paye pas de mine en un trailer, tout juste semble-t-il intelligent, mais y jouer nous rend vite accro. La durée de vie n’est pas immense, puisqu’il « suffit » d’environ quatre heures pour en faire vraiment le tour avec ces trois environnements et son final long et passionnant. On recommencera quelques niveaux pour trouver toutes les lucioles cachées, histoire de gonfler l’expérience de jeu.
Closure est une merveille, que ce soit dit : voir l’orage tonner, éclairer un niveau et nous aider à continuer, tout en jouant avec une mise en scène horrifique. Voir une histoire se composer au fil des puzzles sans qu’aucune véritable narration ne soit proposée au joueur. Voir ces épreuves compliquées ne pas réussir à épuiser même le moins patient des joueurs tel que moi, juste grâce à une direction artistique formidable et une inventivité folle. Tout cela fait de Closure une petite pépite monochrome qui n’a qu’un seul défaut finalement : son exclusivité PlayStation 3. Une console qui, décidément, commence sérieusement à miser sur les bons chevaux indépendants !
Vivement une sortie PC. J’espere qu’il y en aura une
Vivement une sortie européenne aussi 😛 Ce qui est pénible avec le PSN (SEN pardon, j’m’y ferai pas!) c’est qu’il est pauvre en contenu et met toujours trois plombes pour proposer des belles choses comme ça! Mais bon, on ne va pas se plaindre quand on a des « Journey » et autres jeux de cet acabit!