Un accouchement difficile, voilà comment je pourrais qualifier l’écriture du test de cet Avernum : Escape from The Pit. Après avoir cassé les pieds de Skywilly pour en obtenir un exemplaire dès sa sortie, puis l’avoir mis de côté ensuite au profit de Diablo III pour finalement le reprendre il y a quelques jours chez un ami, on peut dire que le dernier né de SpiderWeb en a sué avant d’atterrir ici.
Suite spirituelle d’Avadon ?
Développé directement après son grand frère Avadon, dont vous pouvez trouver le test ici, Avernum conserve cette même ambiance de désolation et cet univers d’heroic-fantasy qui avait fait le charme du premier opus. Cependant, l’histoire démarre quant à elle de façon bien plus tragique, par votre emprisonnement dans un monde souterrain. Comptée de bien belle manière à l’aide d’artworks somptueuses, cette dernière nous narre les pratiques d’un bien étrange royaume, où quiconque ose enfreindre la loi, commettre un crime ou même ne pas plaire aux dirigeants se retrouve illico presto envoyé dans les profondeurs d’Avernum, par le biais d’un portail magique. Bien entendu, comme tout bon héros de RPG qui se respecte, vous êtes au lit lorsque les ennuis commencent.
Dit ainsi, on pourrait penser que je me moque allégrement du titre, mettant en avant d’affreux clichés qui hantent depuis trop longtemps nos aventures. Et bien non, il n’en est rien. Avernum n’a eu de cesse de me surprendre, et ceux dès les premières minutes du jeu. En effet, après avoir pris connaissance du pourquoi du comment de l’aventure, c’est avec une joie non dissimulée que je me suis retrouvé face à un écran me présentant les quatre membres de mon groupe. Pour mémoire, Avadon nous largué directement dans le bain, sans possibilité de customisation aucune. Mais ici, non seulement il est possible de choisir différentes classes (voleur, magicien, prêtre, berzerk, etc…), mais il est en plus possible de modifier leur apparence via des skins prédéfinis. Si une telle possibilité a de quoi faire sourire tout amateur de bons jeu de rôle, tant elle parait évidente, cela prouve que les développeurs ont été attentifs aux remarques de leurs fans. Dans le même ordre d’idée, on peut saluer la présentation de l’arbre des compétences, qui s’il n’a pas changé dans son principe est ici moins austère, et agrémenté de dessins humoristiques.
Mais rédiger le test d’Avernum en le comparant sans cesse à Avadon serait une injustice face au travail des développeurs, tant ces derniers se sont efforcés d’apporter des améliorations, même si certains liens entre les deux titres sautent aux yeux à l’instar du look délicieusement retro . En effet, dès les premières minutes que passées dans les galeries souterraines, c’est avec un léger pincement au cœur que nous découvrons d’autres âmes en peine, livrées à elle-même dans un monde impitoyable où chacun tente de survivre comme il le peut. Les habitants vous confient leurs problèmes, des quêtes même quelques fois, et de fil en aiguille vous nouez des relations avec eux. Avernum se veut donc plus grave que son aîné, avec une ambiance plus lourde et une implication plus forte de la part du joueur, ce dernier se retrouvant finalement dans la même situation que ces malheureux PNJ.
Les bonnes surprises ne s’arrêtent pas là…
L’interface est légèrement moins austère, avec l’apparition d’une boîte de dialogue en bas au centre de l’écran, mais on regrette cependant que l’effort ne se soit pas poursuivis jusqu’à l’inventaire, toujours aussi peu clair et donc difficilement gérable par moments. Et puisque nous en sommes au registre des reproches, on ne peut que déplorer l’absence quasi totale de bande-sonore, ce qui nuit réellement à l’ambiance générale du titre qui n’existe qu’au travers de gros pavés en anglais. Et oui, car j’ai une mauvaise nouvelle pour vous : si vous êtes allergique à la langue de Shakespeare alors passez votre chemin. Vous pourrez me rétorquer « m’en tape j’ai un dictionnaire », je vous répondrai alors « oui, mais chercher un mot toutes les deux secondes ne risque-t-il pas de nuire au rythme de l’aventure ? ». Bref, vous m’avez compris. Alors pour ceux qui parviendront à surmonter ces légers défauts, il vous restera une grande aventure, avec un scénario qui ne cesse de s’étoffer au fil de la progression, ponctuée de mille et un combats.
D’ailleurs, parlons-en des affrontements. J’ai volontairement choisi d’en parlais à la toute fin de mon test car ils n’ont subi que très peu de modifications, et je pense qu’ils ne sont pas le coeur de cet Avernum, qui est un soft bien plus axé sur l’ambiance que sur l’action. Bref, pour en revenir à nos moutons, sachez que les combats du jeu se jouent au tour par tour, ce qui nous laisse le temps d’analyser tranquillement la situation avant de prendre les mesures adéquates. Un peu lents, quelques fois bourrins, ces derniers sont désormais plus fluides grâce à l’ajout de boutons qui permettent de lancer directement les sorts à partir d’une fenêtre, et évitent ainsi les interminables aller-retours dans les menus. Que les fans se rassurent donc, le soft est clean de ce côté là, même si l’on regrette quelques fois la présence de boss un peu stupides, qu’il suffira de bloquer dans un coin et de tabasser sans relâche pour terminer un donjon avec succès.
Alors, Avernum vaut-il ses 9.99€ ? Oui, sans aucun doute, pour peu que vous soyez amateur d’aventure au look retro et aux mécaniques de jeu quelques fois rigides. Alors oui bien sûr, des améliorations ont eu lieu depuis Avadon, mais certains défauts persistent et cela est bien dommage. Alors messieurs les développeurs, pour votre prochain jeu, réalisez-nous une bande-sonore digne de ce nom !