Digital Reality. Une petite équipe de développement qui grimpe rapidement dans la haute sphère des studios qu’on suit avec ferveur, tant ils se diversifient et proposent des univers visuels plus qu’intéressants. Responsables de Dead Block, de Skydrift ou même de Sine Mora, il n’avaient pas le droit à l’erreur. Sauf que…
Un air de Micro Machines
En vue aérienne, dans une ambiance très festive et « jouet » dans ses textures et sa simplicité, Bang Bang Racing fait dès son lancement penser aux vieux titres ayant hantés nos consoles et PC pendant de longues heures de farniente. Ce temps ou seuls des amis proches pouvaient partager une partie avec nous, ou celles-ci duraient des heures durant avec de la boisson et une pause « gouter » obligatoire. Le bon temps du mercredi après-midi avant la reprise des cours ou du week-end qui passe trop vite : voilà à quoi faire irrémédiablement penser Bang Bang Racing. Pourtant, il a beaucoup de différence face à ce modèle.
Déjà, il ne propose pas de défis particuliers si ce n’est des courses aux concepts simples : passer la ligne d’arrivée dans les trois premiers (or, argent ou bronze à la clé), en simple course, avec la piste inversée, en mode élimination (avec le dernier concurrent de la piste à disparaitre à chaque fin de timing) ou en tournoi réunissant plusieurs environnements du jeu. On est en terrain connu, classique, mais cela reste efficace. Avec un multijoueur local un peu paresseux (rien à débloquer, juste du jeu « ad hoc » qui manque peut-être de trouvailles), Bang Bang Racing est aussi fourni avec un mode Solo ou il faut tout débloquer. On regrettera qu’aucun système de « coopération » n’ait été implanté.
Surtout que sans aucun mode multijoueur en ligne, Bang Bang Racing se destine foncièrement aux amis proches. Pourquoi alors est-il impossible de débloquer circuits, modes de jeu et voitures autrement que de jouer en solo (et au pire, de se passer la manette à chaque épreuve) ? Gros problème de ce point de vue. Une erreur qui va suivre Bang Bang Racing jusqu’à la fin et finalement, le poignarder violemment dans le dos tant cela le limite en intérêt auprès du grand public.
Appuie sur le champignon !
Bang Bang Racing est très joli, c’est un fait. Son style « jouet » ne sera clairement pas au gout de tout le monde, mais il fera des heureux. Même les musiques, très dynamiques, sont sympathiques et donne envie de ne pas les couper malgré l’omniprésence des Boum Boum et autres moteurs rugissants. Bref, point de vue artistique, difficile de faire la fine bouche quand les cartes sont de qualité et les voitures (à débloquer sous forme de styles plutôt que de marques) ont de belles carrosseries parfois très originales. Mais point de vue vitesse, par contre, le bat blesse.
Car si il est possible (même obligatoire) de jouer du boost et de vider sa jauge dès que possible, Bang Bang Racing pâti d’un manque furieux d’impression de vitesse. Quand le boost s’arrête, on s’ennuie presque, on a l’impression que l’intelligence artificielle n’en fait qu’à sa tête et triche pour nous doubler et globalement on n’attend qu’une chose : pouvoir rebooster. Au fil des niveaux que l’on débloque, la vitesse s’améliore quelque peu, mais n’est jamais incroyable de sensations ce qui est fort dommage, surtout avec un gameplay aussi sympathique et simple à prendre en main.
Bang Bang Racing est donc clairement difficile à recommander à tous les joueurs, tant il est équilibré entre grosses qualités et gros défauts. Beau, sympathique à jouer, proposant un mode local amusant, il est toutefois touché par une absence de jeu en ligne vraiment regrettable et une vitesse de jeu un peu frustrante. Aussi, il va falloir faire avec cette caméra aérienne qui ne tourne pas à la même vitesse que votre bolide et demande donc pas mal de minutes de prise en main pour ne plus être insultée.
Bang Bang Racing est un bon petit jeu de course, qui vaut son prix avoisinant moins de 10 €, mais avant tout si vous jouez seul. C’est un comble. Pour ceux qui auront trois amis intéressés par le style, vous pourrez vous organiser des parties à 4 sur le même écran ce qui est une grosse qualité, mais néanmoins, ne vous attendez pas à devenir accro pour autant. Une session, ça va, mais au bout de deux l’ennui s’installe. Quel dommage !