On ne savait rien de ce jeu, on ne l’a pas vu venir et surtout, son concept paraissait impossible à retranscrire en un trailer aussi humoristique et bien monté soit-il. La surprise finale fut alors totalement étonnante. Dans le bon sens du terme ?
Une histoire de slip…
Dans un monde à mi-chemin entre le papier maché, le patchwork et le postapocalyptique, vous jouez un drôle de personnage nommé Tiny qui va devoir affronter Big qui a volé un slip aux pouvoirs magiques dévastateurs. Voilà, ça c’est pour le scénario crétin. Et si on tentait de ne rien spoiler de son humour décapant et de ses dialogues débiles pour vous les laisser intact lorsque vous y jouerez ? Car oui, vous jouerez à Tiny & Big.
Déjà parce que visuellement, il est original. Sincèrement, cela faisait maintenant quelque temps qu’un tel univers ne s’était pas offert à nous. Tout est en cel-shading très verdâtre/grisâtre absolument accrocheur à défaut d’être « beau ». Plus exactement, c’est d’une mocheté parfaite, voulue par les développeurs et rendant l’expérience complètement crédible malgré un monde aux allures de grand guignol. Votre quête du slip n’en sera que meilleure.
Vous incarnez donc Tiny et êtes accompagné d’une radio à l’intelligence artificielle particulièrement amicale. Celle-ci vous guide dans le jeu, entre deux blagues bien senties et un peu de scénarios pour donner un sens à votre aventure. Vous plongez dans un Reality Boy, une grosse référence à la Game Boy avec un fond verdâtre et un mode fil de fer. Le tutorial du jeu commence alors, vous permettant de découvrir les trois grosses idées qui rendent Tiny & Big totalement original : le laser, le grappin et les fusées. Voyons à quoi tout cela nous servira dans la demi-dizaine de niveaux proposés.
Trio de gadgets au centre du gameplay
Entièrement en vue à la troisième personne, vous parcourez donc des mondes plutôt désertiques mettant en avant d’énormes rochers ou infrastructures que vous pouvez découper en long, en large ou en travers avec votre laser. Pour cela : clic gauche, petit coup de souris pour étendre la ligne de coupe allant d’une extrémité à l’autre de l’objet à découper… Et voilà deux tranches en moins de deux secondes. Ce gameplay est passionnant, excitant et met en avant une volonté de tout découper, presque créative, qui donne envie de continuer.
Ajoutez à cela plusieurs secrets cachés derrière les nombreuses bâtisses et tout ce qui fait office de décors pour vous convaincre du plaisir de découper : mais cela, nous en reparlons plus loin dans le test. À chaque découpe, lorsque vous validez votre action, le jeu est en pause et vous permet donc d’anticiper les véritables retombées de vos travaux. Vous aurez alors le temps de fuir avant que l’énorme bâtisse que vous avez cisaillée horizontalement ne vous retombe sur le coin du nez et ne vous ramène qu’au précédent point de sauvegarde souvent un peu mal choisi, il faut l’avouer. Il m’est même arrivé de me voir réapparaitre derrière une montagne, à l’extrémité d’un niveau : un peu compliqué pour revenir dans le coeur du jeu. Petit problème, grosses conséquences. Mais bon, soyons de bonne foi : cela n’arrive que rarement.
Le grappin vous permettra de cibler un bloc déjà découpé pour le tirer vers vous et encore une fois, le faire tomber. Cela permettra aussi de résoudre quelques énigmes demandant de pousser des blocs, de les placer correctement dans les niveaux afin de se créer des passages de fortune. Enfin, la fusée fait le contraire : elle repousse (à grande vitesse) les blocs vers le sens ou elle est posée. Cela permet aussi de s’en débarrasser en les jetant dans le vide (qui entoure toujours les niveaux) afin d’y voir plus clair sur le terrain de jeu. Bref, ces trois possibilités sont plus que complémentaires et font tout le sel du jeu.
Court en ligne droite. Mais quelle ligne droite ?
Chose très étonnante : il suffit de deux petites heures pour terminer les cinq niveaux proposés par le scénario. Mais si vous comptez déceler tous les trésors du jeu, passionnant à découvrir, alors vous pouvez tabler au moins sur une bonne dizaine d’heures. Chaque niveau recèle déjà une cinquantaine de pierres à découvrir, en plus de « cassette » vous permettant d’écouter d’excellentes musiques très rétro sortant de votre « pote » qu’est la radio du jeu. Il y a environ deux cassettes à trouver par niveau, souvent via un petit jeu de placement de pierres découpées et poussées au bon endroit et fatalement, quelques tirages de cheveux sur les plus durs passages.
Aussi, plusieurs salles secrètes sont de la partie et mettent en évidence des « plaques » en hommage à quelques divinités. Celles-ci sont aussi très bien cachées et demanderont une attention de tous les instants pour être trouvées. Enfin, des niveaux de « Virtual Boy », le monde virtuel qui servait d’entrainement au lancement d’une partie, sont à dénicher. Vous participerez alors à de petits défis de découpe, chronométrés, faisant souvent hommage à un jeu très célèbre (de près ou de loin dans son concept). En clair, il y en a pour son argent, surtout pour qui accrochera à l’univers visuel.
Très original, complètement enivrant pourvu qu’on plonge dans ces graphismes très « sales » et mignons à la fois, ponctué de musiques renforçant encore plus l’effet « Pulp »/Kitsch de l’univers, Tiny & Big est une vraie curiosité très réussie et passionnante à découvrir. Difficile de dire si le jeu est pour vous : pour cela il va falloir s’y essayer avant. Mais pour le prix, assez petit, auquel il est vendu, le jeu de Black Pants Game Studio mérite furieusement qu’on tente l’aventure. Au final et quel que soit votre empathie pour l’ambiance proposée, cela n’en sera que plus surprenant !