Nos amis français de Lightmare Studios débarquent sur la toile avec leur tout premier jeu, un Tower Defense. Attention, Mulder avait raison, la Terre est envahie par les petits hommes verts ! Saurez-vous vous en débarrasser ?
Style et Finition
Un fermier coincé dans les toilettes, une invasion alien venue capturer vos vaches : pas de doute, l’univers donne envie de s’y attarder. Sorte de mentor, vous expliquant tout ce qu’il y a à savoir sur le jeu, le fermier est omniprésent en début de jeu. Vous découvrez alors un plateau classique du Tower Defense : un chemin partant d’une zone de « débarquement » du vaisseau alien à un petit enclos où sont disposées vos précieuses vaches. Les aliens débarqueront par vagues (sans qu’elles soient précisées dans la « ligne de temps indiquée en bas de vos écrans) et devront donc être battus avant qu’ils n’atteignent vos vaches et reviennent à leur vaisseau avec. Pour cela, il va falloir disposer des tourelles.
Visuellement sublime, en 2D, dans une résolution « 4/3 » un peu ennuyante, mais qui n’enlaidit pas les graphismes pour autant, Beware Planet Earth possède une excellente patte artistique. Certes déjà vus ailleurs, chez la concurrence la plus célèbre (donc nous reparlerons plus bas), les visuels sont cependant très drôles, nets, aux animations sympathiques. L’ambiance sonore n’est pas en reste avec de bonnes musiques, des sons efficaces et donc globalement, un jeu artistiquement très réussi bien qu’il manque cruellement d’un style qui lui serait propre.
Tout aussi Cartoons et loufoques que le reste de l’excellente direction artistique, les tourelles reprennent clairement l’habituel style du genre et principalement, ce sera une habitude dans Beware Planet Heart !, les idées du célèbre Plants Vs. Zombies de PopCap : les distributeurs génèrent des engrenages qui sont votre monnaie d’échange contre des frigos ralentissant l’ennemi, des mines à poser sur le chemin, des bombes que vous pouvez lancer en peur panique de rater vos cibles avec les tourelles habituelles… Bref, on est en terrain connu.
Un Tower Defense de plus ?
Le problème est cependant posé : qu’a de plus Beware Planet Earth face à la concurrence, surtout sur PC ? Sur iDevices, ou il sortira surement (on l’espère pour lui), le jeu aurait forcément eu son moment de gloire, mais sur PC le public est déjà un peu trop habitué au genre pour se visser sur son siège et s’y replonger autant qu’avec un autre titre du même genre. C’est pourquoi Beware Planet Earth se destine exclusivement aux nouveaux venus, à ceux qui ne connaissent pas le Tower Defense. La preuve en est la progression, très lente et à la difficulté certes très évolutive, mais qui prend réellement son temps pour proposer de vrais défis.
Tous au long de la cinquantaine de niveaux inclus dans le mode Scénario, le jeu passe de saison en saison en enchainant les tracés tarabiscotés et les aliens vils et aux compétences originales. Vous y découvrir les aliens rockeurs, metalleux, scientifiques, ingénieurs… Tous ont un « pouvoir », une particularité qui corse le jeu une fois arrivés. Par exemple, certains peuvent détruire vos tourelles, faire exploser les mines que vous avez posées stratégiquement sur le chemin, se camoufler pour qu’aucune tourelle ne les repère et leur tire dessus, ou bien encore générer un bouclier autour des aliens qui les entoure. Pour se débarrasser de leur compétence, le plus souvent, il suffit d’utiliser le Pistolet Laser.
Exclusivement pour les débutants…
Ce pistolet est disponible d’un clic de souris et permet de tirer directement sur un alien, jusqu’à la possibilité de le tuer. En clair, vous pouvez agir directement sur ce qui se passe à l’écran plutôt que de rester totalement spectateur ou de réparer/créer des tourelles indéfiniment. C’est une très bonne idée, très amusante par ailleurs (surtout que le pistolet surchauffe et ne doit donc pas être utilisé trop longtemps sous peine d’exploser), mais cela gâche clairement le niveau de difficulté. Bien maitrisé, le pistolet permet de se sortir d’absolument toutes les situations sans presque aucune tourelle visant l’ennemi, et ce, pendant toute la première partie du jeu.
Malgré ces défis à débloquer et son long scénario, Beware Planet Earth ne parviendra pas à satisfaire tous les publics. Il est assez lent (impossible d’accélérer l’action par exemple, ce qui empêche le principe de partie « rapide » et décourage le joueur à tester quelques stratégies) et le niveau de difficulté est plutôt bas, même si le tout se corse au fil des saisons. Cependant, il propose une direction artistique de qualité, que certains rapprocheront énormément des productions PopCap, et est réellement surprenant pour une toute première production d’un jeune studio. Clairement, ce jeu fait office de CV solide et percutant, plutôt encourageant pour le futur de Lightmare Studio. Puisqu’au final, le problème vient davantage du genre de jeu choisi (le Tower Defense, beaucoup trop populaire et développé en un bon millier de concepts différents) que des créatifs et de la finition qui, clairement, est exceptionnelle pour une première création. Vivement leur prochain jeu !