Il y a eu deux séries phares du jeu de plateformes à l’ère de la PlayStation 2 : Jak & Daxter et Ratchet & Clank. Les deux séries se sont échangées des idées, ont progressé ensemble vers des cieux complètement différents (les développeurs s’échangeaient toujours des idées). Aujourd’hui encore bien en forme sur PlayStation 3, Ratchet et Clank reviennent à leurs origines et cette fois, en haute définition…
Lombax & Robot
Ratchet est un Lombax qui peut réparer absolument tout et n’importe quoi, il en fait d’ailleurs sont activité principale sur sa planète, Veldin. C’est alors qu’un petit robot tombe de son usine de production et fait la rencontre qui chamboulera sa vie : Clank, c’est son nom, est au courant d’un énorme stratagème en place dans la galaxie. Un ersatz de dictateur maléfique, Drek, projette de détruire plusieurs planètes pour n’en concevoir qu’une seule, censée remplacer celle qu’il a polluée et épuisée de toutes ressources juste pour le profit. Il souhaite recommencer et c’est là que Ratchet & Clank entrent en scène pour l’en empêcher.
Le synopsis est assez simple, mais c’est pour mieux mettre en place un univers humoristique très cartoon. Aux balbutiements du film d’animation, Ratchet & Clank premier du nom sortait sur une PlayStation 2 qui proposait alors une véritable épopée au look dessin animé. Pourtant, il y a double lecture avec toutes les petites blagues lancées par nos héros et surtout, le faux méchant Capitaine Qwark. Les petits gars d’Insomniac Games se sont fait plaisir avec ce personnage crétin à souhait qui, forcément, deviendra le second rôle le plus important de la saga.
Le gameplay de Ratchet & Clank premier du nom est très déstabilisant pour qui s’est déjà terminé les épisodes suivants. C’est le seul à ne proposer aucun moyen de se déplacer latéralement, il est on ne peut plus old-school : des ennemis, des armes pour leur tirer dessus, énormément de phases de plateformes et des gadgets au fur et à mesure de la progression, qui vient diversifier l’action. Pourtant, on sent clairement qu’Insomniac voulait orienter sa franchise vers un pan plus Action du gameplay : il n’y a qu’à voir les quelques ennemis très difficiles à viser tout en tentant d’échapper à leurs coups. C’est d’ailleurs le gros défaut de ce premier jeu : les affrontements ont vieilli et manquent de punch. Reste quelques phases sympathiques avec Clank : au contrôle de petits robots (une véritable armée) ou bien en Clank géant, façon Godzilla.
Une suite révolutionnaire
Ratchet & Clank 2 est une évolution assez impressionnante de la saga. Ratchet est beaucoup plus bourrin et peut donc désormais « straffer » (faire des pas latéraux) tout en visant ses ennemis. Insomniac prend un peu du jeu à la troisième personne, du FPS et combine le tout dans un gameplay absolument frénétique et donc, très fun. Aussi, les armes évoluent désormais au fil des ennemis tués : comme de l’expérience gagnée, une jauge grimpe au fur et à mesure des affrontements réussis et une fois pleine, elle transforme votre arme en un engin destructeur bien plus puissant. Attention : on devient vite accro de ces évolutions et cela donne un coup de boost radical à la durée de vie du jeu. À savoir que même les sphères de vies évoluent de la même façon, tout au long de la partie.
Scénaristiquement, c’est toujours aussi dingue. Le leader de Megacorp (l’entreprise derrière tous vos gadgets, armes et équipements) recherche un étrange animal « prototype » capturé par un non moins étrange voleur. Vous partez à sa poursuite et évidemment, allez découvrir que tout n’est pas rose au pays de Ratchet et… Clank, qui se fait alors kidnapper dans les premières minutes du jeu. La priorité est à la rescousse de votre petit pote à la voix synthétique, un bon moyen pour les développeurs de forcer le joueur à se concentrer uniquement sur les nouveautés de gameplay de Ratchet. Point de vue « mode de jeu » on en a aussi pour son argent. Les nouveautés sont nombreuses : des arènes avec plusieurs objectifs différents, des phases de combat avec un Clank géant autour de minuscules lunes, des phases en vaisseaux beaucoup plus amusantes (et bien réalisées) que dans le premier opus, mais aussi des minis-jeux dont je vous laisse la découverte.
Ratchet & Clank 2 est le meilleur opus de ces trois jeux, incontestablement. Surtout parce qu’il prend cette formule pourtant très marketing, mais cette fois très vraie : il est plus beau, plus fun, plus long, plus passionnant. Pour qui ne connaît que les Ratchet & Clank sur PlayStation 3, cet opus est à ne pas manquer.
Rien de nouveau pour le 3… Si ce n’est du multijoueur !
Le troisième épisode reprend clairement la formule du second, en proposant encore plus de scénario et surtout, davantage de liens amusants et/ou amicaux entre les personnages. (On pense particulièrement à Solanna, nouvelle héroïne qui part « à la recherche du meilleur héros de tout l’univers »). Cependant, l’enchainement de missions se fait un poil trop répétitif et surtout, l’ambiance bourrine est ici à son paroxysme (en attendant le « stand-alone » Gladiator, le dernier R&C sorti sur PlayStation 2, qui le sera encore bien davantage). Malgré la présence du meilleur méchant de toute la saga, l’hilarant Nefarious, ce troisième opus est un peu moins palpitant en solo bien que toujours fun et attachant.
La raison principale ? Le multijoueur, évidemment. La PlayStation 2 s’était découvert un modem et la possibilité de proposer des parties en ligne pour les plus chanceux possesseurs de l’engin. Résultat : un mode jusqu’à huit joueurs en ligne (aussi jouable jusqu’à 4 en local) qui enchaînera les arènes et les affrontements avec beaucoup de dynamisme. L’aventure principale est assez courte et moins inventive que la précédente, certes, mais ce multijoueur vient combler le vide ainsi créé. Aussi, sachez que les serveurs sont opérationnels pour cette version HD ce qui rend la compilation encore plus intéressante pour toute la famille. Énervant de ne pas trouver de réel point faible à tout cela, n’est-ce pas ?
Parlons de la Haute Définition…
Point de vue HD, le traitement est très sympathique pour Ratchet & Clank premier du nom. À première vue cela ne semble pas révolutionnaire, mais pour avoir relancé récemment le jeu original, histoire d’en faire une comparaison, je peux vous dire que c’est le jour et la nuit. Seuls les puristes crieront peut-être au massacre pour quelques passages légèrement réinventés du point de vue des textures. Il n’y en a pas beaucoup, heureusement. Le reste : c’est beau, c’est grossier aussi (on ne change pas le moteur pour autant dans ces versions HD) mais ça a énormément de charme. Par contre, on notera quelques légers ralentissements lorsque de nombreux ennemis sont à l’écran et surtout, le jeu reste quand même très vieillot malgré cela.
Pour le second et troisième épisode, le traitement est beaucoup moins bluffant, mais les couleurs s’en sortent à merveille. De jolies explosions, un level-design captivant, tout y est. On peut aussi parler de la bande-son, elle aussi retravaillée et qui, avec une installation HD (ou tout simplement avec un bon casque de jeu), nous fait revivre les meilleurs moments avec une tout autre atmosphère. C’est sans doute le plus beau point fort de cette trilogie revisitée sur PlayStation 3.
Reste enfin à parler des Trophées, bien entendu séparés en une liste pour chacun des trois jeux. Second gros bon point annexe de cette trilogie : ils sont liés aux « points de compétences » des jeux originaux. En clair, Insomniac avait un peu inventé le principe d’Achievements avant tout le monde en proposant dans ces trois premiers jeux sur PlayStation 2 un système de missions annexes cachées qui nous récompensait de points et, au final, de bonus (croquis, musée à visiter, skins pour les personnages principaux, etc.). Ces mêmes points sont alors, logiquement, repris entièrement pour se voir aussi transformés en Trophées à chaque fois qu’ils sont réussis. Reste ensuite quelques objectifs secondaires, de continuité scénaristique et le Platine qui vient confirmer que vous avez acquis tous les trophées.
En clair et même si les plus fans et tatillons reprocheront l’absence de quelques bonus originaux, cette trilogie HD de la meilleure saga d’Action/Plateformes de la PlayStation 2 est de très bonne facture sans pour autant être indispensable pour ceux qui ont déja terminé les jeux une bonne dizaine de fois. Espérons voir venir les quelques épisodes PSP (Secret Agent Clank, La Taille ça Compte) et le dernier opus PlayStation 2 (Gladiator) dans une seconde « trilogie », avec quelques bonus supplémentaires ? Croisons les doigts !