Coloropus, soit la combinaison des mots « Color » et « Octopus » … un poulpe coloré ? Un titre assez étrange pour ce jeu d’un studio méconnu créé en 2011 : Pigsels. Coloropus est un puzzle-game dans lequel vous incarnerez un petit poulpe qui cherche à sauver sa poulpette bien-aimée retenue captive quelque part dans un vaste univers marin.
Intuitif et intelligent
Vous contrôlez un poulpe à l’aide de votre souris, un simple clic gauche pointant une direction pour que ce cher céphalopode ondule ses tentacules. Le clic droit permet de saisir des objets ou d’envoyer diverses substances colorées. Et voilà le deuxième aspect du jeu : la couleur.
En effet tout au long du jeu il vous faudra jouer avec divers éléments colorés afin de passer les niveaux. Il existe différentes « boules » contenant des couleurs, mais ces dernières sont inutiles sans ce qu’on pourrait appeler un « carburant » : ce sont des fruits que vous avalez pour gagner une puissance de tir permettant d’envoyer une substance colorée. Mais cela se corse, car vous pouvez et devez combiner les couleurs pour qu’elles correspondent à l’élément de décor que vous voulez détruire ou utiliser.
On enchaîne par la suite des niveaux, mais sans pour autant être abreuvé d’écran de chargements, il n’y a pas de coupures entre les niveaux, seulement des cinématiques par moment. Coloropus bénéficie de nombreux niveaux, mais ces derniers sont toujours très vastes.
Le gameplay est très simple, aucune longue prise en main nécessaire, bref, un jeu intuitif. Un jeu intuitif mais pas idiot ou enfantin, loin de là. En effet, la plupart des gens ont tendance à associer intuitif à simple. Simple dans l’utilisation, certes, mais pas obligatoirement dans le jeu. Dans Coloropus il va falloir réfléchir, c’est un puzzle-game. Même si le début est relativement aisé ça se corse au fur et à mesure.
Poétique, coloré et relaxant
On pourrait qualifier Coloropus d’un jeu muet, un conte sans paroles. Absence totale de texte, écrit ou narré, même dans le menu. Mais comment on s’y retrouve dans un menu ou écran d’accueil sans texte ? Et bien tout fonctionne selon des images, icônes figuratives que tout le monde connaît : le fameux bouton « power » pour quitter le jeu, l’icône de disquette pour la sauvegarde, la roue crantée pour les options. Dans le jeu le tutoriel nous est donné à l’aide de bulles contenant des informations dessinées, des flèches, des pictogrammes… Et cette absence de texte, de lettres, d’une surcharge déroutante donne une certaine légèreté au jeu. On est plus attentif aux sons, aux couleurs, aux graphismes…
Des graphismes très simples : notre petit poulpe est dessiné d’un trait blanc et deux yeux, pas de quoi s’extasier sur la précision et la netteté des textures de ses tentacules. Une petite silhouette blanche qui évolue dans un univers très coloré, simple, mais très frais. C’est beau.
Malheureusement, la musique est un défaut majeur qui casse l’unité du jeu. Dans ce genre de puzzle-game très contemplatif, l’ambiance doit absolument être peaufinée, les sons et la musique sont alors plus que cruciaux. Pourtant dans Colorpus la musique n’est pas assez sophistiquée et trop répétitive, ce qui a tendance à énerver le joueur lorsqu’il galère sur un niveau. Vous le savez comme moi, entendre en boucle deux ou trois musiques pendant une session de jeu d’une heure peut s’avérer être très exaspérant.
Coloropus est un puzzle-game original et contemplatif, avec une ambiance relaxante que casse parfois une musique trop répétitive. Mais ce jeu a tout pour plaire, jouable par tous. Même si le jeu est très agréable sur PC il trouverait plus facilement sa place sur les tablettes tactiles. C’est plus drôle de guider un poulpe au doigt qu’à la souris, plus « réaliste ». Et cela augmenterait grandement l’expérience de jeu.