Entrer dans la matrice, saboter des engins robotisés, on connaît tous le cliché du virus que l’on contrôle et qui fait perdre les pédales aux objets de « tous les jours ». L’équipe de Misfits Attic reprend tout cela avec une sauce humoristique délicieuse.
Jouer le mal, c’est le bien !
Le Dr.X est un chercheur génial mais un brin fou qui, après avoir inventé monts et merveille pour la gigantesque entreprise qui l’employait, s’est vu remercié du jour au lendemain. Pour se venger il créé un virus informatique nommé TOM. C’est celui-ci que vous contrôlez, au fil des cinquante niveaux proposés dans les six zones du jeu, chacune représentant une invention « grand public » de votre société Nemesis. Vous découvrirez alors une ambiance de bande dessinée, au monde futuriste adorable (et pourtant cruel). La revanche est parfaite, mais voyons comme tout cela se déroule…
Sur un écran découpé en plusieurs cases (cela peut aller d’un simple 4×9 à des niveaux vraiment gigantesques), vous contrôlez le petit virus TOM. Vous pouvez vous déplacer sur les côtés de chaque case avec une fluidité parfaite, que ce soit au clavier ou à la manette. Le but est alors de faire pivoter les cases, tout simplement en tournant autour avec le bon bouton laissé appuyé, pour lier des symboles conducteurs de courant. Tous les symboles à l’écran doivent être alimentés pour que le niveau se termine avec succès. C’est là que viennent évidemment les complications.
En plus des réseaux à connecter, qui sont rapidement de véritables casse-tête, vous aurez aussi le droit à quelques ennemis. Des « bugs », des rampants, qui longent les lignes où vous progressez. Chacun à son schéma de mouvement : il y a ceux qui font sans cesse le même aller-retour sur une même ligne, ceux qui avancent en « groupe » mais aussi ceux qui viennent vous chercher et vous suivent inlassablement. Impossible de vous en débarrasser définitivement, mais néanmoins, vous avez la possibilité de « poser » quelques bugs sur votre chemin : si deux ennemis s’y croisent ensemble, ils explosent (et génèrent au passage une source d’énergie, qui viendra encore davantage compliquer les puzzles proposés dans les derniers niveaux). Chaque niveau est une invention différente et une fois celle-ci déréglée, vous aurez le droit à une petite vidéo amusante avant de passer à la prochaine création à saboter. Très amusant !
Des complications bienvenues.
Jamais le jeu ne semble trop répétitif. Déjà parce qu’il est assez court en solo, il faut l’avouer, mais aussi parce qu’il fait preuve d’une inventivité nécessaire pour ce style de gameplay. Ainsi, une fois un système de puzzle maitrisé, un autre apparait. C’est ainsi qu’on découvre, au fil du jeu, la présence de cases « rouges » qui, si elles sont connectées à votre réseau, le pirate et vous offre tout de suite un joli Game Over. Aussi, votre petit TOM possède une barre d’énergie et au-delà du simple fait qu’elle permet un score de rapidité en fin de partie (avec classements mondiaux), elle est aussi au centre de quelques défis qui vous sont proposés avec le minimum d’énergie possible. À chaque fois que vous êtes touché, vous perdez de l’énergie qui, épuisée, vous mène tout droit au Game Over. Votre but est alors d’en obtenir, en « frôlant » dangereusement les ennemis en portant un peu au devant et derrière de leur corps, sans quoi vous ne ferez pas long feu dans le système.
Reprenant clairement le concept de l’ancestral Taquin et du « jeu des tuyaux » (Pipeline en anglais) que l’on retrouve à tous les coins des réseaux sociaux de façon plutôt moche et sans intérêt ludique, A Virus Named Tom fait un mix de ces deux gameplays pour proposer quelque chose de très original. Il y a aussi un peu de Qix dans ce jeu, surtout en multi!
Du multijoueur pour la durée de vie…
Deux choix s’offrent à vous. Le premier est simple : le Deathmatch. Jouable jusqu’à quatre, ce mode de jeu permet aux joueurs de capturer des zones comme dans l’ancestral Qix en les entourant de leurs couleurs. Pour les « bloquer » et empêcher les joueurs adverses de vous voler vos zones, il faut néanmoins les lier à votre case d’énergie principale. Aussi, vous pouvez poser des mines qui, lors de l’explosion, lancent des projectiles dans tous les sens du niveau. Cela devient vite un capharnaüm sans nom et si le mode de jeu est évidemment très amusant, on ne peut que forcément sans lasser très vite. Mais c’est une belle course de capture qui nous est cependant proposée ici.
Le must du multijoueur reste pourtant le mode Coopération. Reprenant intégralement la trame scénaristique du mode solo, la Coopération propose néanmoins des niveaux totalement différents et pensés pour deux à quatres joueurs. L’entraide sera évidemment de mise et souvent forcée : une barre d’énergie séparant l’écran en deux forcera chaque joueur à s’occuper de sa propre zone, sans avoir aucun moyen d’interagir avec celle de son partenaire. Une riche idée qui fonctionne impeccablement et qui sent bon l’enervement entre camarades.
En clair, A Virus Named Tom est une excellente surprise. Il ne réinvente rien, mais utilise des principes de gameplay ayant déjà fait largement leurs preuves, tout cela dans un contexte visuel assez adorable. Un peu court malgré tout, le jeu se destine surtout à ceux qui pourront prolonger l’aventure en coopération grâce à un mode très réussi. On tient clairement la une petite perle pour nos méninges à la recherche de réflexions fortes. Si vous êtes du genre à adorer maudire des développeurs à cause d’un casse-tête un peu long à saisir, tout en appréciant une évolution logique de la difficulté au fil des niveaux, alors A Virus Named Tom est clairement pour vous !