Uniquement destiné aux PC, ce prologue à la grande série des jeux de rôles japonais YS s’est fait une jolie popularité sur Steam ces derniers temps. L’occasion pour nous de vous en parler avec bonheur…
Seiken Densetsu-like ?
Impossible de vous détailler l’univers de YS, existant depuis 1987 et paru dans une dizaine de jeux différents, sans vous spoiler le reste des épisodes. C’est pourquoi je vais vous faire découvrir l’univers d’YS : Origin sans jamais vous dire quel élément à des répercussions sur le futur de la saga. Ceux qui connaissent les épisodes suivants, se déroulant tout de même 700 ans après Origin, sauront les déceler de toute façon.
Ys : Origin raconte l’aventure de deux jeunes personnages : Unica Toba (une jeune fille qui tente de devenir chevalier) et Hugo Fact de la maison du même nom (un sorcier au grand potentiel), qui entrent dans une étrange et gigantesque tour pour sauver les déesses de leur monde, ayant disparu il y a peu de temps. Avec le reste de leurs amis combattants, chacun ayant leur spécialité, notre couple de héros s’aventurera scénaristiquement différemment pour proposer au joueur deux choix d’aventure distincts : ces deux épopées se rejoindront évidemment très souvent, surtout en cinématique, et les personnages se croiseront à chaque grand événement. Le premier intérêt de cette possibilité, au-delà d’étoffer un scénario qui parait très « simple » mais prend de belles proportions au fil de la partie, c’est de laisser le choix du personnage au joueur en sachant pertinemment que pour tout connaître d’Ys : Origin, il faudra le finir plusieurs fois. Surtout qu’un troisième « héros » caché est à débloquer en finissant au moins une fois le jeu.
Unica est clairement destinée aux joueurs moyens qui aiment se battre au corps à corps (mais du coup, se prendre aussi pas mal de coups). Hugo par contre est davantage orienté magie et donc, attaques à distance, avec de petits orbes placés au dessus de lui qui tirent des salves d’énergie, comme dans un shoot’em up pourrait-on dire. C’est très efficace, surement trop pour les habitués du genre. Oubliez le tour par tour et les habituelles lenteurs d’un jeu de rôle japonais : la série des YS se place directement dans la lignée des Zelda, des Seiken Densetsu et donc, de ces jeux très dynamiques voir souvent bourrin, sans manquer de stratégie pour autant, ou il s’agit d’enchainer les confrontations avec les ennemis, tout cela en temps réel et via un gameplay particulièrement nerveux.
Gameplay varié à débloquer !
Vous commencez avec une prise en main très fluide et extrêmement simpliste : vous sautez, vous tirez sur l’ennemi, rien de bien original. Au fur et à mesure de votre progression dans le jeu, vous débloquerez des capacités : un double saut par exemple, mais aussi la possibilité de courir, de vous accrocher aux parois glissantes, etc. Tout cela se fait assez simplement et de façon bien distillée, histoire de vous laisser découvrir le système d’évolution du personnage.
Chaque ennemi tué vous rapporte des points d’expérience. Une jauge d’XP se remplit au fur et à mesure des affrontements et, une fois remplie, vous passez un niveau et toutes vos statistiques sont augmentées. Jusque-là, rien de bien compliqué. Cependant, les ennemis lâchent aussi plusieurs petits cristaux de couleur violette lorsqu’ils sont battus : ceux-ci doivent être collectés impérativement. Ils servent à améliorer certaines capacités, objets de l’inventaire ou même à ajouter de nouvelles possibilités de jeu à votre personnage. Pour ce faire, il est alors possible de se rendre à n’importe lequel point de sauvegarde du jeu (une statue représentant une déesse) et d’aller dans le menu correspondant. Moyennant ces cristaux, la déesse vous accordera sa bénédiction et un bonus. Vous allez en devenir rapidement accro ! Ces bénédictions améliorent votre équipement, mais vous permettent aussi de récupérer davantage d’objets de soin et de récupération de magie sur les ennemis dont vous triomphez. Il est aussi possible d’y améliorer sa résistance aux effets négatifs, à améliorer la récupération de vie lorsque l’on récupérer une herbe de soin, etc. La plus belle et plus chère des récompenses est celle qui améliore considérablement votre vitesse de déplacement : stratégiquement, elle est plus qu’intéressante.
Un fruit, un chien et des magies
Une jauge de mana est aussi présente à l’écran. Celle-ci vous permet d’utiliser trois magies, à débloquer au fil de l’histoire, qui changent en fonction du personnage joué. Il y a trois couleurs : vert, jaune et rouge. Par exemple, pour Hugo Fact, la verte correspond à un bouclier sphérique défensif. La jaune permet de poser des bombes et la rouge, de s’entourer de halos enflammés. Ces trois magies peuvent aussi être « overboostée » en laissant appuyé le bouton qui permet habituellement de les lancer : le bouclier est plus grand, les bombes explosent sur une plus large zone et les halos enflammés sont plus gros et accompagnent deux gros lasers de feu qui foncent dans la direction que prend le joueur. Bref, vous vouliez de la tactique ? Vous allez en avoir.
La construction des niveaux est plus ou moins toujours identique. Vous commencez par une scène de dialogues entre personnages, puis décidez de continuer à explorer la tour. Vous tombez sur une salle proposant plusieurs couloirs, certains menant à des coffres où se trouve un meilleur équipement, des gemmes améliorant vos magies ou bien, à quelques rares fois, des cristaux d’évolution pour la déesse. À de rares moments, vous aurez tout de même le droit à un Roda Fruit : cette nourriture est très appréciée d’un ersatz de chien-loup pouvant être trouvé à certains endroits de la tour. Contre ce fruit, il vous donnera un objet toujours très utile et vous débloquant d’une situation souvent périlleuse. Plutôt bien cachés, ces fruits demandent au joueur de fouiller le moindre recoin des niveaux pour être trouvés : en même temps, c’est tout l’intérêt de ce jeu à mi-chemin entre un Secret of Mana et un Castlevania pour l’aspect « fouille, trésors & évolution du personnage ». Le raccourci est certes facile, mais au moins, les plus jeunes voient de quoi je parle. S’en suit alors la clé d’une porte, menant à un gigantesque Boss (souvent très terrifiant). Cela pendant environ 10 heures de jeu en étant rapide. C’est plutôt court pour un Action-RPG de ce genre, mais la rejouabilité est assez énorme avec le second personnage jouable et un troisième à débloquer, qui propose une trame parallèle largement différente.
Artistiquement, il a du charme…
Sorti en 2006, légèrement retouché depuis, Ys Origin n’est clairement pas incroyable de beauté. Son mélange de 2D et de 3D lui confère un univers visuel réellement surprenant à défaut d’être à la pointe de la technologie. Reste que du coup, en plus de proposer un character-design plutôt mignon et travaillé, Ys : Origin mélange plusieurs styles : de la Full 3D pour les Boss, des plans de caméra ambitieux, du film d’animation 2D pour les cinématiques, des artworks dessinés pour les moments de dialogues les plus forts… Tout cela est en plus servi par une OST d’exception, qui ne possède pas beaucoup de titres différents, mais qui se révèle réellement sublime. Le thème chanté est digne des introductions d’un Atelier Iris ou d’un Mana Khemia, pour les connaisseurs. On revient au style des purs J-RPG des années 2000 avec une aura visuelle et musicale du plus bel effet.
En clair, malgré ses légers défauts visuels et sa petite durée de vie si on ne décide de jouer qu’avec un seul personnage (grossière erreur !), Ys : Origin est une belle bouffée d’air frais dans ce monde actuel des RPG un peu trop enthousiastes à l’idée de faire pétarader tout ce qui bouge à défaut de nous raconter une belle histoire, passionnante et adulte. De plus, il est une belle entrée en matière pour tous ceux désireux de se plonger dans l’univers d’YS, très inspiré de notre Bretagne française (comme le montre la vidéo d’introduction, narrée par une Japonaise parlant un français avec un accent particulièrement savoureux), qui vous réserve de bien plus belles épopées encore dans les jeux qui suivent ces origines de très bonne facture.
Je test actuellement Ys Origin et.. c’est fou à dire, mais les jeux liant 2D/3D ont toujours un gameplay sympathique et sont visuellement plus agréable que certains jeux dernier cri ! Octopath Traveller, Ys Origin, Ragnarok Online.. tous des bons jeux ! Ce format devrait être bien plus exploité.
Concernant Ys Origin, c’est vrai que l’histoire est basique, les dialogues sont parfois un peu bizarre (mauvaise traduction ? Je ne sais pas). Mais en soit, le gameplay en combat est excellent. Je regrette qu’il n’y ait pas d’engame « tour infini », adorant les roguelites, mais après tout, ce n’est pas l’objectif du jeu.
Je recommande si vous aimez des combats ou il faut réfléchir. C’est un jeu difficile (en difficulté max). Si vous aimez ça, foncez.