Si le label rouge est un gage de qualité, South Park quant à lui est un signe de jeu bancal. Après un départ assez mal reçu via un Doom-like assez moyen sur PS1 (oui je dis Doom-like et pas FPS, c’est à ça qu’on reconnaît les vrais rétrogamers), suivi d’un ersatz de Mariokart qui n’aura comme innovation que l’emploi du Super Sadam, arme destinée à brouiller l’écran des adversaires à grands coups de portraits du dictateur gay de la série, la licence refit surface avec un tower défense sur XBLA, rien de bien folichon donc jusqu’à l’annonce de Tenorman’s revenge qui redonna espoir aux plus grands fans de la série avec son trailer aguicheur.
Les mecs j’ai des poils pubiens !
Tout fan qui se respecte sait qui est Tenorman, pour les moins experts en résumé Cartman (le petit gros ) est persuadé d’être un ado parce qu’il a des poils pubiens qu’il a achetés à Scott Tenorman… Après avoir encaissé les railleries de ses camarades, Cartman se rend donc chez Tenorman pour se faire rembourser, s’enchaine une escalade de violence qui finira par la dégustation en chili de ses propres parents par ce sale roux de Scott.
Vous l’avez compris cet épisode est un des plus violents/drôle/choquant de la série et Scott est devenu une entité, ajoutez à cela le fait qu’il soit roux et par conséquent n’ai pas d’âme (dans un autre épisode Eric Cartman crée une secte anti-roux) et vous voilà avec l’ennemi idéal. À mon grand désespoir le scénario du jeu est bien moins osé : Scott a volé le disque dur de votre xbox360 et vous devez le poursuivre à travers le temps pour récupérer vos précieuses sauvegardes, un scénario qu’on aurait presque pu rencontrer dans Dora l’exploratrice sur V-smile…
Et ici des lapoissons, croisement entre des lapins et des poissons…
Après avoir exploré le monde des FPS, de la course et du tower defense c’est au tour du jeu de plateforme 2D de s’y coller. Les grandes lignes du genre sont respectées, on peut ramasser des armes, collecter des ersatz de pièces, faire de l’exploration ou simplement traverser le niveau, etc. Chaque personnage possède une capacité propre qu’il faudra utiliser pour avancer lors de certains passages, forçant ainsi le joueur à alterner entre les protagonistes.
Les ennemis principaux ne sont autres qu’une armée de robots roux tueurs fabriqués par Scott Tenorman bien entendu, mais que les fans se rassurent vous trouverez aussi des animaux à quatre culs. En plus des capacités spéciales de vos personnages ceux-ci pourront se transformer pour un temps limité en superhéros, une technique qui permettra aux adeptes de contrôler the Coon et son charisme légendaire. Mais si ces 2 idées semblent intéressantes sur le papier on ne peut pas en dire autant de leur application, car si Scott Tenorman a volé le disque dur de Cartman, il a peut-être aussi volé les plans du level designer… Les niveaux sont beaucoup trop longs, leur architecture est des plus fouillis et on ne sait pas trop dans quelle direction aller ni même ce que l’on doit faire, de quoi se lasser assez vite.
Oh mon Dieu , ils ont tué Kenny !
Coté technique pas de temps de chargement, ni de ralentissements, on croirait jouer a un jeu Super Nintendo. Le jeu se prend en main facilement, chaque personnage ayant la même physique on passe facilement du gros cul de Cartman à l’anorak de Kenny sans varier de pesanteur (ce qui en soit est à la fois un avantage et un défaut, chacun voit midi à quatorze heures comme on dit. Comment ça, on ne dit pas ça?).
Seul bémol sur le scrolling de l’écran qui me file personnellement la gerbe après environ une heure de jeu, j’aurai certainement moins de chances de repeindre mes chaussures après 8 litres de bière qu’après 2 heures de jeu. Les musiques passent très bien en fond sonore malgré des niveaux trop longs. Les différentes interventions des personnages sont doublées en VO, ce qui est plutôt classe lorsqu’on est fan de la série.
Mr Hankey, caca Noël…
Alors au final ce nouveau jeu South Park vient-il enrayer la malédiction des mauvais titres ? Pas tellement, mais il y a du mieux. En soi la base du jeu est assez sympa avec des idées rigolotes comme l’utilisation des alter ego héroïques, mais le tout est gâché par un level design réellement décevant et un manque d’indications.
Si plusieurs références à la série sont à noter, l’esprit général est un peu trop standard et on ne sent pas la petite touche qui fait son charme à South Park, à conseiller seulement aux inconditionnels du dessin animé ou à ceux qui recherchent un petit jeu sympa sans grande prétention… Et nique ton oncle !