Les développeurs de la saga des Divinity nous reviennent avec un épisode annexe, totalement original, au gameplay nouveau et aux idées intéressantes. Qui a dit que cela n’existait plus, de nos jours ?
Ce qui prime dans Dragon Commander, dès le lancement de la séquence de démonstration joué par son producteur, c’est l’histoire.Scénaristiquement très poussé, Dragon Commander nous place dans un monde aux nombreuses races et clans qui se sont réunis face à l’adversité. Cela se déroule plus de milles ans avant Divinity : après une bataille entre un prince et une prétresse, capables de se transformer en dragon. Tout se joue autour des dragons, gigantesques, majestueux, dangereux, respectés par tous et utilisés parfois à des fins guerrières. Justement : vous êtes aussi un dragon, un élu capable de se transformer en ce féroce allié et vous forcez le respect auprès de toutes les communautés. Cette capacité vous permet d’être écouté, vos choix sont alors primordiaux dans l’aspect diplomatie du jeu.
En dehors des batailles dont nous parlerons plus tard, il y a surtout beaucoup de conversations dans votre « QG » : vous en apprenez un peu plus sur les événements, sur votre monde, mais aussi et surtout sur les décisions à prendre rapidement. Dans une salle du conseil, chaque race du jeu est représentée par un ambassadeur : ensemble, ils discutent d’un choix crucial à faire et qui ne fait pas l’unanimité. Vient alors le moment fatidique ou ils vous demandent ce que vous en pensez, bien décidés à vous suivre quelle que soit votre idée sur la question. Vous aurez trois choix : suivre la majorité, approuver la solution la moins appréciée ou tout simplement, les laisser choisir d’eux-mêmes. Il est possible de leur laisser leur libre arbitre et cela, c’est particulièrement intéressant. Un peu comme si on décidait d’être « moins » important et de se décharger de certaines responsabilités morales.
Avant la bataille, vous devez choisir vos cinq cartes « bonus » vous octroyant quelques possibilités de jeu affinées et améliorées. Une fois sur le terrain, c’est l’heure de découvrir le sympathique moteur graphique. Dans les cieux, vous combattes vaisseaux contre vaisseaux pour un territoire, comme à la bonne vieille époque des jeux « historiques ». Vous lancez vos forces contre un territoire sur une carte stratégique, sans aucune linéarité forcée par le jeu. Tout se joue en temps réel (au contraire de la phase de plateau/gestion qui sera forcément au tour/tour en multijoueur) et pour ceux qui n’aiment que la partie « diplomatie », il est possible de générer automatiquement la fin de la bataille. Néanmoins, il serait vraiment dommage de passer par là puisque vous rateriez le coeur du jeu, la possibilité de contrôler… un dragon.
Rappelons que c’est en temps réel : vous contrôlez un dragon, à la troisième personne, au coeur de votre bataille stratégique, pour renverser méchamment la tendance. Le jeu se transforme alors en shoot’em up nerveux, vous êtes libre de faire ce que vous voulez pourvu que ce soit au service de votre flotte. On passe alors d’un simple jeu de gestion/stratégie plutôt sympathique et à l’univers original (les différentes races ont vraiment de l’allure) à une petite pépite qui n’attend qu’une chose : qu’on la polisse bien et qu’on s’en serve intelligemment. La présentation qui m’a été proposée m’a franchement émerveillé, car elle touchait ma fibre du joueur nostalgique des jeux de stratégie ni trop complexes, ni trop simplistes. Ceux qui nous permettaient d’étendre notre territoire à force de batailles. Reste à savoir si le concept du dragon, forcement génial sur le papier et même dans cette petite présentation, saura rester intéressant sur la longueur. On nous parle déjà d’un temps limité en bataille et d’une mort assez contraignante, puisque forçant à attendre un bon laps de temps avant de revenir à l’attaque, tout cela pour ne pas perdre de vue la stratégie et les ordres à donner à ses unités. Franchement ? Vivement.