Arma2, DayZ, tout cela vous dit quelque chose ? Ces jeux ont un point commun, leur développeur : Bohemia Interactive Studio. Cette fois ils quittent les mondes réalistes pour proposer quelque chose de bien plus futuriste et original, tiré de l’oeuvre de l’écrivain de science-fiction John Varley…
On ne quitte pas la simulation pour autant !
Chez Bohemia on est un peu habitué des jeux complexes et demandant de nombreuses heures pour être appréhendés avec succès. Carrier Command : Gaea Mission est de ceux-là ? Absolument. Tout commence avec les membres de l’UEC, une force militaire terrestre, obligés de fuir notre belle planète bleue suite à l’invasion Alien à laquelle ils sont quelques-uns des rares survivants. Tout commence avec un FPS absolument abominable sur une nouvelle planète nommée Taurus : réticule trop rapide, retournements ratés, ennemis sans aucune intelligence artificielle potable, des couloirs, des interrupteurs… Et énormément de bugs. Par exemple, vos personnages peuvent mourir pendant une cinématique, vous obligeant à recommencer au dernier checkpoint évidemment bien éloigné. Vous pouvez certes sauvegarder quand vous le voulez, mais avouez que sincèrement, un tel bug, ce n’est pas bien sérieux…
Les premières minutes sont à mourir de rire et font très peur pour la suite. Heureusement, notre équipe de chanceux découvre un porte-avions abandonné et se permet d’en prendre possession pour aller à la rencontre d’iles à capturer. Chaque île et un niveau différent à découvrir, avec un environnement unique et des surfaces plus ou moins habitables. Au fil du jeu, vous obtenez des unités arrimées à votre porte-avions : des véhicules tout-terrains mitrailleurs, des avions de chasse futuristes permettant de straffer et de bouger dans tous les sens… Niveau inventivité des unités, on en a pour notre argent. Vous devrez cependant en prendre grand soin car une fois détruites, elles ne se régénèrent jamais. Il vous faudra alors fouiller les iles de fond en comble pour espérer en découvrir d’autres en ajout ou en remplacement.
Lenteur réelle, tout comme l’ennui
Qui dit simulation, dit réalisme. Carrier Command propose une véritable plongée dans la peau d’un dirigeant d’une véritable petite armée. Vous devez donner des ordres à vos unités sur une grande carte stratégique, leur dire où se rendre, quoi faire et prendre possession des véhicules lorsque ceux-ci utilisent des chemins totalement tarabiscotés ou qu’ils se sont coincés entre deux rochers. Pour les affrontements, c’est la même chose : aucun sens des priorités, beaucoup de bruit pour rien, les bugs sont vraiment légion. Prenez-en le contrôle pour plus de facilité.
À chaque île c’est plus ou moins la même rengaine : on débarque, on fait un peu le tour du propriétaire jusqu’à trouver le centre de commande qui vous permettra de prendre possession de toutes les installations et unités de l’île. Pour cela il faudra faire des allez-retours, désactiver des engins, pirater des bâtiments, détruire des forces ennemies. Au fur et à mesure de la progression dans le jeu, très longue en mode Solo (et sans grand intérêt en escarmouche), vous découvrirez davantage d’unités, mais pourrez surtout les améliorer, leur construire de l’armement, réparer votre porte-avions, affronter de bien plus costauds ennemis, collecter des ressources diverses et au final gérer bien plus qu’une escouade de deux tanks et trois avions de combat. Seulement voilà, c’est répétitif à outrance.
Tout se répète, mais surtout, tout est d’une nonchalance à peine camouflée. Les allers et retours au porte-avions, obligatoires, ne bénéficient d’aucune option d’accélération rapide et seront donc à visionner tout du long. Préparez un petit bouquin, votre tablette ou une quelconque distraction pendant ces longs trajets ou il ne se passera absolument rien… Si ce n’est peut-être quelques bugs vous sortant de votre ennui. Franchement dommage.
Et pourtant…
Carrier Command : Gaea Mission est un jeu raté, mais on est tenté de rajouter un simple « pour le moment ». Car sur le fond, il est absolument réussi. Il propose un jeu de gestion mêlé de simulation qui serait très convaincant s’il n’avait pas tous ces bugs. Avec des mises à jour constantes, comme Bohemia y est habitué, le jeu pourrait rapidement devenir une merveille de simu accessibles à tous et proposant un univers vraiment original et moins « guerrier moderne » que les autres titres du développeur. Bien sûr, cela ne vaut que pour les versions PC. On voit mal les versions consoles bénéficier de patchs de plusieurs giga-octets dans les mois à venir.
Le jeu de Bohemia Interactive n’est donc clairement pas à oublier et propose des idées réellement bonnes pour d’autres jeux du genre. On espère sincèrement qu’elles seront reprises dans les autres titres de la maison et surtout, que ce jeu aura le droit à une suite beaucoup moins buggé (ce ne sera pas bien dur), mieux terminée et bénéficiant moins d’un effet somnifère cassant méchamment le rythme des parties. En soi, jouer sur une carte stratégique avec un onglet faisant apparaître le correct moteur 3D du jeu (hors personnages, risibles) en un petit encart bien classe dédié à une unité en particulier, pendant que vous gérez vos ressources et construisez de nouvelles mitraillettes pour vos futures armes de guerre, c’est on ne peut plus passionnant. Malheureusement, Carrier Command est vendu sans finition, trop brut pour être facile d’accès, jamais réellement convaincant. Il poste juste les bases d’un jeu futur bien meilleur et peaufiné qu’on a réellement hâte de découvrir !