Premier jeu de Mi-Clos Studio, très attendu depuis ses premières images et bien content d’être distribué par un Bulkypix prolifique, Space Disorder passe enfin par la case Critique…
Jetpack prêt ?
Noah est un astronaute à la mission particulièrement longue et complexe : il doit visiter une multitude d’environnements envahis par des robots, ayant par ailleurs capturé la plupart des races aliens de la galaxie. Se construisant comme n’importe quel jeu iOS actuel, à base de plusieurs niveaux numérotés possédant chacun trois étoiles à débloquer, Space Disorder compile la plupart des meilleures idées apparues sur iDevices et propose une expérience particulièrement unique et bien pensée pour ce support sortant toujours du lot.
Loin d’être un « apéritif « , une petite distraction, du « snack-gaming », Space Disorder en a pourtant la construction : un niveau est composé de plusieurs zones générées totalement aléatoirement. Vous devez les traverser toutes sans encombre pour réussir à valider ce niveau et avancer dans le jeu. Sur un plan entièrement en 2D, Noah peut se déplacer dans tous les sens via son jetpack. Il suffit d’élancer votre doigt dans une direction pour que le petit spationaute décolle : laisser poser son doigt sur l’écran laisse le jetpack allumé et vous permet d’éviter de retomber au sol. Par ailleurs, il est possible de marcher de façon plus traditionnelle en glissant le doigt plus lentement sur l’écran.
Level-design d’exception !
Les niveaux sont évidemment piégés à de nombreuses reprises : quand ce ne sont pas des robots qui tentent de vous mettre à terre, ce sont les faisceaux lasers qui vous bloquent le chemin. Vous pouvez les échanger de couleurs, vous bloquant/débloquant de nouveaux passages. Enfin, les niveaux sont aussi remplis de pièces d’or qui vous permettront d’acheter quelques objets bien utiles… Des grenades (pour faire exploser les quelques murs bloquant des passages blindés de récompenses), mais aussi des orbes de gravité. Celles-ci vous permettent, comme leur nom l’indique, d’inverser la gravité du niveau et de marcher au plafond du niveau. C’est là qu’apparait la grande qualité de Space Disorder : son level-design.
On le traverse rapidement avec facilité, on en découvre des secrets à chaque fois qu’on prend le temps d’en chercher et surtout, les niveaux changent magnifiquement d’un simple orbe de gravité. Beaucoup de choses non accessibles le deviennent plus facilement et ce, sans qu’on y pense forcement en premier lieu. L’orbe de gravité est un objet très utile, qu’on ne prendra jamais le temps d’utiliser en début de jeu mais qui rapidement, deviendra une ressource obligatoire pour tous ceux qui aiment fouiller chaque recoin du jeu et « renverser » la tendance.
Aliens à collectionner…
Autre achat possible dans ce plateformer de qualité : les clés. Celles-ci vous permettent d’ouvrir certaines cages que vous trouverez dans le jeu. Elles renferment chacune un extraterrestre différent, faisant toujours référence à un univers connu ! Du coup, on tombe vite amoureux de cette possibilité de découverte et cela nous force à recommencer de nombreuses fois les niveaux déjà terminés. Cela force aussi à posséder des pièces et donc, à les dépenser dans la boutique. On touche alors au premier bémol : dans sa version Freemium, Space Disorder ne se suffit pas forcément à lui-même. Certes, vous pouvez finir le jeu, mais vous n’en profiterez vraiment qu’en boostant quelque peu vos ressources afin de débloquer des clés et quelques améliorations.
Surtout que du point de vue des améliorations du personnage, hors costumes à débloquer, il faut toujours acheter certains points bien rares à débloquer seulement via les « missions » à valider au fil de la partie. Ces missions sont données par les aliens collectionnés, du moment qu’on en prend soin (en leur offrant des cadeaux achetés ou trouvés dans les niveaux). Jusqu’à trois missions peuvent être activées simultanément. Tout cela est très lent et tout débloquer sans lâcher un peu d’argent demandera énormément de temps.
Le Freemium, pour ou contre ?
La question est très ennuyante. D’un coté, le joueur peut s’énerver lorsqu’il découvre que son jeu, gratuit, est finalement payant (0,79 € minimum). Mais il faut bien comprendre que survivre sur l’AppStore sans être gratuit à l’entrée devient de plus en plus difficile. De plus, le jeu ne se moque clairement pas du joueur : il ne lui facilite pas trop la tâche, lui permet de se booster quelque peu pour progresser avec envie, sans pour autant tout lui débloquer d’un clic. En tout, pour un minimum de découverte et sans trop se forcer, Space Disorder ne dépassera pas les 5 € d’achats. Ceux qui ont moins le temps mais qui tomberont accros au jeu dépenseront sans doute plus. Rappelez-vous : tout cela va aux créateurs, il n’y a pas de magouille derrière, jugez donc cette idée économique avec une bonne et juste vision du milieu.
Surtout que Space Disorder est particulièrement magnifique visuellement. Très coloré, à l’univers spatial très référencé, le jeu de Mi-Clos prouve qu’avec une bonne petite équipe de créatifs éparpillés dans le monde entier, on peut aboutir à un univers entier, bien conçu et qu’on espère franchement revoir dans un futur jeu. Space Disorder n’a finalement que deux défauts plus ou moins importants : les contrôles sont sympathiques, mais peu précis (en même temps, on a largement l’habitude avec les jeux tactiles), mais surtout, les niveaux aussi bien conçus soient-ils se répetent forcément au bout d’un moment. À côté de cela, vous aurez surtout un jeu tactile complet, réussi, passionnant à découvrir et au level-design de grande qualité. Voici un titre qui mériterait de percer dans les classements… En attendant une version Android !