Depuis 1994, XCOM est une saga de jeux très noire, mais aussi particulièrement appréciée des amateurs de petits hommes gris et de stratégie. Son retour était inespéré et le voir sous le giron de Firaxis (Civilization) augurait du meilleur…
Remake caché pour un nouveau public
Créée en 1994 par Mythos Games et MicroProse, la série des XCOM a eu le droit à plusieurs jeux très variés sur nos PC et quelquefois sur PlayStation ou 3DO. Cependant depuis 2001, la série est clairement retombée dans l’oubli. Les nouvelles consoles n’avaient jamais eu le droit à un XCOM, la faute à un style stratégique clairement plus à la mode et à une course à la technologie qui ne va clairement pas avec le style du jeu original. Tout cela, c’était pourtant sans compter sur la « fin de vie » des consoles actuelles, qui ont donné envie aux éditeurs de sortir quelques licences des cartons pour enfin nous proposer de bons jeux faisant autre chose que proposer de belles images creuses. Alors qu’un FPS de 2KMarin dans le monde de XCOM est encore en pleine gestation compliquée, par ailleurs récemment annoncé comme transformé en jeu à la troisième personne, 2K a la bonne idée de relancer en parallèle la franchise avec intelligence : en revenant aux bases.
Vrai/Faux remake d’UFO : Enemy Unknown, le premier épisode de la franchise, ce XCOM sorti sur consoles et PC vous propose le premier scénario sans complications. En 2015, des extraterrestres débarquent sur Terre et se lancent dans une invasion à grande échelle. Les pays du monde entier se mettent alors à financer un projet XCOM, ou l’élite militaire et scientifique est réunie pour faire face à cette armada à la puissance colossale. En tant que joueur, nous sommes le chef de cette unité XCOM et il faudra alors tout gérer : de la base aux recherches, de l’équipement aux missions sur le terrain.
De la gestion à l’ancienne !
On commence avec cette base gigantesque à gérer, en tant que chef des opérations. Il faut d’abord recruter des soldats, mais aussi tenter de leur proposer un équipement de meilleure qualité. C’est pour cela que deux poles bien distincts sont disponibles : l’ingénierie et la science. Qu’ils soit scientifiques ou ingénieurs, les civils qui travailleront pour vous seront une ressource à part entière qu’il va falloir apprendre à gérer et à collecter en tant que récompenses au fil des missions réussies. Plus vous avez d’employés, plus vous aurez de possibilités de recherche en technologie et de bâtiments à créer.
Le jeu se joue entièrement au tour par tour. Vous choisissez votre recherche en cours, la création de bâtiment ou d’équipement, ou encore toute autre option particulière proposée, puis vous revenez à votre centre de commandement pour lancer l’horloge. Les jours défilent alors jusqu’à ce qu’une importante création soit terminée ou bien lors d’évènements aléatoires et/ou scénaristiques. Souvent, vous aurez le choix de défendre (ou non) une zone sur trois proposées : si vous réussissez votre mission, en phase de combat, vous diminuerez le taux de menace de la zone pacifiée. Les deux autres, en contrepartie, augmenteront un peu. Lorsqu’un pays du monde voit son taux de menace trop élevé, il a tendance à se révolter puis quelques jours après à quitter XCOM. Cela vous fera toujours moins d’argent mensuel, mais surtout, une zone de guerre que vous « offrez » à votre ennemi.
Point de vue bâtiments, la base XCOM est souterraine. Cela entraine l’obligation pour le joueur de creuser dans le sol et d’y installer un ascenseur desservant chaque étage. Ensuite, chaque emplacement peut accueillir un bâtiment spécifique. Certains sont uniques et permettent des recherches particulières, d’autres sont à aligner pour une meilleure efficacité de la base. On pense par exemple aux centrales d’énergie, forcément bienvenues, mais aussi aux bâtiments chargés de gérer les satellites que vous pouvez envoyer au dessus de pays phares. Chaque pays surveillé grâce à l’un de vos satellites vous offrira de l’argent par mois, ainsi qu’un bonus en ingénieurs et/ou scientifique. Enfin, cela vous permet de mieux prévoir les attaques aliens et principalement, l’arrivée d’OVNI dans la zone.
Si un OVNI est détecté par votre base, vous entrez tout de suite en alerte. Pourvu que vous ayez bien géré vos avions intercepteurs dans chaque pays où vous possédez un satellite, vous pourrez alors aller à la rencontre de votre adversaire et tenter de le descendre. Si vous réussissez cela, dans un minijeu très souvent automatique et rapide d’exécution, alors vous pourrez faire atterrir vos hommes pour fouiller la zone du crash, en apprendre davantage sur vos ennemis et collecter quelques ressources particulièrement rares (comme des tableaux de bord et autres interfaces aliens de qualité). Attention cependant : si vous abimez de trop le bâtiment, vous n’en collecterez que des morceaux inutilisables que vous ne pourrez que vendre au marché « gris » (les développeurs peuvent être fiers de leur blague) contre un peu d’argent bénéfique à votre évolution.
Du combat intelligent et passionnant
Reprenant exactement les idées au tour par tour de l’époque, les combats de XCOM : Enemy Unknown sont très stratégiques et tactiques, mais pourtant complètement accessible à tous les joueurs. Certes, il ne va pas falloir foncer dans le tas : on est plutôt enclin à se cacher derrière des objets histoire de bien se couvrir, ne pas « sprinter » en bouffant ses deux actions de jeu par tour ou bien, au contraire, prendre rapidement des positions lointaines pour camper ensuite. Tout doit être réfléchi et cela tombe bien, vous avez le temps.
Chaque soldat joue (ils sont quatre en début de jeu, puis rapidement cinq ou six si vous les améliorez bien moyennant un peu d’argent), puis c’est au tour des aliens. Si vous ne les avez pas repérés sur la carte, vous ne voyez pas leurs déplacements. Il va donc bien falloir qu’un des deux camps se fasse remarquer à un moment. Quand c’est le cas, une « jolie » vidéo vous présente vos aliens à affronter : il y a plusieurs types d’aliens sur le terrain, que vous découvrirez au fil du temps et qui ont toute leur importance scientifique et technologique.
Vous en ferez quelques dissections, apprendrez davantage de choses sur leur métabolisme puis rapidement, votre experte en science viendra vous casser les pieds (c’est clairement le cas) pour que vous en rapportiez des vivants. Pour cela, il faudra créer un objet spécifique vous permettant de paralyser les ennemis déjà amochés en les approchant d’assez près. Et voici comment les développeurs vous proposent une mission secondaire à tenter sur le terrain, vous rapportant de surcroit énormément d’informations et de nouvelles possibilités de recherche.
Tout cela vous permet d’améliorer au mieux l’équipement de vos soldats qui, au fil des missions, augmenteront de niveau et de rang. Chaque rang vous permettra de choisir entre deux aptitudes améliorant les bonus sur le terrain ou les faisant bénéficier d’actions originales et supplémentaires : deux tirs pour le prix d’un, la possibilité de viser la tête pour maximiser les dégâts… Ajoutez à cela les stratégies « de base » : la « veille » vous permettant d’attaquer un ennemi qui se déplace dans le champ de vision de votre soldat lors de sa phase de jeu, ou bien encore les actions spécifiques à chaque classe disponible (sniper, soldat, etc). Bref, point de vue « actions », c’est diversifié et très bien amené. Comme tout le reste du jeu, en fait.
Les petits hommes gris ont du talent !
Difficile de dire tout ce qui est bon dans ce XCOM qu’on croirait tout droit venu des années 90, ces années si passionnantes à découvrir avec des genres de jeux très différents et de la stratégie/tactique à ne plus savoir qu’en faire. Du coup, parlons des défauts ? Ils ne sont pas nombreux .
Visuellement tout d’abord, les phases d’actions et les vidéos ne sont pas franchement au niveau actuel. Néanmoins, tout cela est contrebalancé par un design d’exception, avec des aliens certes déjà connus par les amateurs de la franchise, mais bien revisités et joliment animés. S’en suite un autre problème : les caméras automatiques lors des actions, qui ont tendance à faire tout et n’importe quoi par moments.
Reste que dans son interface, le jeu est d’une fluidité exemplaire. Musicalement, on a aussi une belle ambiance certes peu enclin à rester dans les mémoires, mais qui donne le ton sur l’ambiance glauque et désemparée de la situation. Aussi, plusieurs modes de difficulté sont au rendez-vous avec un mode Classique fidèle au niveau des jeux précédents. Un principe « d’homme de fer » est aussi proposé, empêchant le joueur de sauvegarder sa partie lui-même et l’obligeant donc à faire des choix cruciaux et à les assumer sans jamais pouvoir corriger son tir avec un chargement rapide. Une très bonne idée !
Que dire alors, si ce n’est que Firaxis a fait avec XCOM ce qu’ils ont déjà fait avec Civilization ? Un jeu chronophage, passionnant, très ample et jamais identique d’une partie à l’autre. Mieux encore : il n’est pas toujours sombre, se déroule quelquefois en plein jour pour faire mentir les détracteurs de l’aspect métallique/nocturne de ce genre d’ambiances. Il fait partie de ces jeux qui vous volent des nuits entières sans que vous ne vous en rendiez compte. Surtout, il n’est pas simple, oblige le joueur à apprendre de ses erreurs, propose un tutorial très réussi sans jamais tenir le joueur par la main. Bref, un jeu à l’ancienne dans une technique d’aujourd’hui : une grande réussite !
Ce jeu est génial, ça va faire une semaine qu’on en parle non-stop au boulot. xD Productivité : -1000
Raaa, le jeu que j’attendais cette année. J’ai enfin réussi à l’acquérir, après avoir fait chou blanc dans 2 Micromania et un Auchan. Les mecs de Micromania m’ont dit que la maison mère les approvisionnait pas car le jeu n’était pas assez demandé. J’espère qu’il cartonnera quand même autant que possible.
Par contre je suis étonné de voir le prix conseillé sur PC à 40€, alors que même sur Steam en démat’ il est à 49 il me semble.
Disons que sur Amazon ça vaut souvent le coup 😉
Sinon, sur Steam, il est tout de même dans les meilleures ventes. Ça rassure…