Sorti discrètement sur Steam au début du mois de septembre, ce jeu réalisé quasiment par un seul homme a tout de même réussi à rallier à lui la critique qui en a fait les éloges. Mais après m’y être longuement essayé, je n’ai pas été convaincu, pire je ne comprends pas pourquoi on en a fait tout un foin.
Intrusion mentale
L’œuvre d’Aleksey Abramenko qu’est Intrusion 2 a su attirer les regards grâce aux inspirations qu’il prit pour développer le jeu. Contra et Metal Slug sont certainement les titres qui vous viendront en tête lorsque pour la première fois vous lancerez ce Beat’em all. La direction artistique est clairement réussie, tout est là pour nous replonger dans une ambiance arcade et résolument proche de Metal Slug. Les sprites sont bien dessinés et les décors agréables. À ce niveau-là seules les musiques viendront jouer les troubles fêtes, répétitives et lourdes, elles vous donneront envie de les couper aussi vite qu’elles arrivent.
Vu de côté votre personnage est condamné à courir vers la droite pour défourailler tout ce qui se présente sur son passage. Nous ne connaîtrons jamais ses motivations pour la destruction, mais il sera aidé d’un arsenal conséquent, du simple pistolet aux rayons laser destructeurs en passant par les mitrailleuses. Vous pourrez aussi de temps à autre chevaucher des loups ou bien prendre le contrôle d’armure qui en temps normal vous attaque. L’action est riche et variée, il est clairement dommage que le titre soit sabordé par une maniabilité aux limites de l’indécence.
Quand la physique est bonne… bonne, bonne, bonne
J’ai été à plusieurs reprises aux limites du suicide durant ce test, en cause la maniabilité, le personnage obéit extrêmement mal aux ordres qu’on lui donne. Il répondra avec un certain temps de retard, mais en plus se permettra de ne pas répondre à vos demandes incessantes de sauter lorsque vous êtes trop près d’un objet ou d’un mur. Cela se traduira immanquablement par des morts répétés aux endroits les plus délicats au hasard les bosses.
Cette maniabilité particulière est induite directement par l’animation du jeu, qui est de type ragdoll (poupée de chiffon). Dans certains titres comme Little Big Planet, elle est parfaite, ici on se retrouve régulièrement à devoir se battre contre elle tant c’est mou et nous amène régulièrement à en être la victime. On n’a pas le contrôle à 100% de ce que l’on fait, l’inertie des mouvements nous oblige à prévoir ce que va faire l’ennemi, mais dans un titre qui se veut nerveux et imprévisible c’est la mort qui vous attend.
Die, retry, die, retry…
Heureusement pour nous que les vies sont infinies et qu’à chaque mort nous recommençons au dernier check point. Par contre, ils seront très mal placés dans les niveaux, il arrive que ces check points salutaires soient placés extrêmement loin les uns des autres et a d’autres endroits extrêmement proches. C’est assez déconcertant d’autant qu’à certains moments c’est plus de la moitié du niveau que vous devrez refaire et ils sont longs. Le level design des niveaux sans relever du génie, est pourtant agréable et doté d’éléments destructibles et/ou déplaçables, vous pourrez vous aider de ceux-ci pour vous abriter ou mourir.
Les boss seront aussi une des parties les plus dures du jeu, toujours la faute à la maniabilité, mais aussi aux schémas de jeu qui les anime. Dans d’autres circonstances, je vous aurais dit qu’ils sont réussis et qu’il est agréable de chercher leurs points faibles, que l’on soit clair, ils sont inspirés. C’est vraiment dommage qu’un jeu pétri de bonne intention soit au final torpillé par une jouabilité douteuse. J’attends de pied ferme les prochaines productions de l’auteur, car au final il ne manquait pas grand-chose à ce titre, mais c’était l’indispensable.
Pour t’avoir vu un peu jouer, le pire reste pour moi la physique des décors qui rendrait celle d’Angry Birds admirable. La gravité ne semble pas terreste, et les éléments collents les uns au autres, parfois pour flotter dans le vide aha.
C’est point faux, la gravité est aussi fantaisiste 😀