Quand on est un petit sucre et qu’on ose s’attaquer à la tyrannie de Mr Lemon, forcément, on doit lutter pour ne pas fondre devant les attaques trempées de son ennemi. Mais le joueur, lui, doit-il forcément se mouiller ?
Empêchez-le de se dissoudre !
Mr.Lemon est au haut de l’écran, Sugar Kid est en bas. Le centre est alors un grand terrain de jeu ou s’affrontent plusieurs liquides qui ne doivent absolument pas toucher notre héros. La difficulté est surtout due au fait que le joueur ne contrôle pas directement le personnage, qui bouge de gauche à droite de façon très rythmée. Le but est surtout de construire, au tactile, des murs permettant de faire couler le liquide dans la direction voulue, tout en sachant que ces murs perdent de leur solidité et cassent au bout d’un certain temps (en fonction de la masse de liquide qu’ils supportent).
D’un clic sur le héros, celui-ci reste immobile pendant deux/trois secondes salvatrices. Des objets tombent aussi de l’écran, comme un parapluie (protégeant Sugar Kid pendant un certain laps de temps), un bloc de ciment (solidifiant bien plus sérieusement les murs que vous créez) ou encore un bouchon (bloquant l’un des tuyaux aspergeant le niveau de liquide). Mais la grosse originalité de Sugar Kid est surtout dans son concept, la Survie au sens propre, qui vous demande surtout de ne pas vous énerver et de rester patient devant votre écran.
Car excepté dans certains modes de jeu ou il faudra libérer Sugar Kid d’une bulle (en la remplissant du bon liquide, tout comme c’est le cas pour les étoiles bonus qui apparaissent dans chaque niveau) ou lorsque l’on vous demande de faire tomber l’écoulement ennemi dans la bonne direction (vous faisant gagner dès que vous avez remplie la jauge, comme pour un réservoir), le reste du jeu s’oriente réellement vers la survie simple et stressante. Ajoutez à cela un mode « Survival », sans limite de temps, pour comparer vos scores à celui de vos amis.
Sur un air de Gloria Gaynor…
Votre héros passe de gauche à droite, prend forcément un peu de liquide dans la face, se dissout peu à peu et malheureusement, avance de moins en moins vite au fil de sa dissolution. Il faut alors survivre pendant de longues secondes, voir minutes, en tentant de ne pas rester les yeux rivés sur la mèche indicatrice de temps qui ne se consume jamais assez vite. On tente de remplir les bulles contenant des étoiles, débloquant ensuite les niveaux supplémentaires, tout en évitant d’asperger le petit bonhomme. Tout cela dans un univers délavé absolument unique et sympathique qui ne brille pas forcément par son originalité dans le level-design, mais reste particulièrement étonnant dans les cinématiques qui marquent le début de chaque niveau.
Sugar Kid n’est pas incroyable de qualité, tant s’en faut. Bien conçu, le jeu de A Crowd of Monsters reste très classique, mais surtout, excessivement répétitif. Néanmoins, on peut avouer que son aspect Survie est très réussi et que si le but était de stresser le joueur devant son écran, alors l’objectif est atteint. Du bon stress, celui qui amuse, mais qui énerve aussi parfois. Le simple fait de ne pas contrôler directement le héros offre un joli panel peu commun de ressentiments. Sugar Kid divisera le public, mais ceux qui y accrocheront n’en démordront pas jusqu’au dernier niveau à débloquer. C’est déjà une petite réussite pour ce nouveau studio à surveiller.