Avant de nous proposer son ersatz de Smash Bros, Sony nous offre un ersatz de Mario Kart ? C’est un peu ainsi qu’est attendu le titre de Media Molecule, reprenant une licence assez récente pour un jeu d’un genre plutôt habitué aux vedettes phares d’une console. Du coup, comment s’en sort-il ?
Quand Sackboy prend le volant !
Difficile de débarquer dans la cour des grands jeux de karting, surtout quand Sonic & All-Stars Racing vient tout juste de faire son entrée dans le milieu avec un certain brio. Les développeurs de LittleBigPlanet Karting ont donc décidé de ne pas trahir leur univers et de proposer le même type d’aventure que dans les LittleBigPlanet précédents, les voitures en plus. Résultat, vous retrouvez le même « pod », sorte de quartier général pour votre Sackboy qui n’a qu’une envie : parcourir l’espace à la recherche de mondes ou participer à des courses toujours plus endiablées. Vous l’aurez compris sans mal : Media Molecule a repris à l’exactitude la recette fonctionnelle de leur jeu original et l’a incorporé à un jeu de kart.
Qui s’en plaindra, honnêtement ? Tant celle-ci est adorable. Vous allez participer à des courses ou se trouvent exactement le même type d’objets à collecter : de petits orbes de points, des cadeaux recelant un matériau de construction (que ce soit un objet, une texture, etc.) et au final avoir un second intérêt à participer à tous les circuits plusieurs fois d’affilée. Comme dans LittleBigPlanet, encore une fois, l’intérêt est dans la complétion des niveaux et la recherche de tous leurs objets à débloquer.
En tant que jeu de kart, par contre, on nous propose le strict nécessaire : un départ turbo, des glissades sur le coté pour des virages réussis, un boost de vitesse pour ceux qui glisseront le mieux sans se prendre deux ou trois murs au passage et quelques armes d’attaque et de défense. Vous pouvez tirer en arrière, vous protéger ainsi des projectiles à venir, nous rappelant sans mal les ténors du genre et même le très bon, mais malheureusement trop méconnu Blur de chez Bizarre Creations. Bref, le minimum syndical et c’est d’ailleurs son plus gros défaut.
La créativité avant tout le reste ?
Assez banal dans sa construction, avec plusieurs planètes de plusieurs circuits (solo ou multijoueurs, en ligne ou local, avec quelques variantes de jeu telles que des courses de checkpoints), LittleBigPlanet Karting réussi quand même à divertir de façon originale grâce à ses arènes bien pêchues et pleines d’armes en tout genre. En multijoueur, c’est amusant et cela donne un peu de crédit à un jeu qui n’en a pas tellement sur le papier. Excepté d’un point de vue créatif…
Car ce qui sauve LittleBigPlanet Karting du banal le plus triste, c’est clairement son éditeur de niveau. Puissant, très bien construit, vous proposant plusieurs tutoriaux très clairs pour comprendre comme tout fonctionne, cet éditeur est j’oserais dire le coeur même du jeu. Vous pouvez creuser ou surélever le terrain, poser les textures et objets que vous désirez et tout cela, rien qu’avec tout ce que vous avez débloqué au cours de votre partie. Faisant d’une pierre deux coups, l’éditeur de niveau force les passionnés de constructions à s’intéresser aux courses de véhicules, et vice-versa. Cette harmonie des modes de jeu est réellement intelligente et accrocheuse pour ceux qui aiment le genre. Pour les puristes de la course, c’est une vraie aubaine : pourvu qu’on aime l’univers.
Enfin, son multijoueur est loin d’être quelconque. Plusieurs parties à plusieurs, en combat ou en course, côtoient le gros serveur rempli de niveaux créés par les joueurs et qui pour certains sont d’une ingéniosité à faire pâlir les développeurs de Media Molecule. Comme d’habitude dans ce genre de jeu participatif, c’est la communauté qui prend en main le destin du titre et pour le moment, on doit bien avouer que LittleBigPlanet Karting est voué à un avenir sympathique. Après, la question se posera éternellement : mérite-t-il d’être aussi mis en avant et populaire, tant il propose une recette des plus banales et déjà vue ailleurs ? Alors même que son gameplay est beaucoup moins pêchu et amusant que celui d’un Sonic Racing qui vient tout juste de sortir lui aussi ? C’est la triste loi des franchises qui peuvent compter sur leurs fans pour subsister. En soi, même si le jeu est très orienté Marketing et fait surtout office de « Mario Kart sur PlayStation 3 », avouons au moins que le travail n’a pas été bâclé et qu’on y trouve facilement son compte.