Sorti le mois dernier et récemment arrivé sur Steam en passant par Greenlight, Primordia est un jeu d’aventure point & click à l’aspect retro réalisé par l’équipe peu connue de Wormwood Studios, équipe qui s’est d’ailleurs constituée à l’occasion de ce projet.
Une épave comme foyer
Primordia se déroule dans un monde post apocalyptique, une dystopie dans laquelle l’homme a disparu, devenant un lointain souvenir dont l’existence est devenue une fable, un mythe auquel certains robots ne croient plus. Le jeu nous narrera l’histoire d’Horatio Nullbuilt, un robot humanoïde charismatique et son comparse Crispin Horatiobuilt, un robot volant sans bras en forme de lanterne peu avare de ses vannes et de ses remarques sarcastiques qui accompagnera Horatio dans son aventure.
L’aventure commence peu avant qu’un robot inconnu et armé ne débarque dans l’épave qui sert de demeure à Horatio et Crispin.
Le robot embarque alors par la force la source d’énergie du vaisseau. La quête d’Horatio commence alors, il devra parcourir l’étendue désertique dans laquelle il vit afin de retrouver son noyau énergétique et ce mystérieux robot.
Bien évidement, les enjeux de ce voyage dépasseront progressivement la simple recherche d’une source d’énergie.
L’histoire commence lentement dans un paysage désertique jonché de tas de ferraille. Ce début assez lent permet aux développeurs de poser cet univers atypique et de le dévoiler aux joueurs progressivement. On découvre ainsi au fur et à mesure toute la profondeur que possède le jeu. L’univers de Primordia possède une véritable richesse et une immense cohérence, des plaines et dunes désertiques d’où commence l’aventure jusqu’à la plus haute tour de Metropol, la légendaire citée de glace et de lumière, tout est parfaitement imbriqué dans le très intéressant background scénaristique du jeu.
Des paysages mémorables
Horatio rencontrera au fil de son aventure une galerie de personnages atypiques et très différents mais c’est la relation entre Horatio et Crispin qui phagocytera l’attention des joueurs. Leur relation est comparable à celle de personnages issus d’un buddy movie. Horatio est le personnage sérieux, considérant toujours tout avec gravité tandis que Crispin jouera le rôle du blagueur, accompagnant Horatio de ses remarques sarcastiques. L’ambiance de Primordia est assez lourde, on évolue dans un monde désolé qui n’a en théorie rien de drôle. Et c’est ici que réside toute la force de Crispin, il parvient à nous faire rire sans pour autant nuire à l’ambiance du titre, que l’humour soit tantôt noir ou tantôt idiot, il ne semble jamais en opposition avec l’ambiance mélancolique de Primordia.
La direction artistique du titre appuie elle aussi tout à fait cet aspect mélancolique en choisissant de s’engager complètement dans une esthétique Old School. La résolution du jeu est très basse (640* 400) et aucun lissage n’est effectué. Et malgré cette faible résolution les décors sont magnifiques. L’aspect visuel du jeu rendu presque anachronique appuie et renforce cet univers post apocalyptique rempli de machines désuètes, vestige d’une époque lointaine. Les décors et personnages à mi chemin entre l’organique et le robotique, confèrent au titre une ambiance assez particulière pouvant quelque fois rappeler celle de Machinarium (notamment dans les tons utilisés).
La partie sonore du titre n’est pas non plus en reste, la quarantaine de morceaux qui composent l’OST de Primordia sont assez sombres et mélancoliques. L’Ost est ainsi remplie de sonorités électro et mécaniques appuyant parfaitement l’aspect post apocalyptique et décadent de l’univers de Primordia.
Fait assez rare pour une petite production indépendante, l’ensemble des dialogues sont doublés en anglais. Le doublage est d’une excellente qualité et la voix d’Horatio est doublée par Logan Cunningham connu pour avoir interprété le rôle du narrateur dans le jeu Bastion.
Un robot humaniste
Le système de jeu est quand à lui assez classique. On est en terrain connu, on utilise la souris pour pointer l’élément du décor avec lequel on souhaite interagir. Les énigmes sont elles aussi assez classiques mais certaines ont la particularité d’être résolues de différentes manières. Ce n’est pas énorme, mais c’est assez pour le souligner, il existe plusieurs manière de résoudre une énigme tout comme il existe plusieurs fins à cette aventure. Petite subtilité, le robot Crispin qui nous accompagnera tout au long de l’aventure peut être à tout moment utilisé comme un objet. Sa capacité à voler nous sera alors utile à plusieurs reprises. L’interface se fait discrète et apparait à l’écran lorsque le joueur glisse sa souris vers le haut de l’écran, ce qui nous permet la plupart du temps d’apprécier le paysage du jeu sans qu’il y ait de parasites.
L’interface du jeu peut se décomposer en trois parties. L’inventaire dans lequel se trouvent les objets que possède ou ramasse Horatio, Crispin (Il est utilisable comme outil) et le Datapouch qui peut lui aussi se découper en deux partie, la carte et l’enregistreur de données dans lequel sera stocké les informations importantes. C’est assez peu pour vouloir être assez clair et ce même si l’interface est un peu lourde. On se retrouve rapidement à faire des allers retour entre l’inventaire et l’écran de jeu et le fait de devoir à chaque fois confirmer l’objet qu’on a choisi est un peu lourd. Si l’on se retrouve bloqué devant une énigme, il sera toujours possible de quémander quelques indices à Crispin.
Primordia est un jeu d’aventure Point And Click passionnant. Son univers Sci-Fi, Post Apocalyptique mais néanmoins Retro est très réussi. Le jeu arrive à poser une véritable ambiance et à nous faire croire en l’existence de ce monde et de ses personnages. La relation entre les deux personnages principaux est une réussite et on manifeste une vraie empathie envers eux au fil de l’aventure. Sa durée de vie, 4 à 6 heures peut sembler un peu courte bien qu’elle soit dans la lignée de jeux comme Monkey Island et ce même si l’on en vient à regretter que le jeu n’ai pas duré un peu plus longtemps. On aurait aimé suivre les aventures d’Horatio et de Crispin quelques heures de plus. Le gameplay est quand à lui assez classique et possède quelques petites lourdeurs, mais rien de suffisant pour vous empêcher d’essayer Primordia. Primordia nous fait vivre une excellente aventure et n’a malheureusement pas reçu le dixième de l’attention qu’il mériterait.
A essayer Absolument !
Vraiment dommage cette résolution riquiqui, les graphismes mériteraient une glorieuse HD :/
Oh, ça participe au charme du jeu, je trouve.
En tout cas ça donne envie, j’ai hâte de l’essayer !
Ça fait partie de l’aspect retro même si moi aussi j’aurai aimé un rendu HD 🙂