Anarchy Reigns

Madworld, Bayonetta, Vanquish et bientôt Revengeance, les petits gars de Platinum Games sont plus qu’occupés ces temps-ci. Il faut dire qu’ils ont pas mal d’idées et une réalisation qui dépote la plupart du temps. Anarchy Reigns, pourtant condamné à ne jamais sortir du Japon, est parvenu à se frayer un chemin jusqu’à nous… Pour le meilleur ?
Jack is back !
Le héros de Madworld, ce jeu en noir et blanc hyper violent sorti sur Nintendo Wii et ayant fait un relatif flop, est de retour dans ce Anarchy Reigns pourtant tout en couleurs. Jack nous propose un scénario Solo faisant officie de tutoriel. On y découvre des recoins post-apocalyptiques, plusieurs « tribus », des personnages bodybuildés à outrance et une version doublée en français ringarde comme seul Sega sait nous en proposer (rappelez-vous de Binary Domain). Tout de suite, c’est un peu décevant : vous y jouez Jack ou sont pote Leo dans des arènes pleines d’ennemis.
Le principe de missions est réellement lourd. Dans un monde « libre » (mais aux zones extrêmement petites, donc ne rêvez pas de découvertes variées), vous devez frapper de l’ennemi apparaissant à l’infini jusqu’à collecter assez de points pour ouvrir l’accès à la prochaine mission de Scénario ou Bonus (souvent quelques défis spéciaux). Tout cela dans le but de vous forcer à jouer et à apprendre les commandes par coeur, histoire de ne pas vous faire exploser ensuite dans le coeur du jeu dont nous parlerons plus tard : le multijoueur.
Un coup simple, un coup fort, une choppe et la possibilité de sauter sont vos touches de base. La choppe est carrément abusée, autant pour vous que vos ennemis et ce même en multijoueur, vous devriez donc rapidement apprendre à vous en servir tant elle vous tirera des plus mauvais pas. Avec les gâchettes il est possible de bloquer les attaques ou de faire une roulade carrément lourde et finalement peu intéressante à utiliser face à plusieurs ennemis. Le mode Solo ne sera donc pas un tutorial de grande qualité malgré sa longueur et ses lentes cinématiques sans intérêt qui nous posent une trame complètement ahurissante de banalité. Tout cela pour enchaîner des bastons, des boss, se faire de nouveaux amis et devenir le roi des arènes diverses et variées du monde proposé. Chouette.
Le multijoueur, tout l’intérêt du jeu…
Avec sa quinzaine de personnages diffférents et pratiquement tout autant de modes de jeu allant de la mélée au combat en équipe en passant même (et surtout) par du football américain sanglant en petites arènes, Anarchy Reigns propose un très lourd contenu multijoueur. Le solo n’est clairement la que pour apprendre les bases aux joueurs avant qu’il ne s’affrontent en ligne. Tous les modes de jeu ne sont clairement pas intéressants et certains se répètent  mais on a là une belle brochette de style proposés, autant en combattants qu’en type de parties, qui permettent de rendre Anarchy Reigns pratiquement incontournable pour tout amateur de combats brutaux à mains nues en ligne.
Sorte de « brawler » non-assumé, véritable explosion de testostérone, Anarchy Reigns propose ce qui se fait de plus sanguin et direct en affrontements multijoueurs. Dommage cependant qu’il faille se farcir ce scénario solo ringard et longuet pour réellement apprécier toutes les subtilités d’un gameplay qui a ses failles (une lenteur d’animation, des choppes réellement abusées, une esquive ratée) mais proposant des combos de haute volée se jouant sur terre comme en l’air.
Aussi, ajoutez à cela quelques coups spéciaux comme cette jolie tronconneuse que Jack arbore fièrement depuis Madworld. Chaque personnage a sa spécialité et mieux encore, sa jauge de rage. Une fois remplie, celle-ci permet de devenir invincible et d’aller frapper l’ennemi à coup de QTE. Si celui-ci replique, alors un combat de QTE récompensant le plus vif des deux joueurs se met en place. Une véritable débauche d’effets spéciaux très réussis pour un jeu pourtant très quelconque (et même quelquefois assez vilain) graphiquement.
Je t’aime, moi non plus ?
Anarchy Reigns est typiquement le genre de jeu qu’on sait d’avance qu’il va être détesté par la critique et adoré par les joueurs. Parce qu’il est bête et méchant, dans le bon sens du terme. Il propose un gameplay raffiné mixé à une finition au raz des pâquerettes  Pose des idées à plats dans une débauche de lourdeurs et de clichés. Se permet d’offrir beaucoup de contenu au risque de ne pas en voir la moitié joué en ligne : juste pour le fun, pour tenter la chose. Platinum Games est un développeur qui ose, qui n’a clairement pas peur de passer pour un studio voyou et pour cela, on ne peut que les respecter. Reste qu’après, leurs jeux ne sont pas toujours de la même qualité et cet Anarchy Reigns a heureusement le mérite de combler ces gros défauts par un prix réduit.
Du coup, a qui faut-il le conseiller ? Clairement aux durs de durs, à ceux qui n’aiment pas la finesse ni les jolis combos mais qui aiment malgré tout apprendre quelques bonnes suites de touches à placer sur la tête d’un joueur réel. Si vous le voulez pour l’histoire et son solo, passez par contre totalement votre chemin tant c’est creux et ennuyant. En multijoueur par contre, si c’est votre type de jeu, vous en aurez clairement pour votre argent…
 

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