« Iron Sky: Invasion, le jeu vidéo officiel du film, dans lequel les joueurs incarneront un pilote expérimenté dont la mission est de protéger la Terre d’une attaque spatiale des Nazis le jeu Iron Sky: Invasion renferme encore plus de puissance qu’une flotte spatiale en provenance de la Lune et, à l’image du film, il transcende également les limites du genre. L’avenir du combat spatial commence en 2012. » Voila pour la description Steam… Forcément ça sonne super épique… sauf que ça ne l’est pas du tout en réalité. Iron Sky le film était un nanar assez moyen, le jeu vidéo est lui une grosse blague à 40€…
Bad moon rising
Pour mettre tout le monde sur un pied d’égalité on va resituer ce qu’est Iron Sky. C’est un film qu’on pourrait aisément classer dans le genre du nanar (les films nuls à plot improbable mais de par ce fait drôle). En effet le film nous dépeint un futur où quelques nazi auraient réussi à s’échapper à la fin de la seconde guerre mondiale, et seraient allés sur la face cachée de la Lune. Ceux-ci ont prévu d’attaquer la terre une fois leur armada prête. On suit donc à notre époque, le conflit spatial entre les différentes nations et les zeppelins de l’espace… Et on se dit que ça va être l’occasion de bien se fendre la poire, sauf que le film possède un gros défaut : il se veut nanar. Un bon nanar n’est pas fait exprès, ici on a à faire à un film à gros budget (4millions) qui veut faire de l’humour débile, machiste, à la limite du racisme par moment. Il peut cependant être toujours apprécié si on prend tout au second degré sans être trop regardant.
Mais trêve de bavardage inutile à propos du film, vous avez un résumé de la situation maintenant on s’attaque au jeu. Je risque ici de beaucoup citer la description de la page magasin Steam, tant celle-ci est priceless par rapport à la réalité qu’est ce jeu de combat spatial de sombre qualité.
« Dans Iron Sky: Invasion, dont l’action se déroule pendant la période de guerre présentée dans le film, le joueur prend place dans le cockpit d’un vaisseau spatial de pointe et endosse le rôle d’un astropilote qui se retrouve contre toute attente face à l’immense puissance de feu des Nazis, digne d’une nouvelle Blitzkrieg. Le pilote devra alors protéger la Terre et ses installations spatiales des attaques incessantes, envoyer les vaisseaux nazis dans le néant de l’espace, accumuler et gérer habilement les ressources de valeur jusqu’à la confrontation finale, où l’arme ultime du Quatrième Reich attendra les plus courageux et les plus inconscients qui auront osé défier leur suprématie. »
En fait c’est pratique ça m’évite de devoir tout vous expliquer. Mais comme je suis sympa je vais quand même bien faire le travail et étoffer un peu tout ça. Pour commencer, le jeu vous gratifie non pas de cinématiques faites avec le moteur du jeu, mais bien de vidéos live action ! (tournée avec de vrais acteurs). On retrouve ainsi les personnages connus du film, toujours au poste pour vous délivrer un message, parfois drôle, parfois ennuyeux à mourir et long comme pas permis. Ces messages vidéo apparaitront dès qu’une information doit vous êtres transmise in game, autrement dit… toutes les 5 minutes. Une fois votre briefing terminé, vous êtes directement largué dans l’espace (j’ai joué à la manette, les contrôles étant somme toute classiques, je n’ai rien de particulier à dire).
Maintenant que vous êtes dans le vide intersidéral vous pouvez admirer la qualité assez discutable de la skybox et de la Terre, pour un jeu à 40€ on s’attend à mieux quand même. Les modèles 3D des vaisseaux eux par contre sont de bonne facture, encore une fois rien de folichon mais au moins on ne se dit pas qu’on s’est fait avoir par des images non HD choppés sur le net pour servir de décors… Bon, passons, et commençons à jouer… Et là, première bonne surprise, outre le gameplay ultra classique de n’importe quel jeu de combat spatial, on a un minimum de changement ici rapport à votre bouclier, munitions, boost et vie. Tout ceci est régit par une seule et même énergie qui se recharge automatiquement, que vous pourrez distribuer à votre convenance entre les différents pôles de votre vaisseau. Plus de bouclier ? Pas grave, il suffit de sacrifier un peu de munitions et c’est reparti comme en 40… ou comme en 12… bref ! Seuls vos missiles se la joueront anarchistes et seront en quantité limité. Une fois toutes ces infos en main vous êtes prêt à affronter à nouveau les nazis, pour le bien de l’humanité !
Some people call me the space cowboy
A propos d’humanité (retour de Transition Man !) c’est bien avec toute celle-ci que vous combattrez et pas seulement les USA. Chaque nation a son propre satellite, avec sa propre apparence et musique d’ambiance. En vous approchant de ceux-ci, les dirigeant des pays vous donneront différentes missions à accomplir, les objectifs pas variés pour un sou vous amènerons toujours à détruire une flotte adverse et rentrer à la base pour recevoir votre récompense. Celles-ci sont sous forme d’argent qui servira à améliorer les stats de votre vaisseau dans n’importe quel satellite.
Une fois vos pièces détachés récupérés sur les carcasses de vaisseaux vendues, vous pouvez quitter la station et retourner au combat. La surface de jeu est assez grande, voir colossale pour des temps de chargement si court, mais n’oublions pas que c’est surtout du vide donc pas de quoi s’affoler. Cependant l’ère de jeu étant ce qu’elle est, à tout moment vous aurez accès à une map qui vous montrera la position de tous les satellites ainsi que des flottes ennemies se rapprochant de la terre. Votre but étant bien sûr d’intercepter ces groupes de vaisseaux tous dotés de noms issus du folklore germanique, avant que ceux-ci n’arrivent sur la précieuse planète bleue. Oui, exactement, les «éléments de jeux de stratégie en temps réel » sont juste une base de tower defense…
Maintenant que vous savez tout ça, il ne vous reste plus qu’à dézinguer le plus de vaisseaux possible. La map vous permet d’effectuer un voyage rapide vers n’importe quel satellite/flotte adverse, et ceci même en plein combat. Déjà que ceux-ci ne sont pas spécialement dynamiques, si on peut en plus fuir n’importe quand ça en devient parfois ridicule. C’est donc muni d’un ennui grandissant que vous ferrez des aller/retour entre les combats et les stations pour recharger votre vie et vos missiles. Le jeu vous aidera parfois en larguant des « caisse d’item » à proximité des gros combats pour recharger vos missiles, sans quoi les vaisseaux adverses peuvent s’avérer indestructible ! Ai-je mentionné que tout ceci s’effectue dans une lenteur absolue ? Entre les combats longuets et mous au possible et les dialogues incessants on se sent vite pris au piège et l’envie de continuer s’estompe peu à peu.
C’est encore pire quand on se rend compte que la campagne est plutôt longue, et vu le nombre de dialogue on se doute assez rapidement que le jeu a tout comme le film hérité d’un budget assez conséquent, il est par exemple entièrement traduit en 5 langues sauf l’audio ce qui « justifie » les 40€, mais arrive avec un résultat final décevant. Mettre une tel somme pour ce jeu serait clairement un acte de folie pure : vous pourriez apprécier l’ensemble du background lié au film mais le gameplay est trop mou et dénué de profondeur, et le peu d’interface que le jeu apporte donne aussi l’impression d’avoir à faire à une version non fini du soft (sans mentionner le fait que chez moi le jeu crash systématiquement au premier lancement avec à chaque fois une erreur différente, il démarre cependant sans aucun soucis au second lancement).
Iron Sky est donc un titre avec de l’ambition et des moyens, qui possède quelques éléments de « gros » jeu mais qui se plante au moment de l’assemblage final. Vous aurez quelques bons moments avec certains dialogues ou juste la gueule des vaisseaux nazis, comme le Brünhild qui tire derrière lui un météore. Mais tous les bons moments passés sur le titre seront les éléments présent grâce à son statut d’adaptation, le jeu en lui-même ne vous satisfera pas. Pour finir je reçois ce jeu à critiquer alors que Strike Suit Zero sort en même temps, qui est 100x mieux et coûte 20€… Le choix est rapidement fait pour moi. Iron Sky : Invasion vient de se voir décerner la médaille du démérite interstellaire !