Kickstarté à plus de 77.000 $, ce jeu de stratégie/tactique pourrait bien être le messie de jeunes gens désireux de découvrir autre chose que du Modern et du Warfare dans leurs ordres de mission. Et si on se plongeait en pleine conquête espagnole du 16e siècle ?
La quenta por favor !
1518 – 1520, c’est la ligne temporelle utilisée pour ce jeu de tactique plutôt élaboré qu’on aurait pu trop facilement balayer d’un échec sur un Kickstarter quémandé et ou les projets se cumulent sans qu’on puisse clairement s’y retrouver. Pourtant, Expeditions : Conquistador s’en est sorti de justesse. Sans doute grâce à une grosse communauté d’amoureux de jeux tactiques et « intelligents » qui veulent autre chose que ce que le genre leur sert ces temps-ci. Expeditions : Conquistador est clairement un retour aux sources sur bien des points.
Visuellement pourtant, cela semble pour l’instant très correct et les unités sont bien jolies à regarder. La carte du monde, entièrement libre dans les déplacements, arbore évidemment des décors un peu répétitifs, mais qui ne manquent pas de dépaysement. Cette conquête des Ameriques par l’Espagne est un moment d’Histoire bien peu représenté en jeu vidéo et c’est sans aucun doute ce qui fait clairement la particularité de ce jeu pourtant ancré à un gameplay très traditionnel.
Vous commencez avec beaucoup de dialogue, lorsque vous êtes commandité par votre supérieur pour quelques missions de reconnaissance. Vous créez votre groupe, choisissez les classes (soldat, archer, défenseur, médecin…) avec intelligence et partez à l’aventure. À l’écran, votre personnage est désigné seul sur son cheval pour tout le groupe que vous dirigez. Comme dans Heroes of Might & Magic ? Exactement !
Du gameplay déjà vu et aimé…
De la série des Heroes of Might & Magic, Expeditions en reprend clairement les déplacements. En tour par tour, vous visitez donc la grande carte pleine d’objectifs principaux, secondaires et de trésors aléatoires, à l’aide de vos points de déplacement. Une fois cette jauge vidée, vous devez passer un tour : les actions temporelles de la trame scénaristiques se déroulent alors, changeant la donne à certains moments. Plus hardcore cependant : il faut nourrir votre compagnie, sans quoi celle-ci commencera à mourir de faim et pire, à se rebeller. La mutinerie guette si vous ne leur trouvez pas quelques rations !
Il faut alors constamment surveiller ces hommes et leur moral, en distribuant de la nourriture à chaque tour, en trouvant les bons endroits ou braconner et échanger des ressources contre d’autres plus utiles à la survie du groupe. C’est un combat perpétuel, réaliste et qui semble réellement être au coeur d’un jeu bien plus complexe qu’il ne peut en avoir l’air en premier lieu. Même en combat, c’est loin d’être maitrisable dès les premières parties.
Comme dans un XCom pour prendre une resucée plus récente, vous vous battez au tour par tour sur une carte de stratégie à base de cases, de déplacements et de points d’action. Chaque type d’unité se déplacement différemment et possède son lot de statistique et de pourcentage de réussite en fonction de sa position. Clairement, c’est du déjà vu, mais cela semble très efficace. Il faudra voir ce qu’il en est vraiment dans le jeu final.
Expeditions : Conquistadors étonne et se révèle bien plus intéressant que prévu. Loin d’être révolutionnaire, il remet au gout du jour quelques préceptes de gameplay qu’on pensait oubliés. On croise donc bien fort les doigts pour que les défauts aperçus disparaissent, que le jeu se peaufine un peu d’un point de vue rythmique et qu’on obtienne un petit bijou une fois sorti. Espérons !