Le premier épisode reprenait plus ou moins le concept des jeux Musou (Dynasty Warriors) en plaçant le Survivant du Club Dorothée au coeur de l’intrigue. Il n’avait pas vraiment convaincu, c’est le moins que l’on puisse dire. Malgré cela, Koei retente le coup et joue la carte du « toujours plus ».
Ken, le copain de Barbie ?
Bon, il ne dit pas exactement cela dans ce jeu entièrement doublé en japonais. Les fans apprécieront, tant la fidélité à l’oeuvre Hokuto no Ken de Tetsuo Hara et Yoshiyuki « Buronson » Okamura est portée à l’extrême. Des menus aux voix en passant par tous les scénarios proposés, tout suit le manga original.
Dans le concept, c’est très simple à appréhender : vous avez un mode Histoire qui va vous raconter l’intégrale des 27 volumes de la saga en plusieurs épisodes. Le tout est animé/doublé comme dans un dessin animé, les doublages parodiques de doubleurs mal payés en moins. Du coup, on parcourt le récit avec pas mal de curiosité si on est fan et une nette intention de découvrir ce manga culte si on est un gros flemmard qui ne veut pas lire les tomes et tout découvrir en un seul jeu. Et pour cela, c’est plutôt bien fait, même s’il y a quelques raccourcis.
La progression se fait à base de couloirs, de méchants à exploser, de combos à débloquer et de grosses caisses qui se brisent et disparaissent laissant planer un petit rôti qui vous redonnera toute votre vie. Oui, le moteur de jeu de Dynasty Warriors n’est pas du tout camouflé. D’ailleurs, visuellement, c’est extrêmement décevant : les ennemis explosent en gerbes de sang ridicules, les niveaux sont très grands, très vidés, très moches et seules les animations et les modélisations de personnages viennent sauver le titre d’un aspect vieillot pas franchement motivant.
Tu ne le sais pas encore, mais tu es déjà accro !
Le mode Histoire, ces affrontements, ces longues vidéos un peu ennuyantes parfois, ces quelques personnages non-joueurs à l’intelligence artificielle inexistante, n’est pas mauvais pour autant. On s’y amuse vraiment facilement pour peu qu’on aime le genre et l’univers. Mieux encore : au fil de la progression, vous débloquerez des parchemins permettant d’améliorer les compétences de votre personnage, en bonus avec sa prise de niveau via l’expérience qui elle, est très classique. Ces parchemins pourront être partagés dans un grand coffre, pour être utilisés dans les autres modes de jeu proposés par ce second Ken’s Rage. Et en plus du multijoueur, quelconque au demeurant avec son deathmatch en groupe et sa coopération en ligne, il y a surtout le mode Rêves, qui rentabilise à lui seul l’achat de cette « suite ».
Les rêves sont débloqués au fur et à mesure de la progression du joueur dans le mode Histoire et proposent de jouer tout un scénario nouveau pour chacun des personnages disponibles. L’occasion alors de tergiverser largement du manga d’origine pour tenter de jouer des « Et si ? » particulièrement sympathique. Et si tel personnage avait battu Ken, ne s’était pas rendu à tel endroit et avait gagné telle bataille ? D’ailleurs, c’est le retour des grands champs de bataille à la Dynasty Warriors, avec des motos à la place des chevaux et une carte stratégique de début de partie. Même moteur, univers différent.
Du coup, la durée de vie est splendide. Elle vient corriger la plupart des gros défauts du jeu en proposant une expérience très complète et passionnante, toujours en fonction des gouts de tout à chacun. Car évidemment, si vous n’accrochez pas à l’univers, ce Ken’s Rage 2 vous ennuiera profondément. Mais si vous accrochez ou êtes déjà fan, alors vous êtes bien parti pour une bonne centaine d’heures de jeu amusant. Reste que franchement, on aimerait beaucoup un troisième opus plus original, bien plus sympathique visuellement et qui ne soit pas un tel « mod » de Dynasty Warriors. Malheureusement, que ce soit avec Gundam, Samurai et Warriors Orochi, Koei nous a bien fait comprendre qu’ils comptaient rentabiliser à outrance leur propre moteur de jeu. Dommage.