Avez-vous déjà rêvé d’être une mouche ? Probablement pas. C’est pourtant l’expérience que nous propose Krillibite Studio, dans un jeu très conceptuel à l’ambiance soignée. Et gratuit de surcroît !
Etre une mouche
The Plan, c’est un peu, toute proportion gardée, Journey chez les mouches. Tout est muet, aucune information ne vient nous éclairer sur ce qu’il faut faire, ni même sur ce que l’on peut faire, et pourtant la route à suivre est inéluctable. Lorsque l’on clique sur Start Game, le menu s’efface, simplement, et seule reste l’image d’arrière-plan : le jeu a commencé, dans une douce naissance.
Le joueur incarne une mouche, affichée à l’écran dans un plan assez serré. Comment la manœuvrer, comment lui donner vie ? On tâtonne, on cherche les touches du clavier qui vont l’animer, on trouve comment prendre son envol, se déplacer. On décolle, on va voir sur la droite, sur la gauche. On dévoile les quelques possibilités par soi-même, on cherche. C’est l’enfance, la découverte. Le décor flou est une forêt, en 2D, et des arbres bloquent notre progression sur les côtés. Alors on prend de la hauteur, on s’envole vraiment.
Etre une mouche ?
Au fur et à mesure de la montée, du temps qui passe, la caméra dézoome. On est de plus en plus petit, de plus en plus insignifiant au sein du monde sombre et hostile, toujours flou en arrière-plan. Hostile parce que l’ambiance sonore y est oppressante, parce qu’il est indistinct, parce que quelques obstacles viennent entraver notre ascension. L’un d’eux cherche à nous immobiliser, à nous retenir. Est-ce la fin de l’enfance ? Mais on se détache, et on continue à monter, et la caméra continue à dézoomer. Le monde ne devient jamais plus net, seulement plus vaste, tandis qu’on y est sens cesse plus infime. D’autres obstacles nous tombent dessus comme des problèmes, des bourrasques, des soucis à éviter, à contourner, pour pouvoir s’élever toujours plus haut. C’est l’âge adulte. Jusqu’où monter ? Jusqu’où pouvons-nous aller ? Jusqu’aux étoiles, peut-être. La musique se fait grandiose, magnifique, lorsque l’on dépasse la cime des arbres, que l’on vole vers le ciel immense, vers une fin sublime.
L’expérience a duré deux minutes, peut-être trois. Elle a duré une vie. Êtes-vous bien sûr de ne pas être une mouche ?