Qu’on se le dise : la vie de testeur de jeux vidéo est une aventure de chaque instant. Alors que j’étais poursuivi par une centaine d’Indiens de la tribu Doritos, je reçus un SMS de notre cher Sky’ me demandant textuellement de « remuer mes fesses sous peine de ne plus recevoir de jeux gratuits ». C’est donc à contrecœur que me voici devant vous, bien loin de la forêt amazonienne.
C’est l’histoire d’une petite bête qui monte, qui monte…
Il y a bien longtemps que je n’avais pas testé de softs issus du XBLA, et mes derniers souvenirs en la matière me laissent un goût plutôt amer. Il faut dire que ma dernière expérience se révéla être aussi dérangeante que Susan Boyle en bikini posant pour le magazine Playboy, c’est dire. Ainsi, cet Alien Spidy provoqua en mois quelques montées de tension lorsque je pris le Pad en mains. Heureusement, cet avis négatif se dispersa très vite de lui-même, à peu-près 23, 5 secondes après le lancement du jeu pour être précis (je m’en souviens très bien, je jouais nu ce jour-là). Couleurs claquantes, personnages mignons à souhait et fluidité exemplaire, il n’y a pas à dire, l’introduction du jeu claque à mort et l’on comprend très vite le propos de nos aventures : retrouver la copine du héros qui s’est écrasée sur Terre. Mais, première surprise, notre héros cartoonesque tient davantage du dessin animé pour enfant de moins de 3 ans que du prince charmant. Un élément assez déconcertant au début, du moins pour les habitués du Call Of souhaitant s’identifier au personnage principal, mais qui contribue très vite à rendre l’ensemble attachant.
Car oui, si vous l’ignoriez encore, nous incarnons ici une araignée à peine plus grosse qu’un grain de raisin, animée par la plus grande volonté du monde. Et qui dit arachnide dit forcément capacités hors du commun. À vous donc les joies de courir comme un dératé à la vitesse de l’éclair (six pattes, ça aide forcément), d’effectuer des sauts de fou et de tisser votre toile par…euh…le rectum. Alors bon, d’accord, Alien Spidy dispose d’une jouabilité simpliste, j’avoue, mais ce n’est que pour être accessible au plus grand nombre. Cependant, n’allez pas croire que la difficulté du soft le met à portée de Mamie Huguette, loin de là. Car pour être pour être polis, vous allez en chier par moment. Oh pas de quoi balancer la manette dans le mur, mais suffisamment pour vous frustrer lors d’un passage un peu plus corsé que les autres. En effet, malgré des commandes facilement mémorisables, le titre souffre de quelques imprécisions au niveau du gameplay qui peuvent s’avérer fatales lors d’un saut millimétré. Eh oui, le lancer de toile est un art difficile, mais avec un peu d’entraînement on peut facilement accomplir des exploits dignes de Spider-Man.
Claque visuelle et durée de vie
Bon par contre, n’espérez pas évoluer au sein d’une jungle urbaine. À vrai dire, c’est même la jungle toute cour ici. Plantes carnivores, guêpes, chauves-souris ou encore chutes de rochers, bien des dangers guetteront notre amie araignée et constitueront autant de défis à relever. De là à dire que nous sommes en présence d’une die & retry il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas. Concernant la partie graphique à proprement parler, un seul adjectif convient à la situation : éclatante, colorée, majestueuse. Bon OK, ça fait plus d’un adjectif, mais force est de constater que les développeurs ont fourni un travail de titans, titillant notre rétine à chaque changement d’écran. Le dernier soft m’ayant fait cet effet remonte à Insanely Twisted Shadow Planet, c’est dire si le niveau est élevé. Les musiques quant à elles sont discrètes, mais peuvent s’avérer répétitives pour les oreilles les plus délicates. Du côté de la durée de vie, tout dépendra de votre habileté à manier le stick. Les challenges proposés ne sont pas bien corsés en soi, mais la présence d’un classement en ligne peut vous scotcher devant votre écran durant des heures. Le tout devrait vous occuper environ 7-8 heures en ligne droite, ce qui est assez honorable pour le genre.
Conclusion : À moins d’êtres arachnophobes, vous n’avez aucune raison de passer à côté de cet Alien Spidy. Charte graphique chatoyante, maniabilité quasi parfaite et challenge au rendez-vous, tout est réuni pour vous faire passer un bon moment. C’est bien simple, j’ai moi-même acheté le jeu (bien que disposant de la version presse) afin de soutenir les développeurs. Un exploit pour un radin tel que moi !