Généralement les jeux de baston sur console portable sont des sous version de leur cousine de salon. Désavantagé avec des contrôles à cause du manque de boutons ou d’une croix récalcitrante. Depuis la Neo Geo Pocket, il y avait eu un seul jeu qui m’avait convaincu : Dead or Alive Dimensions sur 3DS. Et ici je me retrouve avec le même sentiment, si ce n’est que c’est encore accru vu que l’on est en présence d’une des rares fois où l’expression « arcade perfect » trouve toute sa signification.
Hmmm, California ! Beautiful !
Techniquement le titre est presque parfait et se présente sur la portable de Sony comme ce qui se fait de mieux actuellement. Non contents de nous offrir une version identique aux consoles de salon, l’écran et la définition de la Vita ont su faire disparaître les effets d’escaliers disgracieux. Mais pour garder un taux de rafraîchissement constant de 60Fps, quelques concessions ont été faites au niveau de certains effets spéciaux, comme les effets de fumée ou certains effets de lumières. La seule réserve que je pourrais faire à ce niveau est la taille des polices de caractère et des miniatures qui sont un peu petites et peuvent gêner au niveau de la lisibilité.
La direction artistique n’a pas beaucoup bougé, même si les habitués comme moi y voient quelques petites différences. Tout d’abord au niveau du design général des personnages qui ont a tendances à s’affiner voir à prendre des airs plus occidentaux, pour s’en convaincre il suffit de regarder Tina. C’est beaucoup moins « manga » et les poitrines aussi sont bien moins caricaturales pour enfin atteindre des proportions « humaine ».
Si certaines des musiques restent dans le style que l’on a aimé dans les anciens épisodes, avec des thèmes accrocheurs et bien composés, je ne peux m’empêcher de pester sur la majorité de la bande originale. En fait, il y a beaucoup de morceaux techno, rock et soupe Pop/Rn’b, qui ne plairons pas à tout le monde et surtout pas à moi. D’ailleurs, hormis de mettre les voix en Japonais je me suis aussi permis de couper les musiques.
Move it or lose it sister!
Les habitués de la licence retrouveront globalement leurs marques ici, Tecmo a tout de même effectué un sacré rééquilibrage. Ce qui a tendance à casser le côté pierre/feuille/ciseau des origines ; les combos se font contrer par les contres, les contres par les chopes et les chopes par les combos. Ici, les contres sont devenus très compliqués à mettre en place, non seulement il faut anticiper ce que fera l’adversaire, mais en plus il vous faudra un très bon timing, car les dégâts seront conditionnés par celui-ci. Même un joueur confirmé aura énormément de mal à en placer. Qui dit moins de contres, dit aussi moins de chopes, sauf que des chopes au sol ont été ajoutées ce qui permet aux personnages spécialisés de pouvoir s’en sortir tout de même.
Quelques nouveautés dans le gameplay ont aussi fait leurs apparitions comme le Critical Burst qui donne la possibilité de mettre l’adversaire en « stun » pour ensuite pouvoir enchaîner sur un bon vieux combo des familles. Et l’autre nouveauté notable est l’arrivée des « furies », avec le Power Blow. Il se déclenche quand votre barre de vie devient rouge en dessous des 50% avec une combinaison de touches. S’il fait perdre pas mal de vie à l’adversaire, vous serez en contrepartie vulnérable durant sa charge et est facilement évitables. Bien placés, ces deux types de coup pourront faire basculer tout un match et je ne saurais trop conseiller de bien les étudier.
On pourrait croire qu’avec les commandes de la Vita on aurait plus de mal que sur console de salon et bien force est de constater que c’est le contraire. Le gameplay ayant été pensé à la base pour quatre boutons la disparition des deux gâchettes de la PS3 ne vous entravera pas. Pour ce qui est de la croix digitale, sachez aussi qu’elle est de bien meilleure qualité que celle des manettes PS3 et Xbox 360. Tout répondra de manière fluide et aucune fonctionnalité superflue n’a été ajoutée. Bref, c’est encore une fois du tout bon.
What is the Soup Du Jour?
Dans ce nouveau Dead or Alive nous avons le droit à une sélection allant jusqu’à 24 personnages, ce qui est vraiment honnête. Parmi ceux-ci nous retrouvons tous les personnages qui ont fait la réputation du jeu, avec la disparition d’Ein et Leon. Par contre, nous voyons apparaître deux nouveaux; Mila une pratiquante du MMA (je ne m’y ferais jamais à cet acronyme…) et Rig un puissant pratiquant de Taekwondo. Ces deux derniers sont très bien adaptés que ce soit au niveau des coups que du design. D’ailleurs, je vous les conseille si vous êtes de complet débutant à DOA, car ils sont très simples à prendre en mains. Dans la sélection nous voyons aussi arriver certains personnages issus de Virtua Fighter ; avec Akira, Pai et Sarah. C’est une bonne nouvelle et cela agrémente sympathiquement une sélection qui était déjà de grande qualité.
Les modes de jeu sont eux aussi au rendez-vous et nombreux. Nous avons d’un côté le mode histoire qui vous permettra de vous initier en douceur, de débloquer les personnages de Virtua Fighter ainsi que de constater que Tecmo en a dans le slip au niveau humour. De l’autre toute une ribambelle de modes allant du simple mode arcade au versus en passant par le contre-la-montre et le mode survie. Un seul point commun entre tous, une difficulté relevée qui même dans ses plus bas niveaux restera retorse. Par contre, l’absence du tag se fera un peu sentir… Car même si ce n’est pas le mode le plus joué, c’est tout de même dommage. Mais je pense que c’est surtout que c’est le manque de mémoire de la portable de Sony qui est en cause.
Je n’ai pas tendance à me plaindre du fan service dans un jeu, je dirais même que j’en suis consommateur en temps normal. Ici on passe tout de même un palier dans ce genre d’artifice et exploitation du fan. Si sur sa version de salon, vendre des costumes sexy à coup de packages à 5 ou 12 euros, je trouvais déjà ça « too much », mais avec le mode à la première personne on touche le fond. Alors certes c’est une tentative comme une d’utiliser les fonctionnalités de la Vita, avec le gyroscope et le tactile. On a surtout droit à des poses de victoire ou l’on peut allègrement faire bouger la poitrine de ces demoiselles avec nos doigts velus. Moi qui pensais qu’avec les réductions mammaires de cet épisode on verrait moins de délire dans ce genre, je suis comblé. Bref, amis du mauvais goût bonjour !
Mmmm. That sounds good. I’ll have that.
Le menu ne serait pas complet si je ne vous parlais pas du cross-plateform. Derrière ce nom barbare se cache la possibilité de partager ses stats entre la PS3 et la Vita. Mais surtout le plus important, de partager les DLC entre les deux versions ! Incroyable ! Non, je plaisante… C’est bien possible, mais ce n’est pas le plus intéressant. Ce qui vous fera certainement plaisir c’est de pouvoir jouer en ligne avec non seulement tous les possesseurs de la version Vita mais aussi ceux qui ont la version PS3. C’est un des points forts de cette version, moyennant un bon accès internet via Wifi. D’ailleurs autre détail qui a de l’importance à mes yeux, ils n’ont pas mis de pass online sur cette version.
Malgré quelques réserves que j’ai pu émettre sur le Fan Service, que l’on ne s’y trompe pas, nous avons affaire ici à un des meilleurs jeux de baston sur portable et dans une moindre mesure sur tout support confondu. C’est un quasi sans faute. Pour la première fois depuis Uncharted : Golden Abyss on a l’impression d’avoir une PS3 de poche et DOA renoue avec sa tradition : être le maître étalon au niveau graphique de la console ou il a été porté. Au moment vous lirez ces lignes, vous devriez déjà être sur le point d’acheter le jeu : vous avez raison !