« Quoi ?! Le test d’un jeu sorti il y a plus presque un an, alors que le deuxième volet est en préparation ? Ils sont fous chez GSS ou quoi ?! ». Rassurez-vous mes amis, nous ne sommes pas tombés sur la tête, et tout va très bien au sein de notre équipe. Reste qu’on ne pouvait pas passer à côté de ce jeu dans nos colonnes !
Elle descend de la montagne à cheval (air connu)
D’entrée de jeu, Legend of Grimrock affiche une qualité indéniable : il ne s’embarrasse pas d’un scénario alambiqué, ce qui m’évite d’écrire un paragraphe entier de pure branlette intellectuelle, et accessoirement, permet au joueur de se plonger très vite au sein de l’aventure. Cependant, rassurez-vous, puisqu’un soupçon de scénario existe. Nous incarnons un groupe de quatre puissants prisonniers, attachés les uns aux autres, balancés dans les profondeurs d’un terrible donjon. Leur objectif ? S’en sortir vivant bien sûr, mais aussi gagner leur liberté et témoigner auprès du Roi de ce qu’ils ont vécu. Eh oui, le monarque local est une grosse feignasse du genre curieuse, et il vous incombe de le renseigner. Enfin, pour peu que vous vous en sortiez vivant, car j’ai oublié de vous préciser un détail : vous êtes en slip au début de votre périple. Une situation bien délicate, qui conduit indubitablement à une terrible interrogation : est-ce les menottes de votre ami que vous sentez dans votre dos, ou celui-ci est-il tout simplement heureux de vous avoir comme compagnon d’aventure ?
Mais avant de vous retrouver en milieu hostile, il vous faudra créer vos personnages (ou bien en générer aléatoirement, ce qui enlève une bonne part de plaisir). Ainsi, vous aurez le choix entre quatre races : les traditionnels humains, les forces de la nature que sont les Minotaures, les inquiétants Insectoïdes ou encore les surprenants Hommes-Lézards. Une fois que vous vous serez décidé, il faudra choisir entre trois classes, à savoir voleur, guerrier ou magicien, chaque race ayant des affinités avec chacun de ces métiers. Et comme si les combinaisons n’étaient pas déjà assez importantes, vous devrez choisir deux capacités spéciales telles qu’un bonus en attaque ou une résistance accrue au poison. Après dix bonnes minutes, votre groupe est fin prêt à entrer dans le vif du sujet !
Raide comme une porte de prison
Autant être franc : jouer à Legend of Grimrock, c’est retourner à la bonne vieille époque de Léon S. Kennedy et de son balai dans le cul de Resident Evil 2. En pire. En effet, ici seulement quatre déplacements sont possibles : devant, derrière, à gauche et à droit (gardez à l’esprit que votre groupe comporte deux éléments devant et deux derrières, tous reliés par des chaînes au pied). Aucun mouvement en diagonale n’est possible. Alors bien sûr, cela peut paraître rigide à l’heure actuelle, mais n’oublions pas que nous sommes dans les standards du Dungeon-Crawler des années 90’, à l’image de Dungeon Master. Cependant, à force d’énervements et d’incompréhensions, on se fait très vite à ce système de déplacement par case. Attention cependant, car de ce fait les combats s’avèrent assez techniques, même contre le plus petit ennemi.
Car oui, qu’on se le dise : les combats, points forts de ce genre de jeu, peuvent vite devenir ardus pour peu que l’on si prenne de la mauvaise manière. En effet, vous ne ferez pas long feu coincé entre deux monstres, même de base, tant ces derniers sont hargneux et vicieux. Cependant, c’est dans ce genre de situations que le jeu révèle un de ses points forts : les personnages ne sont pas les seuls à évoluer via un arbre de compétences, VOUS progressez également. Autrement dit, vous avez beau posséder des skills et un équipement de malades, cela ne servira à rien si vous ne savez pas gérer les combats en temps réel. Du coup, on se surprend à monter des stratégies, à tirer partie de l’environnement voir même à monter les ennemis les uns contre les autres. Du plaisir à l’état pur pour qui aime se prendre la tête, sachant qu’il faut composer soi-même ses sorts en plein combat grâce à un système de runes et gérer la faim de ces personnages. Bon bien sûr, je ne vous cache pas que certains monstres ont un QI de poule, mais nul n’est parfait !
À s’en claquer la tête contre le mur
Alors bon, tout ça, c’est bien beau, mais que vaut le titre sur le plan technique ? D’une manière générale, c’est assez beau, avec des jeux de lumière de bonne facture, des effets spéciaux liés aux sorts corrects, mais sans plus et des textures assez impressionnantes (la mousse sur les murs des premiers niveaux !). Concernant l’architecture des niveaux, cette dernière se révèle tout simplement démoniaque, et l’on salue la présence d’une carte dans les menus (il est possible de la désactiver en début de partie pour corser l’aventure) qui nous évite de nous paumer. Cependant, force est de constater que le bat baisse sur le plan musical, puisqu’aucune musique n’est présente. Un détail qui ne nuit guère à l’ambiance, composée essentiellement de bruitages inquiétants et de cris de bestioles en tout genre. Bref, en un mot comme en cent, c’est oppressant à souhait. On en redemande volontiers à chaque partie ! Accessoirement, vous flipperez aussi à chaque fois que votre mère vous enverra chercher quelque chose à la cave.
Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin et il vous faudra bien 10h-15h pour en voir le bout une première fois. Les combats harassants, les énigmes parfois tordues et les innombrables secrets à découvrir contribuant à vous scotcher devant votre écran de PC. Bien sûr, les plus fous tenteront les modes hardcore sans map, mais peu sont ceux qui ont réussi. Et si jamais tout cela ne suffisait pas, il vous restera encore la communauté active du jeu qui propose régulièrement de nouveaux donjons tout aussi fous les uns que les autres !
Hein ? Vous n’avez pas encore pigé ? Mais achetez Legend of Grimrock nom de Dieu ! Ce jeu a tout pour lui : un challenge de taille, une bonne réalisation et d’immenses possibilités en termes de création de personnages. Alors certes, il faut accepter la rigidité du gameplay et l’environnement fermé, mais il serait dommage de ne pas essayer ce soft.